Mis à jour le 4 mai 2016 – Le Sénat a tranché ! Le/La joueur•se d’e-sport a désormais un vrai statut légal.
Celui-ci prévoit plusieurs mesures pour protéger le/la joueur•se mais aussi monétiser les compétitions. Il impose par exemple une limite du montant des frais d’inscription aux compétitions, fixée en fonction des recettes potentielles et des frais d’organisation de l’événement.
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Mais surtout, le Sénat a adopté la proposition d’un CDD spécial créé pour ce statut. Pour en bénéficier, le/la joueur•se professionnel•le devra jouer en compétition en étant évidemment rattaché•e à une entreprise ou une association dédiée. Les contrats pourront durer entre un et cinq ans et seront renouvelables.
Par contre, la loi n’intègre pas les compétitions en ligne payantes, puisque les risques de fraude seraient trop élevés. Quant aux paris, ils sont toujours interdits dans le cadre des championnats d’e-sport. Comme mentionné plus bas, la participation des mineur•es est conditionnée par une autorisation parentale.
Enfin, les compétitions d’e-sport ne sont plus rangées dans la même catégorie que les jeux d’argent et ça, ça fait plaisir !
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Le 4 avril 2016 – Il y a quelques années, l’e-sport était encore un sujet de moqueries dans les conversations. Les joueurs et joueuses devaient faire face à des remarques du style :
« Mais vous avez pas à faire des pompes, des tours de terrain, vous musclez pas votre corps ? Bah c’est pas du sport alors ! »
Exit ces conversations stériles, aujourd’hui cette pratique a pris tellement d’importance que le gouvernement travaille à la création d’un statut de joueur ou joueuse professionnel-le.
C’est quoi l’e-sport ?
Mais revenons sur le terme : l’e-sport, ou sport électronique, c’est la pratique d’un jeu multijoueurs, en réseau local ou en ligne. Si Dota, Starcraft, Fifa et League of Legends squattent les devants de la scène, cette pratique regroupe des tas de jeux différents. Certain•es jouent en compétition à Street Fighter, Mario Kart, ou s’affrontent sur Just Dance ! Même Pokkén tente de devenir la star des compétitions.
L’e-sport, ou sport électronique, c’est la pratique d’un jeu multijoueurs, en réseau local ou en ligne
Les joueurs et joueuses pratiquant l’e-sport ont un niveau extrêmement élevé et une dextérité tactile et mentale requérant plusieurs heures de pratiques par jour. Il suffit d’observer une compétition pour comprendre le lien avec le sport : les spectateurs et spectatrices sont presque en transe, et hurlent pendant les moments les plus intenses de la partie comme lors d’un match OL-OM.
L’e-sport est un monde un peu flou pour les non-initié•es. Pourtant, il est vaste et mérite qu’on s’y intéresse. Peu à peu, il fait son trou auprès du grand public : le magazine sportif l’Équipe a même désormais sa rubrique consacrée aux jeux vidéo.
Selon Axelle Lemaire, secrétaire d’état au numérique et porteuse du projet :
L’image de l’ado-geek qui passe ses journées à jouer seul enfermé dans une pièce sombre au lieu de faire ses devoirs, ne pourrait pas être plus éloignée de la réalité de l’e-sport aujourd’hui.
Pour permettre à tout le monde de se familiariser avec le concept, le gouvernement est même en train de diffuser un reportage en trois épisodes dont le premier a été publié récemment.
Un cadre juridique pour l’e-sport
Mais pourquoi le gouvernement s’intéresse-t-il aux sports électroniques ?
Mais pourquoi le gouvernement s’intéresse-t-il aux sports électroniques ?
Jusqu’à maintenant, l’e-sport était regroupé dans la même catégorie que les jeux d’argent. Les buts du projet porté par Axelle Lemaire, le sénateur PS Jérôme Durain et le député UDI Rudy Salles sont multiples : favoriser la diffusion des compétitions à la télévision, définir un statut légal pour le joueur ou la joueuse, sortir l’esport de son « illégalité »…
En réglementant cette pratique, le gouvernement souhaite aussi conditionner la participation des mineur•es à l’autorisation de leurs parents. Une mesure compréhensible mais potentiellement inquiétante quand on sait que les parents sont parfois réticents à voir leur progéniture pratiquer les jeux vidéo.
L’idée me rend d’autant plus perplexe que cette autorisation serait même nécessaire pour les spectateurs et spectatrices…
Contrairement aux idées reçues, des filles aussi jouent en compétition !
L’intérêt économique de l’e-sport
Soyons réaliste, le but du projet n’est pas juste de sortir généreusement les « nerds » de l’ombre ; le gouvernement y trouverait aussi un intérêt économique. Si l’e-sport connaît une légitimité croissante en Asie et aux États-Unis, il est encore peu développé en Europe, du fait en partie de son manque de reconnaissance.
Pour Axelle Lemaire, la France pourrait devenir « la pionnière de l’e-sport en Europe ». Le but, c’est aussi d’appâter d’éventuelles investisseurs qui permettraient au gouvernement de profiter de l’essor du secteur.
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