L’histoire de cette jeune femme, qui souffre de vives douleurs pendant la pénétration, est longue et passionnante.
Elle est donc découpée en plusieurs articles ; voici le troisième chapitre !
- Pour lire la première partie, c’est par ici.
- Le second volet est juste là.
On m’installe dans une chambre que je vais partager.
Alexandre est là. Mes parents aussi. Je vais passer une première nuit à la clinique et je me fais opérer le lendemain matin.
Mes parents s’en vont, Alexandre aussi. On vit ensemble, il rentre chez nous. Il m’envoie des textos pour me rassurer. Mais c’est plutôt moi qui le rassure, il est très hypocondriaque et a la phobie des hôpitaux. Je préfère m’endormir rapidement.
Le lendemain, on vient me chercher à 7h pour l’opération. Je suis allongée sur un lit d’hôpital que les infirmiers descendent au bloc. J’ai l’impression qu’on me traite comme une malade. J’ai horreur de ça.
En arrivant au bloc, on me dit de compter à l’envers et on me pose un masque sur le visage. Le médecin me dit de penser à des choses qui me rendent heureuses. Je pense à Alexandre.
Après l’opération, enfin le diagnostic
Quand je me réveille de l’opération, j’ai l’impression d’avoir une enclume sur la poitrine. Pour une coelioscopie, les médecins gonflent l’abdomen d’air et la table d’opération est penchée, le patient se retrouve la tête en bas.
J’ai deux petits pansements sur le pubis et des fils dans le nombril avec un strip.
Mes parents et Alexandre sont là. Le docteur vient nous voir pour expliquer l’opération. Il n’y a pas d’endométriose, il n’y en a jamais eu.
En revanche, l’opération n’était pas vaine. Le médecin a trouvé que mes ligaments utéro-sacrés étaient hyper-tendus.
Ça veut dire que mon corps est contracté en permanence à cet endroit et que le fameux « Détendez-vous » des médecins n’est pas valable dans ce cas.
Il a donc procédé à une ablation de mes ligaments. Aucune conséquence physique et aucun risque pour d’éventuelles grossesses. Je suis maintenant détendue de l’utérus et toutes les conditions sont réunies pour avoir une vie sexuelle telle que je la souhaite.
Je rentre de l’hôpital le lendemain. Je suis exténuée et je prends des anti-douleurs. J’ai l’impression de m’être fait rouler dessus. Les nuits torrides ne sont pas prévues pour tout de suite.
Maintenant, je peux… mais est-ce que je veux ?
Au bout d’une ou deux semaines, les courbatures sont presque parties et je suis revenue à une pilule mini-dosée.
Avec Alexandre,
nous reprenons notre sexualité, comme si l’opération n’était pas passée par là.
Pourtant, lors de nos rapports, je ne peux m’empêcher d’y penser. On a tellement appris à connaître notre corps autrement et à se faire plaisir sans la pénétration que je l’appréhende toujours…
Je me pose encore des questions. Je pense que je ne vais pas aimer ça. J’ai passé plusieurs années à détester la pénétration. Comment pourrais-je l’aimer de jour au lendemain ?
Alexandre, lui, sait qu’il aime ça. Moi, j’ai toute une éducation à refaire et passer par là, c’est sortir de ma zone de confort.
C’est un grand paradoxe. Je me sens obligée de le faire maintenant que je le peux mais je ne me sens pas curieuse. Je l’ai tellement idéalisée, la pénétration, que j’ai peur d’être déçue. Je retarde l’échéance.
Je me rends compte que j’appréhende aussi la douleur. J’ai peur qu’elle soit toujours là.
La peur d’avoir mal, toujours présente
Ma mère prend de mes nouvelles et me demande très gentiment si ça va mieux. Je lui réponds vaguement, lui disant juste qu’Alexandre et moi, on fait différemment. Elle respecte mon jardin secret.
Puis un jour, je me décide de me lancer. J’ai besoin d’en avoir le cœur net.
Les préliminaires se passent très bien et je monte sur Alexandre. J’espère le chevaucher toute la nuit et devenir la bête de sexe qui était encore totalement inenvisageable il y a quelques mois.
Mais j’ai tellement intellectualisé cet événement qu’il en est devenu mécanique. J’attends la douleur, je la cherche. Je guette la moindre sensation. J’ai l’impression de devoir perdre ma virginité une deuxième fois.
Je ressens encore la douleur. Tout est pourtant dans ma tête, comme un membre fantôme, mais je me sens tellement en insécurité et sous pression que j’arrête rapidement le rapport.
Puis un jour, le déclic.
À lire aussi : Je suis une femme qui souffre le martyre pendant la pénétration, voici mon histoire
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Les Commentaires
Je trouve ça bien aussi ce format ça permet de vraiment avoir toutes les informations et surtout les sentiments que dégagent ce témoignage. Par contre, quand est-ce que la suite (fin ?) arrive ?
En tous cas merci pour ce témoignage qui peut, à mon sens, vraiment aider d'autres personnes à se sentir moins seule.