Quel parent ne s’est jamais arraché les cheveux en cherchant une solution de garde pour son enfant ? Aucun ! Trouver une place en crèche relève souvent du parcours du combattant. Et le succès au bout n’est jamais garanti.
Une étude menée au printemps 2022 et relayée dans un article paru sur Le Monde révèle un fort manque de personnel et les mesures proposées pour pallier cette pénurie alertent les syndicats de la petite enfance.
Accueil en crèche : une pénurie de personnel inquiétante
Si la pénurie de professionnels de la petite enfance est connue depuis plusieurs années, on avait du mal à quantifier réellement l’étendue du problème.
Une étude menée entre avril et mai 2022 par la CNAF (Caisse Nationale des Allocations Familiales) auprès de 15 986 crèches révèle qu’environ une crèche sur deux manque de personnels qualifiés. Les auxiliaires de puériculture, les éducateurs de jeunes enfants et les postes de direction sont particulièrement difficiles à recruter.
Les métiers de la petite enfance sont souvent très peu valorisés et mal payés. Les conditions de travail précaires expliquent facilement la frilosité apparente du personnel qualifié à travailler dans des structures accueillant du jeune public.
Conséquences ? Les crèches se retrouvent menacées de supprimer des places, de réduire leur amplitude horaire, voire de fermer pour continuer d’assurer la sécurité des enfants. De fait, de nombreux petits se retrouvent sans solution de garde, menaçant le retour à l’emploi de leurs mères.
Embaucher du personnel non diplômé, une solution d’urgence bancale
Pour résoudre ce problème, une solution étonnante vient d’être mise en place.
Depuis le 31 août, les crèches ont la possibilité d’embaucher des candidats ne disposant d’aucun diplôme adapté, sous certaines conditions.
L’employeur doit prouver qu’il n’a pas réussi à embaucher de professionnel de la petite enfance, et le personnel non diplômé ne peut concerner que 15 % de l’ensemble des effectifs. Les pouvoirs publics promettent que ces nouveaux spécialistes de la petite enfance disposeront d’une formation solide, dispensée par leur employeur, et que les contrôles seront nombreux.
Cette solution n’a pourtant rien de réjouissant. Selon le SNPPE (Syndicat National des Professionnel.le.s de la Petite Enfance, il ne s’agit que d’une solution d’urgence bancale qui risque pourtant de se démocratiser et de devenir la norme.
Cette mesure ne résoudra pas le problème de fond et en amènera de nouveaux : non seulement ce personnel non qualifié ne bénéficiera pas des conditions de travail nécessaire à son épanouissement, et ne restera pas en poste, mais les enfants risquent d’en pâtir.
Contrairement aux idées reçues, les crèches ne sont pas de simples garderies et les métiers de la puériculture sont des métiers complexes, qui requièrent de nombreuses compétences pour être exercés correctement dans le respect de chaque tranche d’âge.
Une pétition a d’ailleurs été mise en ligne pour exiger le retrait de cet arrêté.
Crédit photo image de une : SolStock
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Les Commentaires
Les places dans les écoles d'aux puèr sont financés par les régions. Il y a généralement 3 à 4 fois plus de candidates que de personnes reçues au concours. Si les crèches veulent plus de personnels qu'elle se tournent vers leur élus en leur demandant de financer plus de places et en mettant les moyens pour préparer les concours. Dans ma région, depuis 3 ans aucune prépa concours financé par la région n'a été mis en place.
Enfin, sur le site de PE il y a environ 750 offres d'emploi pour des aux de puèr dont la moitié en CDD ou intérim. Cela m'interroge sur les besoins de personnel des crèches.