L’histoire de cette jeune femme, qui souffre de vives douleurs pendant la pénétration, est longue et passionnante. Elle sera donc découpée en plusieurs articles ; voici le premier chapitre !
J’ai perdu ma virginité à 18 ans.
En tant que control freak, j’attendais d’avoir coché les « Big 3 » :
- 18 ans
- Le bac
- Un copain avec lequel je me sente bien
En juin 2010, l’état des lieux est parfait. J’ai un copain nommé Benjamin, avec lequel je prends mon temps, je viens de passer mon bac et j’ai fêté mes 18 ans le mois précédent.
Un soir, Benjamin vient passer la nuit chez moi.
Une première fois qui fait mal
J’habitais encore chez mes parents et je lui avais annoncé que j’étais prête.
Nous faisons donc l’amour pour la première fois. C’est aussi une découverte pour lui et je suis contente qu’il ait attendu pour vivre ça avec moi.
Je suis un peu stressée. Je fais enfin ce dont tout le monde parle. On en écrit des chansons, des livres, des poèmes, on en fait des films et pourtant… je ne trouve pas ça si agréable. Ça me fait même mal.
Je le dis à Benjamin, et il interrompt tout de suite notre rapport. C’est sûrement parce que c’est la première fois et qu’il faut que je me détende…
Il est très compréhensif, il dit que ce n’est pas un problème. On s’endort dans les bras l’un de l’autre.
Quelques temps après, il part en province alors que je commence mes études sur Paris. Nos rapports sont plus espacés. Lorsque nous nous retrouvons dans l’intimité, je préfère les préliminaires à la pénétration, que j’appréhende toujours.
Même si Benjamin est doux et attentionné, je suis toujours saoulée de devoir passer par cette pénétration vaginale qui gâche mes rapports alors que je m’éclate sur le reste.
Plusieurs fois, je parviens à me lâcher lors de la pénétration et à ressentir un peu de plaisir mais cela reste rare.
J’ai l’impression d’être égoïste et de ne pas penser assez à la satisfaction de mon partenaire. Je me sens coupable d’avoir mal.
Après un an et demi de relation, je me sépare de Benjamin pour d’autres raisons. Je me rends compte que je désire d’autres hommes que lui.
Il est triste et désemparé. Je culpabilise mais je prends quand même la décision d’explorer ce désir.
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La douleur lors de la pénétration, un poignard dans mon bas-ventre
Je rencontre Maxime à Paris. Il a tout de mon mec idéal : 25 ans, un appart, un boulot, de grands yeux bleus et de l’humour.
On commence à sortir dans de beaux endroits, il me fait découvrir la ville la nuit. Je n’en reviens pas qu’il ait choisi une petite étudiante comme moi.
Très vite, il me ramène chez lui.
J’appréhende la pénétration mais je ne veux pas le décevoir. Il faut que je sois à la hauteur de ses attentes. Je lui dis juste que j’ai peu d’expérience, ce qui semble l’exciter encore plus.
Pendant notre premier rapport, j’ai vraiment mal mais je ne dis rien.
Chaque soir, je suis chez lui et je me dis que cette fois-là sera différente, que cette fois je n’aurai pas mal. Mais rien n’y fait, je souffre toujours.
Une sensation de poignard qu’on m’enfonce dans le bas du ventre, à chaque va-et-vient.
Je me décide un jour à parler. Nous faisons l’amour et je lui dis que j’ai mal. Il me fait changer de position. Je lui dis à nouveau. Changement de position. Je lui crie que je veux qu’il arrête parce que la douleur est insupportable.
« T’es chiante ! T’as jamais envie de niquer ! Pour moi aussi c’est nul mais j’essaye ! En plus, tu fais même pas d’effort, t’as vu comme t’es épilée ? »
Je me rhabille en lui rétorquant que s’il veut une fille toute lisse qui a toujours envie de baiser, il peut toujours s’acheter une poupée gonflable.
Il est 2h30 du matin, j’habite à l’autre bout de Paris. Ça aurait pu être une walk of shame
mais à ce moment-là, je me sens parfaitement en phase avec mon corps. Je me suis enfin écoutée.
