Parfois on ouvre un livre, une bd, on commence un film ou une série, comme ça, pour se détendre. Et puis, sans prévenir, on devient accro. Parce qu’à la place de ce moment de détente auquel on s’attendait, on se retrouve plongée dans un univers dense et incroyablement bien foutu.
DMZ fait partie de ces diamants bruts qui chaque page te secoue un peu plus, t’oblige à réfléchir et change ta vision du monde. DMZ est le genre de bd qu’une fois commencée tu ne pourras plus lâcher…
Laissez-passer pour la DMZ
New York, dans un futur proche. Les Etats-Unis se sont embourbés dans des guerres internationales sans fin, et n’ont pas anticipé une menace bien plus proche. La classe moyenne s’est soulevée contre le pouvoir en place, déclenchant la seconde guerre civile de l’histoire du pays. Les deux fronts se partagent le territoire et combattent sans relâche. Une seule Zone DéMilitarizée (d’où le nom DMZ) subsiste, c’est Manhattan. Personne n’y entre et personne ne semble en sortir vivant.
C’est donc en faisant la gueule que Matthew Roth, jeune photographe-stagiaire pour un grand quotidien national, qui s’attendait plutôt à faire son stage dans un labo, bref, au calme, se retrouve embarqué pour la DMZ, dans l’équipe de M. Ferguson, un journaliste à Pulitzer qui veut montrer ce qui se passe là-bas. Mais rien ne se passe comme prévu et Matthew et son matériel photos se retrouvent abandonnés dans un Manhattan hostile où seuls sa rencontre avec Zee et sa carte de presse semblent pouvoir le garder en vie. Et il décide de faire son taff plutôt que de rentrer chez lui : raconter la DMZ au reste du monde.
Bienvenue en pleine guerre civile
DMZ, au premier regard, c’est un dessin superbe, brut et agressif. C’est un Manhattan glauque et sale, des fusillades et des bombes qui explosent. Mais en fait DMZ c’est un autre regard sur l’Amérique, sur la politique, l’armée, la presse, et surtout sur nous, nos qualités, nos défauts, nos valeurs. Un regard sans concession mais incroyablement intelligent. On est en pleine fiction et pourtant on a aucun mal à croire que ce Manhattan, ces Etats-Unis, ce monde-là, soient la réalité d’un futur proche.
Chaque tome (5 parus en France à l’heure actuelle) aborde un thème, les habitants de la DMZ, les militaires, etc. Cela permet d’avoir un regard plus global sur la situation, mais aussi sur notre monde à nous (le tome sur l’armée fait pas mal réfléchir sur le quotidien des soldats en période de guerre par exemple).
Cette série, encensée par la critique (il suffit de lire les quatrièmes de couvertures de chaque tome) te plongera dans un monde pas si éloigné du nôtre. DMZ est dur et violent, mais aussi plein d’espoir, parce que même dans l’horreur, des gens s’aiment et réalisent leur rêves, vivent.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.