En janvier dernier, Bill Conner a perdu sa fille, Abbey, lors d’un accident. Elle n’avait que 20 ans.
Six mois plus tard, cet Américain a parcouru 2250 kilomètres pour rencontrer l’homme qui a bénéficié du cœur de son enfant décédé.
Et la date du rendez-vous n’a pas été choisie au hasard : c’était la fête des pères.
L’Américain qui a décidé de rencontrer ceux à qui sa fille a donné ses organes
Abbey Conner est morte, mais son décès a permis de sauver des vies.
Depuis ses 16 ans, la jeune femme s’était signalée comme donneuse. Elle en avait d’ailleurs déjà discuté avec sa famille.
Quatre de ses organes ont été donnés à quatre hommes âgés entre 20 et 60 ans.
Des mois après la mort de sa fille, Bill Conner a demandé au centre de donation de Floride, celui qui a dû gérer les organes d’Abbey, de prendre contact avec les receveurs et leur demander s’ils acceptaient de le rencontrer.
Le père raconte à CBS News, qui relaie l’histoire :
« La seule personne qui a répondu a été Jack Jr., celui qui a reçu le cœur. »
Alors le 22 mai dernier, Bill Conner a enfourché son vélo afin de parcourir les 2250 km qui le séparait de Baton Rouge, en Louisiane, où vit Jack Jr..
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L’histoire de Jack Jr. : un don d’organe qui sauve une vie
En janvier 2017, au moment même où Bill Conner apprenait la mort de sa fille, Jack Jr., 21 ans, faisait une crise cardiaque.
À ce moment-là, les médecins lui ont expliqué qu’il ne lui restait que 10 jours à vivre.
Le père d’Abbey explique :
« Grâce à ma fille, Jack Jr. est en vie aujourd’hui. (…)
C’est le cœur d’Abbey qui lui permet de se tenir debout. »
Leur rencontre a commencé par un très long câlin. Jack Jr. a ensuite proposé à Bill Conner d’écouter son cœur grâce à un stéthoscope. Il a ensuite expliqué :
« Elle m’a sauvé et je ne pourrai jamais la remercier.
J’aimerais pouvoir le faire, mais je ne peux pas. »
Le don d’organe pour sauver des vies
Après avoir rencontré Jack Jr., Bill Conner a continué son voyage dans le but de sensibiliser la population au don d’organe.
« Il est question de ne pas être égoïste et d’enterrer des choses qui pourraient aider des gens à vivre, ou à vivre mieux.
Si vous voulez laisser un héritage, quel meilleur héritage y aurait-il qu’aider des gens à vivre ? »
En France, depuis le 1er janvier 2017, nous sommes tous donneurs d’organes par défaut.
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Les Commentaires
Mais comme déjà soulevé ça à un côté qui me met mal à l'aise...
Comme se passe la gestion du deuil quand tu gardes un lien avec la personne qui reçoit l'organe de "ton" défunt ? N'y a-t-il pas un risque de ne pas faire le deuil mais de projeter sur le receveur. Qui si effectivement peut vivre grâce à ce don n'est pas là pour vivre une vie qui n'est pas la sienne.
De savoir que la mort d'un proche même si douloureuse aura permis à une ou plus personne de vivre plus longtemps permet peut être de donner plus de sens à la douleur de la perte que l'on vie. Mais le fait de ne pas connaitre le receveur grâce à l'anonymat en France me semble plus sein pour que tout le monde puisse avancer le plus seinement/sereinement face à cette situation assez particulière.
Et imaginons quelqu'un qui n'arrive pas à faire le deuil et reporte sa douleur sur le receveur et s'en prend à lui.
Bref, il a beaucoup plus a dire sur ce sujet qui est vaste et complexe...