Initialement publié le 23 juillet 2013
Lyre nous avait déjà parlé des dramas (et plus particulièrement de ceux en provenance du Japon), ces séries venues d’extrême-Orient encore assez méconnues en France mais qui deviennent de plus en plus populaires grâce à l’engouement pour l’Asie dans nos contrées.
Je vous propose aujourd’hui de découvrir des dramas japonais qui, si ils sont peut-être moins connues que les illustres Hana Yori Dango ou Nobuta Wo Produce, ont le mérite de présenter une autre vision du genre, probablement plus mature et dénuée des stéréotypes qu’on impute souvent à ce type de productions.
Hihihi ! (mais pas pour longtemps)
Drama japonais : des pleurs et des histoires qui finissent mal
Si vous pour vous les dramas japonais ou jdramas ne sont que des séries dans lesquelles d’accortes jeunes filles aux voix suraiguës tombent amoureuses d’un jeune homme aveugle sentimentalement qui finit par comprendre (après 250 épisodes de quiproquos, retournements de situations divers et variés) que OUI en fait il la kiffe trop et qu’il doit courir sous la pluie pour la rattraper avant qu’elle ne prenne un avion pour New-York (ou Paris) !
Parce qu’il lui avait fait croire qu’il la détestait, mais en fait non il avait menti car son meilleur pote était aussi in love avec elle et que ça ne le faisait pas de sortir avec la fille, et qu’il s’ensuit une scène surjouée très émouvante et romantique et que tout finit bien….
Eh bien je vous recommande de vous attarder sur ces quelques dramas japonais qui pourraient vous faire définitivement changer d’avis sur ce genre souvent loin d’être apprécié à sa juste valeur.
Ichi Rittoru No Namida (Un litre de larmes — au moins ça annonce qu’on ne va pas trop se marrer) est une adaptation d’un best-seller autobiographique écrit par Aya Kit? qui narre la vie d’une jeune lycéenne sportive et bien dans sa peau qui, peu après la rentrée des classes, se découvre atteinte d’une maladie neurodégénérative a priori incurable, dont les symptômes se traduisent par une perte progressive des facultés motrices sans jamais altérer les facultés mentales.
Se refusant le plus souvent le droit de s’abandonner au désespoir, la jeune fille tente — tant bien que mal — de mener une vie d’adolescente normale, entre premiers émois amoureux et école, profitant au maximum du temps qu’il lui reste. Le tout est brillament interprété par un duo de jeunes acteurs offrant un jeu tout en finesse et retenue (Erika Sawajiri et Ry Nishikido).
Bon, d’accord, on a quand même le droit à une scène poignante sous la pluie.
On ne quitte pas nos kleenex et on reste dans le dramatique avec
Sekai no chuushin de, ai wo sakebu (Un cri d’amour au centre du monde), qui est également tiré d’un roman, par Kyoichi Katayama.
Il s’agit d’une oeuvre pleine de poésie et de nostalgie qui met en scène Saku, un homme qui n’arrive pas à se remettre de la disparition tragique de sa petite amie, survenue dix-sept ans auparavant, au point d’être incapable de vivre sereinement une nouvelle histoire d’amour.
Les deux adolescents avaient pour habitude de s’échanger des cassettes audio et lorsque Saku trouve le dernier enregistrement d’Aki, il se retrouve brutalement plongé dans les dernières semaines passées auprès de sa bien-aimée. Il décidera de retourner sur ses traces, au village de leur enfance qui a été témoin de leur amour éphémère, et revivra un à un les plus beaux moments passés en sa compagnie.
Vous l’aurez compris : ici, à l’instar d’Ichi Rittoru no Namida ce n’est pas la franche poilade mais si vous aimez les belles histoires émouvantes servies par des acteurs au jeu sobre et touchant, vous pourriez définitivement accrocher !
Drama japonais : le couple, la famille et autres complications
Puisque je ne suis pas (uniquement) une sinistre personne, je vous propose d’alléger un peu le ton avec Saikou no Rikon, une comédie romantique plusieurs fois récompensée lors des Television Drama Academy Awards 2013.
Ici point de drame atroce et effroyablement triste, juste une histoire contemporaine qui commence de manière fort banale : un homme assez étrange ne supporte plus sa femme et veut divorcer. Le fait qu’il rencontre par hasard une ex petite-amie ne va pas simplifier les choses, car si cette dernière est la caricature de la femme « parfaite » selon les critères japonais (douce, soignée, discrète, féminine…) cela lui rappelle que son épouse est l’exact opposé : brouillonne, très « nature », agitée du casque, etc.
Notre couple bancal, se rapprochant peu à peu de l’ex-conjointe, ne tardera pas à s’apercevoir qu’elle n’est autre que la femme d’un des clients du pressing dans lequel ils travaillent, connu pour avoir été aperçu en compagnie d’une maîtresse…
https://www.youtube.com/watch?v=FbDA-x9Urx8
L’ending le plus bizarre de l’univers
Avec Saikou no Rikon, on a affaire à un drama japonais un peu déroutant car mélangeant les codes des genres : la comédie légère et loufoque alternera allègrement avec des passages plus graves. Au final on a une histoire très moderne de couples un peu paumés qui ont du mal à se trouver.
Enfin, Wagaya no Rekishi (L’histoire de ma famille) est une chronique historico-familiale qui se centre principalement sur la fille aînée de la famille Yame et suivra les tribulations de tout son petit monde dans le Japon de l’après-guerre, jusqu’au milieu des années 60.
Les personnages principaux seront tous plus ou moins mêlés aux évènement importants de leur temps et certaines héroïnes participeront même aux balbutiements du féminisme !
Cette immersion au coeur du Japon en pleine reconstruction permet de (re)découvrir cette période sombre et assez rarement abordée (à ma connaissance) sur ce support. Au menu, les ingrédients magiques : de la romance (forcément), du drame, un peu de comédie…le tout servi par des personnages tous plus attachants et sympathiques les uns que les autres, ce qui fait de ce court drama japonais (trois épisodes seulement) un petit bijou !
De plus cette série réunit une bonne partie du gratin des jdramas et si vous êtes familière du genre, vous reconnaîtrez un bon nombres de têtes. Ces acteurs étant donc pour la plupart des vieux routards, on a le droit à une interprétation globalement de bonne qualité.
Avec cette sélection j’espère avoir pu donner quelques pistes à celles qui auraient des préjugés contre le genre, et peut-être fait découvrir d’autres titres à celles qui sont déjà convaincues !
Et vous alors, quels sont vos titres préférés?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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