* Afin de respecter l’identité de genre d’une des personnes intervenant dans l’article, cet article utilise un point médian.
Que vous soyez spectateur ou que vous essayiez de vous lancer dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel, vous vous en êtes forcément rendu compte : l’industrie souffre d’un important manque d’inclusivité et de diversité.
En 2019, à peine 21 % des films européens ont été réalisés par des femmes, selon l’Observatoire européen de l’audiovisuel. Devant la caméra, le constat est tout aussi accablant. En étudiant 115 films sortis en 2019, le collectif 50/50 a révélé que les femmes représentaient seulement 39 % des personnages sur grand écran. Ce chiffre tombe à 6 % lorsqu’il s’agit de rôles principaux joués par des actrices racisées.
Ces données alarmantes sont l’un des symptômes d’un accès souvent difficile et inégalitaire aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Face à cela, des associations agissent concrètement pour former et parrainer des jeunes jusqu’aux plateaux de tournage : c’est le cas de Divé+.
Rendre les plateaux de tournages plus accessibles et inclusifs
Encourager la diversité et l’inclusion devant et derrière la caméra, c’est l’ambition de cette association créée en 2021 par Kanamé Onoyama.
Pour cela, ce directeur de la photographie s’est entouré d’une équipe de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel français. Divé+ repose sur trois grands outils de formation : des conférences, des ateliers techniques et pédagogiques et des stages permettant l’accès des jeunes à des plateaux de tournage professionnels.
Kanamé Onoyama raconte à Madmoizelle comment l’idée et la nécessité de cette initiative se sont imposées à lui :
« Lorsque j’ai travaillé à Londres sur le tournage de la série Netflix Top Boy, on m’a proposé de devenir mentor pour donner l’opportunité à quelqu’un d’apprendre. J’ai donc fait un appel à casting sur Instagram et j’ai reçu près de mille mails de candidatures. J’ai donc décidé de déployer l’initiative du mentorship ici, en France, car j’avais déjà remarqué un manque de diversité sur les équipes de tournage au cours de mes expériences. »
Le mot d’ordre de Divé+ : la lutte contre les discriminations
Au cœur de la pédagogie de Divé+ se trouvent la prévention et la lutte contre toutes les formes de discrimination dont le monde de l’audiovisuel est gangrené, comme le révèlent les nombreux témoignages que Madmoizelle a recueillis auprès des jeunes et des formateurs et formatrices :
« J’ai déjà été témoin d’une agression sexuelle sur un plateau de tournage » confie Flavien Brunet, assistant.e caméra et chef.fe opérateur.ice, tandis que Tau Barut, assistant caméra explique être « souvent la seule personne noire des équipes de tournage. »
Dans ce milieu, les inégalités sont si structurelles qu’elles commencent avant même d’avoir accès à un emploi : « Je suis en troisième année de licence de cinéma et j’ai constaté qu’il y avait très peu de diversité malheureusement. On n’a pas tous accès aux écoles. » souligne Diaba, étudiante suivant la formation de Divé+.
Pour suivre l’actu de Divé+
Pour suivre l’actualité de Divé+, participer à leurs talks et leurs ateliers, rendez-vous sur leur page Instagram.
Vous pouvez également écouter leurs précédents talks, disponibles en rediffusion sur Spotify :
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Crédit de l’image à la Une : © Madmoizelle
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