Écrit et réalisé par Yamini Lila Kumar, Doutes chronique les années 2006 à 2012 à travers deux couples d’amis. En voici la bande annonce :
« Deux couples d’amis, Chris Bailey et Judith Lazard d’une part et Paul Adler et Albertine Langlois, de l’autre, se retrouvent pour dîner le 9 juillet 2006, soir de la Finale de la Coupe du Monde de Football qui oppose la France à l’Italie.
Entre certitudes, hésitations, points de rencontre, lignes de fuite, leurs conversations mêlent les aléas de l’intime au commentaire sur l’actualité politique, comme si les deux s’entrelaçaient, se rejoignaient jusqu’à se confondre.
Pendant six années, d’appartements, en cafés, en passant par une loge de théâtre et un cabinet de psychanalyste, ce sont tour à tour les relations amicales, entre hommes, entre femmes, entre hommes et femmes mais aussi les relations amoureuses qui se nouent et se dénouent en même temps que la croyance en la gauche s’entête ou se délite.
Entre la primaire socialiste pour la Présidentielle 2007 et le scrutin de la Présidentielle 2012, le politologue, l’historienne, le journaliste et la comédienne traversent cette époque où la croyance est mise à mal, jusqu’à voir leur ressorts les plus personnels se casser. »
– source
Christophe Barbier au cinéma
Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que
le patron de l’hebdomadaire L‘Express, Christophe Barbier, incarnait le personnage de Chris dans ce long-métrage. La réalisatrice explique son choix pour le moins surprenant :
« Christophe Barbier, l’homme médiatique, m’a inspiré le personnage de Chris Bailey, et je n’ai pas hésité une seule seconde à jouer des codes de sa vie publique : écharpe rouge, chapeau noir moins notoire, costume cravate en toute circonstance, mais aussi placidité, distanciation, volonté de se soustraire à toute assignation à résidence idéologique, indépendance, vision singulière du théâtre politique…
Mais le point de départ seul est identique, – je ne sais pas comment il vote et ne le saurai jamais. Je construis un écran, pour dire qu’il faut toujours y regarder de plus près. Le personnage de Chris n’est pas journaliste. Le journaliste, c’est Paul. S’il s’agissait d’autofiction, j’aurais été plus frontale, et si j’avais voulu écrire un film à clefs, j’aurais complexifié les choses davantage !
Christophe fait du théâtre depuis trente ans avec sa troupe de l’Archicube. Je connais ses talents d’acteur, et évidemment, je rêvais de le voir incarner le personnage de Chris, mais ne croyais pas une seule seconde qu’il accepterait un rôle au cinéma, encore moins celui-ci qui l’expose tout de même un peu !»
Un mélange des genres étonnant pour ce journaliste de premier plan, mais qui ne pose pas de problème à l’intéressé, car Chris est un rôle, pas un autoportrait :
« Vous n’avez jamais craint la résonance qu’il pourrait y avoir pour le spectateur entre votre personnage et vous-même ?
Non. On retrouve des schémas parallèles, mais je n’ai jamais eu l’impression de me retrouver en Chris. Il y a une arrogance en lui, une assurance, qui correspond à sa mission professionnelle qui est très loin de la mienne. Je mélange depuis longtemps ma vie de comédien et ma vie de journaliste, et c’est une question qui s’est déjà posée.
Si on se censure, on ne fait plus rien. Le spectateur comprendra très vite que j’incarne un personnage. La vraie difficulté consista plus pour moi à passer d’un jeu théâtral au cinéma, à me retrouver devant la caméra. Il ne s’agit pas de la même approche. »
Je suis personnellement très curieuse de découvrir ce long-métrage politique, qui sortira le 13 novembre prochain.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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