La « Woman tax » est pointée du doigt dans un documentaire diffusé ce dimanche 13 mars à 20h40 sur France 5, Le prix a-t-il un sexe ?. Ce surcoût, aussi nommé « taxe rose » en français, désigne le fait que des produits sont vendus plus chers dans leur version « pour femmes » que dans celle « pour hommes ».
La journaliste et auteure du film, Camille Roperch, a été interviewée par le Figaro TV. Avec ses propres mots, elle explique le marketing genré qui est celui qui produit cette différence de prix.
« C’est un marketing qui est très clairement orienté en fonction de notre genre féminin ou masculin, c’est-à-dire des produits qui sont proposés aux femmes ou aux hommes et qui ont un emballage différent, qui ont une promesse différente et qui sont très séparés dans les rayons. »
Cette différenciation des prix touche à énormément de secteurs, même si les plus touchés restent les produits cosmétiques et jouets pour enfants. L’auteure explique.
« Le genre est partout dans notre société : dans nos prestations de service, dans nos vêtements […] le genre est signalé à tous les niveaux. »
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Des produits qui sont roses pour les filles, bleus pour les garçons… Quand la journaliste du Figaro TV demande à Camille Roperch si il y a une utilité à cette genrification, l’auteure répond sans retenue.
« Ce qui est sûr c’est que ça marche ! (…) Les marques se sont bien rendues compte qu’en vendant deux gammes différentes, une pour les femmes une pour les hommes, elles vendaient plus de produits, et les consommateurs n’ont pas forcément conscience de ça. »
Le problème, c’est que cette taxe rose n’est pas forcément justifiée par la différence de produit. Camille Roperch n’hésite pas à prendre exemple sur deux crèmes visages pour hommes et femmes de L’Oréal. Après quelques recherches, seul un petit ingrédient les diffère et son coût ne peux excuser cet écart de prix entre les deux produits.
Si la marque accuse la recherche pour expliquer cette différence de prix… Il se trouve que ce budget est minuscule par rapport à celui de la publicité. L’auteure du documentaire précise que quand on achète une crème de marque :
« On paye les égéries, les campagnes de communication… Ça rentre dans le prix d’un produit. »
Alors à notre niveau, comment peut-on agir ? Camille Roperch recommande à tous de faire attention à nos achats, de ne pas hésiter à changer de rayon afin de comparer le prix proposé si une autre version existe pour un autre genre.
Les entreprises peuvent tenter d’appliquer ce marketing genré à l’ensemble de leurs produits, mais si ça ne marche plus, elles arrêteront.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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