La photo illustrant cet article représente Dan / Dandrogyny et appartient à Aaron Walker
Article initialement publié le 2 février 2017, mis à jour le lendemain avec quelques retours et précisions d’Aaron Walker que je remercie chaleureusement pour son temps.
Bonjour, c’est pour une livraison de photos magnifiques !
#Dragformation, c’est une série de photos documentaires autour des différentes facettes du milieu drag. Ces fascinants portraits présentés en diptyques montrent l’avant et l’après transformation.
Jasper Newstead / Krystal Kleer par Aaron Walker
Ces clichés témoignent de tout un univers qui fascine son photographe, Aaron Walker. Basé en Australie, Aaron a vu sa passion pour l’objectif grandir lorsqu’il a commencé à capturer des artistes sur scène et en coulisses.
Et le mieux pour te raconter son projet, c’est encore de te partager ses magnifiques photos, qu’il m’a très gentiment autorisée à utiliser.
À travers cette série de portraits, il a voulu montrer au public notamment à quel point le milieu drag est fascinant et combien les transformations sont incroyables. Il y met également en avant toutes les personnes qui y sont engagées.
Il sublime la démarche artistique des drag et sa valeur culturelle au sein et au-delà des communautés.
Interviewé par le magazine Vice, l’artiste raconte que c’est le processus de transformation qui l’a intéressé en tout premier lieu — l’attention portée aux détails et les 3 heures de préparation entre la coiffure et le maquillage —, plus encore que le look final.
Daniel Jones / Jemima Handful par Aaron Walker
C’est aussi la répercussion de la transformation sur la personne elle-même, dont il a été témoin, qui l’a touché. Une transformation qui rime avec construction de soi et de son identité :
« C’est devenu de plus en plus évident au fur et à mesure que je photographiais. Sans le maquillage et la préparation, sans le processus de transformation en ce personnage, mes modèles sont un peu plus en retrait et timides. Je ne m’attendais pas du tout à ça. »
Shay Evans / Felicity Frockaccino par Aaron Walker
Les portraits sont colorés, touchants, électrisants et inspirants ! Une expérience qui a marqué Aaron :
« Ces artistes sont si encourageants les uns envers les autres. Ils ont l’esprit aiguisé, ils font des blagues. Ça rend le moment de la transformation très fun. Être parmi un groupe de gens qui a un tel humour et une telle générosité, […] je me sens privilégié de faire partie de ça. »
Dion Del Pino par Aaron Walker
À la question de savoir ce qu’Aaron espère que les gens retiendront de ces photos, il répond :
« Que les artistes drag devraient absolument être considéré•es comme des artistes talentueux•ses, qualifié•es et expérimenté•es au même titre que les performeur•ses que l’ont voit davantage dans le mainstream. »
Rocco d’Amore par Aaron Walker
À travers son travail, Aaron espère aussi que les gens réaliseront les nombreux rôles que les drag jouent au sein de la culture queer et combien ces artistes continuent à lutter contre les limites que la société impose à cette communauté.
Il m’a récemment écrit par mail :
« La culture drag c’est repousser ses limites, se définir et se construire en tant qu’artiste pour voir jusqu’où tu peux emmener une idée, un talent, une personne… Une identité. C’est une façon de se ré-imaginer sans les limites de la société.
Ce qui donne lieu à une variété considérable d’artistes subversifs et transformatifs, un genre d’artistes qui ne se se conforme pas à la distinction sociale tragiquement limitée et traditionnelle entre hommes et femmes. »
Aaron a des projets pour #Dragformation. Il aimerait en faire un livre, qui compilerait toutes ses merveilleuses rencontres et toutes celles qu’il n’a pas encore fait, car cette création n’est pas limitée dans le temps. Il explique, toujours au même magazine :
« Je ne crois pas avoir couvert un nombre assez important d’artistes drag pour le moment. Dans ma collection, il n’y a que deux drag kings, trois personnes de couleur et aucune personne trans.
J’aimerais que cette collection reflète toute la communauté, et je ne crois pas en être déjà là. »
Simon Morrison-Baldwin / Lady Diamond par Aaron Walker
La série de portraits devrait faire une apparition lors du Gay and Lesbian Mardi Gras Festival 2017 de Sydney, et est exposée à la galerie Watch This Space du 12 au 25 février. Je pose ça là si tu prévois de faire un tour en Australie !
Et si tu n’as pas cette chance, tu peux toujours suivre son travail sur son compte Instagram ou son site Internet.
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