Sortie le 15 mars 2006
:: Par Philippe Le Guay
:: Avec Benoit Poelvoorde, Anne Consigny, Bernard Bloch
On pourrait résumer ce film en une phrase : « Le bonheur, c’est simple comme une cafetière qui te pète à la gueule ». Et bah oui.
François Berthier est du genre moribond. Il est réveillé le matin par un chien qui passe son temps à aboyer, se lève d’une humeur ronchon, par un temps grisâtre, prend les transports en commun à Paris (sympathiques aux heures de pointe) pour aller travailler dans son bureau sans fenêtre dans une banque pas joyeuse… Passons les détails mais sa vie est tellement de la lose que lui-même n’y croit plus vraiment (ou vice-versa).
Le lendemain, changement subit. Ca commence par un chien mort, puis un soleil magnifique et une cafetière, qui, enfin, arrive à faire un expresso, puis par un RER vide, où il y a même des places assises… Puis une promotion. Incroyable. Non seulement, c’est incroyable mais en plus ça continue. La chance commence à sourire à Berthier et il commence à se dire qu’il est verni… Même s’il est convaincu que ça va tôt ou tard lui retomber sur la gueule et qu’il va devoir en payer le prix fort. Plutôt que de passer à la caisse lourdement, il préfère entamer un long périple pour comprendre la cause réelle de tout ce bonheur. Parce que, pour lui, tout ça n’est pas normal.
Et c’est bien ?
Oui ! On passe un vrai bon moment devant Du jour au lendemain. Comme d’hab, Benoit Poelvoorde est à la hauteur de ce qu’il a fait de mieux (avec même une pointe par-ci par-là de son personnage dans le mythique C’est arrivé près de chez vous), le scénario est intéressant et la psychologie des personnages – même secondaires – est plutôt fouillée. On pourrait jouer les grincheux et avancer que la fin est peut-être un peu convenue, qu’on aurait aimé une ouverture à la hauteur du sujet traité… mais ça serait vraiment faire la fine-bouche.
Quant au sujet même du film, le bonheur et surtout l’aptitude au bonheur, il est passionnant et assez bien traité. Ce film pourra peut-être faire mal au ventre aux éternels optimistes (comme moi), à ceux qui saisissent la moindre opportunité pour créer du positif, mais il est tellement bien mené qu’on finit même par comprendre la démarche du personnage de Benoit Poelvoorde.
Quant aux pessimistes et aux François Berthier dans l’âme, Du jour au lendemain peut servir de miroir assez efficace – s’ils ont le recul, ce qui n’est pas gagné. Et peut surtout leur permettre de se rendre compte que finalement, – accroche-toi – le bonheur n’existe pas, c’est ce qu’on en fait qui importe. (waw, ça décoiffe)
Les Commentaires
Et puis il faut se méfier des critiques concernant toutes les comédies. Je vais sortir une généralité, donc une connerie, mais je le fais : les comédies, ça ne plait pas aux critiques. Par exemple, je suis sûr que ce même journaliste de Télérama a enceeeeensé Le Nouveau Monde, film de Terrence Mallick, le réalisateur préféré de tous les geeks du cinéma. Du vrai cinéma de qualité blablablabla.
Et moi de dire : ok, Le Nouveau Monde, c'est sympa 1h30. Mais passé cette heure et demie, on se fait chier GRAVE.
Populo, le Fab ? Si tu veux, mais à côté de ça, j'me suis fait super chier (aussi) aux Bronzés 3.