Depuis que Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, est tombée aux mains des talibans (une formation politique armée, nationaliste et islamiste qui se fait également appeler Émirat islamique d’Afghanistan) autour du 15 août 2021, beaucoup de droits sont menacés, dont ceux des femmes, notamment les droits à disposer de leur corps et de le vêtir comme elles l’entendent.
Tenue « correcte » exigée pour les femmes selon les critères des talibans
Depuis cette prise de pouvoir, les femmes semblent contraintes à porter la chadari (vêtement semblable à la burqa), ont interdiction de sortir dans l’espace public à moins d’être accompagnées par un marham (un homme de la famille servant de chaperon), et leur possibilité de poursuivre leurs études se trouve fortement menacée (si une université n’a pas les moyens de pouvoir créer des classes non-mixtes, alors les femmes n’ont pas le droit d’y étudier, par exemple).
D’après les rares photos prises récemment en provenance de Kaboul, dans les espaces mixtes, les femmes sont désormais enjointes de porter de longues abayas noires qui recouvrent presque intégralement leur corps, ainsi qu’un niqab doté d’un sitar (un voile qui recouvre les yeux, mais juste assez fin pour qu’on puisse entrevoir l’extérieur à travers), selon l’interprétation de la charia faite par les talibans.
#DoNotTouchMyClothes, la campagne de femmes afghanes pour s’habiller librement
Dans ces conditions, ce qui peut sembler trivial — tel que pouvoir s’habiller comme on l’entend — devient un acte de résistance périlleux que certaines femmes revendiquent.
Sur le réseau social Twitter, des Afghanes emploient les mots clés #AfghanistanCulture et #DoNotTouchMyClothes pour partager des photos de robes traditionnelles colorées qu’elles ne peuvent plus porter.
Comme le rapporte la BBC, ce mouvement a été lancé par la docteure Bahar Jalali, ancienne professeure d’histoire à l’Université américaine d’Afghanistan qui a initié le mouvement en postant un cliché d’elle en robe traditionnelle afghane le 12 septembre 2021, ci-dessus.
« L’une de mes plus grandes préoccupations, c’est que l’identité et la souveraineté de l’Afghanistan sont attaquées. Je voulais informer le monde que les tenues que vous avez vues dans les médias [en référence à celles portées par les femmes lors de rassemblements pro-talibans] ce n’est pas notre culture, ce n’est pas notre identité. »
— Dr Bahar Jalali à la BBC
En effet, les tenues traditionnelles afghanes ressemblent plutôt à des vêtements certes couvrants, mais colorés, richement brodés, ornés de petits miroirs pour un effet chatoyant, et ils ne masquent évidemment pas les visages de celles qui les portent.
Bien plus que des robes, c’est donc une partie de leur culture, de leur identité, et du patrimoine du pays que les Afghanes tentent de sauvegarder.
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Crédit photo de Une : captures d’écran Twitter
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