Article mise à jour le :29 avril 2015 :
La cour de justice de l’union européenne a déclaré vouloir revoir la réglementation en terme de don du sang pour les homosexuels dans un arrêt rendu mercredi. Dans une déclaration faite au site Le Monde, un expert mentionne la possibilité pour la France d’exclure définitivement les hommes homosexuels des dons du sang :
« La Cour estime que même si la situation épidémiologique pourrait justifier l’exclusion totale de la population homosexuelle masculine, il faut vérifier qu’il n’existe pas d’autres moyens, moins contraignants, qui permettraient à certains homosexuels et bisexuels de donner leur sang. »
La justice européenne indique dans son arrêt qu’il « faut établir qu’il existe, pour ces personnes, un risque élevé de contracter des maladies infectieuses graves, comme notamment le VIH
», avant de rapporter que des techniques moins contraignantes, qui ouvriraient la possibilité aux hommes homosexuels de donner leur sang sans mettre les receveurs en péril, font défaut.
Malgré la promesse de la gauche de revenir sur la législation en matière de don de sang pour les hommes gays, le problème semble rester sans réelles solutions qui débloqueraient cette loi perçue comme une discrimination et une atteinte aux droits des homosexuels.
Article initialement publié le 4 avril 2015 :
Nous sommes en 2015, et on va peut-être enfin vers le progrès pour les hommes homosexuels. Le 3 avril 2015, les députés se sont prononcés pour un amendement qui annulerait l’interdiction pour les hommes homosexuels et bisexuels de donner leur sang. C’est un peu une révolution, puisque les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes sont exclus du don du sang depuis 1983 et que les choses n’ont pas bougé jusque là.
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Le député UDI Arnaud Richard avait déposé cet amendement, qui a été voté à l’unanimité par les 19 membres de l’Assemblée nationale présents lors de l’examen en première lecture du projet de la loi santé. L’amendement est formulé ainsi :
« Nul ne peut être exclu du don de sang en raison de son orientation sexuelle »
La ministre de la Santé Marisol Touraine a elle aussi donné un avis favorable à l’amendement, et a annoncé qu’elle avait déjà reçu les préconisations des experts sur les risques épidémiologiques – l’interdiction qui existe depuis 1983 se base en effet sur l’idée que les hommes homosexuels seraient plus exposés à la contamination par le virus du Sida.
Elle a aussi ajouté que la position du gouvernement est de :
« lever les discriminations relatives à l’orientation sexuelle, et de leur substituer un critère de comportement sexuel s’appliquant à l’ensemble des donneurs potentiels »
Autrement dit, les comportements à risques seraient estimés de la même manière pour les personnes homosexuelles et hétérosexuelles. D’après la ministre, les experts interrogés ont proposé de remplacer l’exclusion définitive du don du sang pour les gays et hommes bisexuels par une exclusion de douze mois. C’est une bonne nouvelle, car début de semaine, le Comité consultatif national d’éthique avait lui préconisé de ne pas lever l’interdiction.
Cela dit, tout n’est pas encore gagné : le texte doit encore passer devant le Sénat.
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Les Commentaires
N'importe qui peut avoir une conduite à risque. Je donne régulièrement mon sang et l'entretien avec le médecin est extrêmement rapide.