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Jusqu’à ce que je voie passer cette info, j’ignorais que l’usage du GHB, communément appelée drogue du violeur, ne figurait pas comme une circonstance aggravante en cas de viol ou d’agression sexuelle dans la loi.
Mais ça pourrait bien changer ! En effet, ce jeudi 5 juillet, le Sénat a adopté un amendement au projet de loi de lutte contre les violences sexuelles et sexistes de Marlène Schiappa, concernant l’usage du GHB.
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D’après la nouvelle version du texte, sera puni par la loi :
« le fait d’administrer ou de tenter d’administrer à son insu à une personne une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle ».
Avant l’adoption de cet amendement, aucun texte dans la loi ne mentionnait l’usage de cette drogue dans le cas d’agression par soumission chimique.
D’après Drogue Info Service, le GHB est « une drogue de synthèse aux propriétés sédatives et amnésiantes. » Elle peut rendre la personne qui en consomme inconsciente et soumise.
Elle n’a ni goût, ni odeur et peut être versée aisément dans un verre laissé sans surveillance.
Les agresseurs qui en font usage cherchent à plonger leurs victimes dans un état passif à leur insu. Ils peuvent ensuite abuser d’elles sans avoir recours à la force.
Drogue du violeur, circonstance aggravante ?
En général, ces victimes droguées malgré elles par GHB n’ont aucun souvenir de leur agression.
Cette amnésie propre à l’ingestion du GHB est traumatisante pour la victime
rapportait le psychiatre Dan Véléa à Paris Match en 2012. Il déclarait :
« [Les victimes] vivent dans la culpabilité. Un pan de leur existence leur a été volé et, même si elles ont des bribes de souvenirs, elles vivent avec un trou noir. »
Dans cette nouvelle version du projet de loi, l’usage de GHB lors d’un viol ou d’une agression sexuelle constitue une circonstance aggravante.
D’ailleurs, le simple fait d’en administrer à l’insu d’une personne dans le but de l’agresser sexuellement ou de la violer devient un délit, même s’il n’y a pas viol ou agression ensuite, explique Public Sénat.
L’usage de la drogue du violeur dans le but d’abuser sexuellement d’une personne devrait donc être puni de cinq ans de prison et 75 000€ d’amende, si l’Assemblée adopte la même version du texte.
Public Sénat précise que si la victime est mineure de 15 ans, la sanction s’élèverait alors à sept ans d’emprisonnement et 100 00€ d’amende.
Cette mesure va clairement dans le sens d’une meilleure défense des victimes, et donne aux juges un nouveau moyen de condamner les agresseurs.
Espérons qu’elle sera maintenue dans la version définitive de ce projet de loi, et qu’elle entrera rapidement en vigueur.
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