L’année 2020 a commencé sur les chapeaux de roue pour les plateformes de SVoD.
Chaque catalogue s’est enrichi d’au moins un gros programme quand ce n’est pas de plus.
Ainsi Netflix a mis en ligne deux bonnes séries, à savoir Messiah, dont je n’ai pour l’instant vu que deux épisodes, et surtout Dracula, que j’attendais tout particulièrement.
Dracula et moi
Dracula, c’est l’une des figures phares de la littérature et du cinéma horrifique.
Si tu lis régulièrement mes colonnes, tu sais sans doute, douce lectrice, que l’horreur est mon genre favori. Un genre trop longtemps sous-estimé, voire moqué par des critiques ciné à tendance snobinarde.
Cependant, j’ai l’impression que depuis quelques années, la vapeur s’est inversée et que l’horreur s’est offert une vraie belle place dans le cœur du public, et dans celui parfois sec des critiques.
Impossible donc pour les médias comme pour les abonnés Netflix de passer à côté de la nouvelle mouture de Dracula, façonnée par Steven Moffat et Mark Gatiss, déjà à l’origine de l’excellente série Sherlock.
Je me suis jetée dessus avant-hier, jour de la sortie du programme, et ai tout englouti en quelques heures.
Il faut dire que Dracula est l’un de mes personnages fictifs préférés, tant pour ce qu’il représente que parce que ma mère vient du même tiek que lui, ce qui me donne une impression de proximité avec le beau gosse aux dents pointues (genre j’ai l’impression que c’est mon daddyyyyyy).
Mais bref, que vaut cette énième adaptation (plutôt fidèle) du classique de Bram Stoker ?
Dracula, une esthétique kitsch mais jubilatoire
Au premier abord, ce qui frappe dans le Dracula de Moffat et Gatiss c’est son esthétique bien kitsch, présente de bout en bout de la série et poussée à fond dans un générique dont personnellement je ne suis pas fan.
Mais on reconnaît bien là la patte des créateurs de Docteur Who, à laquelle j’accroche globalement.
Le grand-guignolesque donne un petit côté nanard au produit entier, ce qui n’est pas pour me déplaire.
La série n’est donc pas qu’horrifique mais se revêt donc aussi d’un vernis humoristique et grand spectacle à l’accent british.
Dès le pilote, la série donne le ton et il sera gore. Ce qui est obligatoire si tu veux mon avis, lorsqu’on touche au mythe de Dracula.
Dans le premier épisode, on coupe des têtes, on éviscère un loup, on s’arrache un ongle.
L’horrible est au rendez-vous, et c’est tant mieux.
Car les dernières moutures cinématographiques de Dracula s’étaient fait trop douces et insipides à mon sens. Je pense notamment au très fade Dracula Untold, dont je ne me rappelle même plus tant il était polissé à l’extrême.
Ici, tu peux retrouver, douce lectrice, tout ce qui fait les apparats du comte Dracula, ce gentleman sordide au cœur froid.
Il a du répondant, de l’arrogance, de la froideur à revendre, une classe indéniable et un sadisme imparable qui le rendent fascinant.
Et c’est sans doute un peu grâce à Claes Bang…
Dracula, un casting pointu
Claes Bang n’est pas encore très connu du grand public. Je l’ai personnellement découvert dans l’excellent The Square, Palme d’or 2017 dans lequel il tenait le rôle principal.
En Dracula, il est tout simplement parfait.
Chic, placide et animal à la fois, il a tout compris au personnage qu’il campe sous l’égide de Moffat et Gatiss.
Mais l’intérêt de la série ne réside pas que dans son personnage.
En effet, sa némésis Soeur Agatha Van Helsing est tout aussi intéressante, et c’est leur binôme infernal qui fait tout le sel du show entier.
À leurs côtés, tous les seconds marquent les esprits, jusqu’aux zombies dont je salue d’ailleurs l’apparence.
Dracula, un format efficace
Toi et moi, douce lectrice, avons longtemps été habituées aux séries composées de nombreuses saisons, elles mêmes composées d’épisodes de 45 minutes environ.
Mais depuis quelques temps, de nouveaux formats émergent, comme le format mini-série.
Dracula, original jusqu’au bout de ses ongles pourris, n’est composé que de 3 épisodes.
C’est peu ? Oui mais chaque épisode dure 1h30, comme un film en somme.
Dracula se regarde donc davantage comme une trilogie de longs-métrages que comme une série.
Un format qui permet de bien développer les enjeux globaux et les personnages.
Pour toutes ces raisons et encore mille autres, douce lectrice, je t’encourage fortement à consommer dès ce soir l’intégralité des aventures sanguinaires du diabolique Dracula.
Et si tu n’as pas eu ta dose d’angoisse, je te conseille de foncer ensuite sur Apple TV, dévorer Servant, la très belle et flippante série de M. Night Shyamalan qui est mon coup de cœur de la fin d’année 2019.
Tu regardes tout ça et on s’en reparle en commentaires ?
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Les Commentaires
Les deux premiers gardent le cadre "habituel" du dracula que l'on connaît, avec son lot de glauque entremêlé de dialogues bien sentis entre la nonne et le vampire.
Le troisième m'a agréablement surprise même si ce n'est pas un chef d'œuvre. Il place des personnages clés de l'intrigue originale là où on ne les aurait pas forcément attendus et offre un dénouement un peu bancal mais quand même satisfaisant à mon avis