Tu es connue par tout l’amphi pour être une personne à la prise de notes assidue et à la présentation impeccable ? Félicitations, ma truite attentive !
Mais v’là-t’y pas pas que des élèves moins scrupuleux ou scrupuleuses te demandent de leur passer tes cours… Bonne ou mauvaise idée ?
Donner ses cours, où est le problème ?
Donner sans contrepartie une chose pour laquelle on a fourni un effort à des gens qui ne l’ont pas fourni eux-mêmes, ça peut sembler un peu fort de café.
Ceux et celles qui distribuent leur prise de notes aux quatre vents seraient-ils trop bons, trop cons ?
On peut considérer que ce genre de don gratuit est injuste, que c’est « trop facile » pour les personnes qui ont fait le choix de ne pas venir ou ne pas suivre.
Et en même temps, donner ses cours n’enlève rien à la personne qui partage ses notes… Alors pourquoi être 300 à gratter quand un seul élève attentif suffit ?
Même si on a l’esprit de compétition, avoir le support de cours en main ne suffit pas à réussir un examen, surtout si l’on considère qu’être assidu en cours est le premier pas vers la réussite.
Ce qui pose le plus question dans cette affaire, c’est d’après moi l’image que l’on renvoie aux autres.
Demander ses cours à quelqu’un peut mettre la personne dans une position difficile : doit-elle se montrer sympa, ou refuser, au risque de mettre son intégration en péril ?
Si personne (de fréquentable) n’a à faire de chantage à l’amitié autour des notes de cours, cela peut créer une véritable pression sur la personne à qui l’on demande ce service, surtout de manière récurrente et/ou insistante.
L’une des solutions réside peut-être dans le choix minutieux des personnes qui bénéficieront de tes largesses.
Donner ses cours en échange de popularité
Juliette pensait qu’en fournissant ses cours aux gens stylés (qui sont donc beaucoup trop cool pour daigner venir en classe et/ou suivre),
elle parviendrait à s’infiltrer dans leur groupe. Erreur…
« Il y avait des gens que je trouvais stylés à la fac en première année, c’était un peu les boss de l’amphi.
Ils ignoraient totalement mon existence jusqu’à ce que les partiels arrivent. J’ai passé mes notes à quelques-uns d’entre eux pour faire bonne figure.
J’ai vite arrêté quand j’ai vu que j’étais quand même pas invitée à leurs soirées après. »
Cette anecdote rappelle que l’amitié ne s’achète pas avec des fiches.
Mieux vaut être certaine de les donner de manière désintéressée, comme le faisait Thomas, mon dieu sur Terre, sauveur de ma scolarité, un élève qui faisait tourner ses notes à toute l’école, sur une clé USB.
Donner ses cours, sans se prendre la tête
Pour Mymy, peu importe qui demande, il est possible de décider si on accepte ou non :
« Toujours bonne élève, toujours première de la classe jusqu’au bac, je n’ai jamais eu aucun souci à filer mes cours ou mes brouillons.
Déjà parce que je suis sympa (je crois), et ensuite parce que je sais qu’il ne suffit pas d’avoir les cours, il faut les comprendre, savoir les retranscrire, etc.
Je peux comprendre les gens qui ont envie de dire non parce qu’on ne leur parle QUE pour demander leur cours.
Mais bon, c’est comme quand on me parle QUE pour me taper une clope ou parce que je connais untel qui fait des bonnes soirées : oui c’est un peu chiant, mais il suffit de dire non et puis basta.
Au final je pense n’avoir jamais refusé de donner mes cours, je me prends pas la tête sur ce genre de choses. »
Donner ses cours à ses amies
D’autres préféreront réserver cette faveur à leurs amies proches.
Quelques années plus tard, Juliette a connu une période difficile pendant elle est passée de l’autre côté de la barrière :
Vendre ses cours, un bon compromis ?
Pour essayer de rétablir un peu de justice dans ce monde de prout, certains et certaines ont eu l’idée de demander une contrepartie en échange de leurs notes prises en cours.
Attention toutefois à la propriété intellectuelle !
Si les notes correspondent mot pour mot au cours magistral d’un prof, celui-ci possède des droits d’auteur sur le texte et sa revente est donc illégale.
La même règle s’applique pour ce qui est de partager ses cours sur Internet.
Mais cela ne pose pas de problème si les notes sont résumées, reformulées, bref s’il y a eu un certain travail intellectuel sur l’énoncé d’origine.
Et toi, pour ou contre donner les notes que tu as prises en cours à la sueur de ton poignet ?
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