Dominic Wilcox est un artiste, un créateur, un inventeur… qui réinvente le normal. Dans cette video, il présente quelques unes de ses créations, ses sources d’inspiration et son parcours.
Je ne spoile pas : je vous laisse choisir votre invention préférée et on se retrouve après la traduction.
— source
The Reinvention of Normal (traduction)
Dominic :
« Je suis toujours à la recherche de choses qui m’inspirent. Je cours désespérément après l’inspiration, pour trouver une nouvelle idée.
Je me disais : « est-ce que ce serait bizarre si ce qu’on entendait dans notre oreille droite était en fait un son venant de la gauche, par là ? ».
C’est une brosse-à-dents-maracas. Un parapluie-jardinière. Une tasse munie d’un ventilateur pour refroidir. Ce bol, en fait, c’est la bataille de Waterloo : la moitié des soldats sont français, l’autre moitié britanniques et ils sont tous fondus ensemble.
Si je portais ce truc régulièrement, est-ce que mon cerveau finirait par s’adapter et rendrait la chose parfaitement normale ?
Tu mets des fruits là-dedans, ce que tu veux : des pêches, des poires, des bananes… Tu ajoutes un peu de yaourt, refermes la fermeture éclair et tu pars taper dans la balle sur le terrain de football. Ensuite tu retires le sachet de la balle et tu te retrouves avec un smoothie fort sympathique.
Les gens pensaient que j’étais juste en train de m’amuser et de jouer au foot tout seul. Mais je me faisais mon goûter.
J’étais un enfant parfaitement normal. Mon père ne trouve pas que j’étais timide mais j’étais plutôt silencieux. Les enfants calmes travaillent beaucoup dans leur tête. Ils pensent beaucoup, ils observent beaucoup. Donc je suppose que, lorsque j’étais enfant, la créativité était déjà là mais je n’avais pas d’exutoire pour l’exprimer ; elle restait dans ma tête. »
L’échange entre les parents de Dominic :
— Je ne comprenais pas vraiment. Il avait toutes ces idées un peu folles. Mais il est comme ça, avec ses idées magnifiques. — Je ne dirais pas que ce sont des idées « folles » mais plutôt très imaginatives. — Oui, c’est ce que je veux dire — C’était farfelu, décalé. Et j’ai toujours pensé que c’était ça la vie : plutôt que de marcher droit dans une rue toute tracée, vas-y, sors des sentiers battus et fais des choses. Je l’ai toujours encouragé à faire cela. Il l’a fait et l’a prouvé à travers son travail. C’est merveilleux !
Dominic :
« Je pourrais mettre l’assiette là, et y ajouter un dispositif d’écoute. Quand on vit à Londres, on ne voit pas beaucoup d’animaux sauvages. Il y a des renards de temps en temps dans les rues. Ils m’ont surpris quelques fois. Donc j’ai commencé à réfléchir pour essayer d’entrer en contact avec les animaux.
Observer les oiseaux, c’est intéressant… Mais si on les écoutait ? »
Le père de Dominic :
« Ça, c’est l’atelier que j’espérais que Dominic reprenne après moi. Au lieu de ça, il est allé à Londres faire de l’art : ce garçon est une grande déception ! [Rires] Il n’y a personne pour tenir la boutique. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il ne veut pas venir travailler dans cet endroit. »
Dominic :
« Il y a eu un moment où je n’ai plus rien créé pendant un certain temps. Je n’avais plus beaucoup d’idées.
Alors, j’ai voulu me pousser à être créatif. J’ai eu cette idée : me lancer un défi en créant quelque chose de nouveau chaque jour pendant 30 jours. Je prenais des photographies et des vidéos pour mon blog. Et il y avait de plus en plus de gens qui suivaient mon blog, se demandant ce que j’allais bien pouvoir inventer le lendemain. Cela me mettait encore plus la pression. Chaque matin, je me réveillais en sueur me demandant « qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui ? »…
Et ça vous fait prendre des décisions très rapidement. C’est une bonne chose parce que vous êtes à l’écoute de votre coeur et de vos instincts et vous n’êtes plus dans ce schéma de raisonnement analytique à vous demander « est-ce que c’est la bonne chose à faire ? ».
Avoir cette approche ludique m’a permis d’être plus créatif. J’ai de la chance parce que c’est excitant, je m’amuse à faire des choses même complètement ridicules parfois. Et alors ? Fais-le même si c’est ridicule, parce que le faire peut te mener à une autre idée. »
[NDLR : en anglais, les aiguilles d’une montre se disent « the hands », les mains !]
« Cette montre c’est l’histoire d’une poignée de main non partagée. Il y a un homme d’affaires sur la première aiguille qui tend la main. Mais le second homme d’affaires, sur l’autre aiguille, a les bras croisés. Le premier passe devant lui et ne lui serre jamais la main. C’est la partie triste de l’histoire.
J’ai toujours en tête le fait que le temps file. Vous avez juste cette quantité de temps limité sur Terre. Et il faut bien y contribuer d’une manière ou d’une autre. J’ai le sentiment que je dois en faire autant que je peux avant de partir. »
Et si… et s’il suffisait d’un « et si… » ?
Elle est très inspirante cette vidéo. Elle montre que nous ne sommes qu’à un cheveu de concrétiser les pensées qui traversent notre esprit. Et que bien souvent, les idées les plus originales commencent simplement par un « et si ? » !
Lorsqu’il n’est pas à l’ouvrage dans son atelier aux murs recouverts d’outils en tout genre, Dominic croque ses projets les plus farfelus, comme le bateau directement encastrable dans le quai du port ou le saut à l’élastique inversé. Ils ne sont pas tous réalisables mais qu’importe ? En 2011, il en avait déjà fait un petit livre : Variations on normal.
Les bagues auxiliaires qui mettent en valeur ton bijou central. Une é-vi-dence.
Il m’a fait plaisir, ce doux rêveur que la perspective de mourir fait glousser en fin de vidéo. J’ai l’impression qu’on en fait plus assez, des comme ça… et j’espère me tromper !
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