Alice et Gabrielle veulent un bébé. Mais quand on est un couple de lesbiennes dans la France de 2016, même quand on s’aime très fort, ça n’a rien de facile.
C’est le point de départ de Patience Mon Amour, réalisée et co-écrite par Camille Duvelleroy, et disponible sur le compte Instagram @arte_asuivre dès aujourd’hui.
Qui dit Instagram, dit forcément format stories : c’est le parti pris de Patience Mon Amour : une trentaine d’épisodes, très courts, vous l’aurez compris, à découvrir tout l’été en ligne.
Un casting impeccable
Ce qui tape dans le mille avec cette série, c’est que chaque épisode fait mouche. On y croit d’un bout à l’autre, grâce à un tandem d’actrices remarquables et terriblement attachantes, Sophie de Fürst et Isabelle Joly, et une pléthore de seconds rôles hauts en couleur, sans oublier une mention spéciale à Zabou Breitman qui incarne avec brio le temps de quelques épisodes une gynéco pas piquée des hannetons.
On rit beaucoup, on verse parfois une larme
, on passe avec Gabrielle et Alice par toutes les possibilités du processus de PMA : FIV ou pas FIV ? Des tentatives en Espagne ? Et pourquoi pas un donneur connu ? Ou alors des paillettes de sperme venues du Danemark ?
Une série drôle, mais aussi réaliste
Finement renseignée, sans jamais y aller avec de gros sabots pour nous expliquer de façon laborieuse comment marche la PMA, la série trouve un savant équilibre entre la pédagogie et l’histoire d’un couple pour devenir famille, comme il en existe des milliers en France.
Sans être foncièrement militante, Patience Mon Amour distille pourtant un discours engagé sur le poids du médical dans les parcours de PMA, la dureté et l’absurdité de certaines démarches.
Si elle est une comédie délicieusement juste et bien écrite, elle est aussi très proche de la réalité : aucun parcours de PMA n’est une partie de plaisir, les corps, les couples sont parfois mis à rude épreuve. Patience Mon Amour est rafraîchissante, mais montre aussi tous les états émotionnels de l’on peut traverser, la lassitude, la solitude, le découragement, la peur, ce que l’on voit encore trop peu.
On n’en dira pas plus sur la fin et l’issue de ces 31 stories au rythme impeccable, réaliste sans jamais être plombante, dans la veine de Polichinelles.
Hasard du calendrier (ou peut-être pas hasard du tout, d’ailleurs) il aura fallu attendre le passage de la loi de bioéthique et l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires, pour que sorte cette petite pépite taillée pour Instagram. De quoi garder en tête ce par quoi certaines familles ont dû passer pour réussir à naître et à être reconnues.
Regardez dès maintenant Patience Mon Amour sur le compte Instagram d’ARTE.
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Les Commentaires
Le format 1 épisode par jour sur insta est sympa ! C'est la première fois que je vois ça et on se sent plus proche des personnages