Le 6 juillet 2022 se tenait le défilé Balenciaga haute couture automne-hiver 2022-2023, au 10 avenue George-V, boutique historique de la maison. Le directeur artistique, Demna Gvasalia (à la tête de la griffe depuis 2015) a ouvert sa collection par plusieurs passages de looks très couvrants, en néoprène noir effet seconde peau, avec le visage masqué. En bande-son, une voix produite par intelligence artificielle récitait un poème que le designer géorgien de 41 ans avait coécrit avec son époux et Sophie Fontanel.
Le défilé dystopique de Balenciaga haute couture par Demna Gvasalia
Après ces looks d’ouverture aux accents fétichistes et dystopiques, d’autres ont suivi, toujours masqués façon Alien, mais bien plus proches de ce qu’on attend d’un défilé de haute couture (t-shirt en jersey infusé d’aluminium, denim doublé de satin, robe en bandes de cuir de ceintures upcyclées, fausse fourrure en soie), jusqu’au passage 39 où certaines célébrités ont émergé.
Le casting de stars du défilé Balenciaga haute couture automne-hiver 2022-2023
Le musicien BFRND (accessoirement mari de Demna Gvasalia), le joueur de football du Real Madrid, Eduardo Camavinga, l’agente immobilière rendue célèbre par Selling Sunset Christine Quinn, Dua Lipa, Kim Kardashian, Nicole Kidman (en robe ressemblant à de l’aluminium froissé mais en taffetas enduit en réalité), ou encore Naomi Campbell.
Notons également la présence de Danielle Slavik, mannequin fétiche dans les années 1960 de Cristobal Balenciaga lui-même, qui a exceptionnellement accepté de refouler un podium.
Interroger le poids de la mode et le culte de la personnalité
Pour clôturer le défilé, c’est une mariée masquée qui a péniblement traversé les salons de haute couture de Balenciaga. Dans une robe de 250 mètres de tulle en forme de cloche grâce à une crinoline, entièrement brodée (7500 heures de broderie), elle peinait à traverser les embrasures de porte et à ne pas trébucher sous tant de volume. Comme une façon dramatisée d’exprimer combien les traditions passées de la couture peuvent être contraignantes, écrasantes.
Par l’ordre des passages, on peut également lire ce défilé comme une réflexion sur la culture de la célébrité et sa quête, comment l’on peut brutalement passer de l’anonymat le plus total à l’hyper-médiatisation, mais aussi tout aussi vite retomber dans l’oubli (comme Danielle Slavik, méconnue par les jeunes générations), et ne rien vouloir d’autre que de retrouver son anonymat, aussi lourd peut-il alors sembler.
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Crédit photo de Une : © Courtesy of Balenciaga.
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