Malheureusement, Maxime côtoie les mêmes amis que moi et je me retrouve souvent face à lui. Mais nous enterrons cette histoire dont on ne reparlera plus jamais.
Non, je n’ai pas envie de baiser
Ma confiance est tout de même ébranlée. Je deviens très méfiante avec les autres garçons que je rencontre.
Mes copines ne font que parler de leurs expériences diverses et variées. Moi, je n’ai rien envie de vivre. Je ne suis pas prête à laisser à nouveau quelqu’un entrer dans ma vie et dans mon lit. Pas si c’est pour tomber sur un mec comme Maxime.
Je me concentre seule sur mon propre plaisir. Je sais ce que j’aime, ce qui me plait et je ne ressens pas le besoin de le partager.
Certes, ce n’est pas la meilleure solution… Au lieu de me confronter au problème, je l’enterre.
Mes amies me demandent : « Mais t’as pas envie de baiser ? ». Bah non.
Comment leur expliquer que moi, la pénétration ça m’emmerde, ça me fait mal, c’est une plaie, quelque chose que je me sens obligée de faire ?
J’ai 20 ans, nous sommes en juin, je n’ai pas eu de relations sexuelles depuis Maxime, il y a six mois.
Je pars pour l’été en tant que jeune fille au pair en Allemagne. Deux mois de solitude supplémentaire.
J’apprends à connaître mon corps dans la petite chambre où je loge. Je lis des livres érotiques et je cerne mieux ce qui m’excite et me plaît.
Pendant ces longues journées en Allemagne, je discute avec beaucoup de Parisiens sur AdopteUnMec. Parmi eux : Sami.
À mon retour à Paris, je le rencontre dans mon nouveau quartier, qui est aussi le sien.
On part se balader, il me montre plein d’endroits cool que je ne connais pas. Il est beau, drôle, intelligent et je sens qu’il aime tenir les rênes. J’ai besoin de ça en ce moment, quelqu’un qui saura me guider.
Il me raccompagne chez moi et insiste pour monter et regarder un film ensemble. J’accepte en lui expliquant que ça n’ira pas plus loin. On discute toute la nuit.
Il me fait me sentir bien et pour la première fois depuis longtemps, j’ai confiance.
Ma prise de conscience concernant la douleur pendant la pénétration
Le lendemain matin, je veux sauter dans la salle de bains pour me brosser les dents mais Sami me retient au lit. Il m’embrasse et va plus loin. Il veut me satisfaire et je me laisse faire. Il est très expérimenté et sait très bien ce qu’il fait.
Mais lorsqu’il veut me pénétrer, je l’arrête et je lui dis que j’ai souvent mal. Il me répond qu’on peut essayer et que je n’ai qu’à lui signaler pour qu’il arrête.
Je lui signale et il arrête.
Il ne m’en veut pas. Il propose même qu’on essaye différentes options pour voir si la douleur est plus ou moins intense suivant la position de mon corps. Il se transforme en détective pour m’aider à régler ce problème.
Plusieurs fois par semaine, Sami vient passer la nuit dans mon appartement. Un soir, il me dit : « C’est pas normal que tu aies mal à chaque rapport. T’en as déjà parlé à un médecin ? ».
C’est un choc. Je réalise que le problème n’est peut-être pas psychologique mais physiologique.
Depuis le début de ma vie sexuelle, je m’étais persuadée que j’avais un problème vis-à-vis du sexe, que je n’aimais pas la pénétration ou donner du plaisir. Je n’avais jamais envisagé que le problème puisse être réglé par un médecin.
Je m’étais résignée.
Dès le lendemain, je demande à une amie l’adresse d’un gynécologue. Je lui dis que j’ai des douleurs lors des rapports. Elle me donne tout de suite un contact et me dit qu’effectivement, c’est quelque chose que je dois régler.
Je suis étonnée de ne pas être jugée et de trouver au contraire une oreille attentive. J’en discute également avec ma mère qui me dit que j’aurais dû lui en parler plus tôt, au lieu de me taire pendant plus de deux ans.
Quelques semaines plus tard, je suis dans la salle d’attente du médecin.
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De l'huile de coco ? Je n'y avais pas pensé ! Il n'y a aucun effet indésirable ?