Lors d’un voyage en Australie, j’ai de nombreuses fois pu observer des posters « Ask for Angela » placardés sur les portes des toilettes de bars.
Ask for Angela, un dispositif anti-harcèlement et agressions qui existe déjà à l’étranger
Angela, c’était une sorte de mot de passe à glisser secrètement au personnel pour signaler que l’on se trouvait en situation de harcèlement ou de sexisme.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les établissements avaient une tolérance zéro face à ce genre d’agissements ! J’ai pu assister plusieurs fois au renvoi d’hommes trop insistants.
Tu as peut-être déjà toi-même rencontré ce genre de dispositif à l’étranger, et tu regrettes qu’il n’existe pas en France ?
Eh bien figure-toi que le dispositif Angela débarque bientôt dans notre pays !
Le gouvernement français annonce le lancement du dispositif Angela
C’est ce qu’a annoncé Marlène Schiappa, la Secrétaire d’État à l’Egalité femmes hommes, à l’occasion de sa présentation du nouveau plan anti-harcèlement de rue du gouvernement, le 28 mai.
Si tu te sens en danger, tu pourras bientôt demander Angela dans certains lieux publics afin d’obtenir une aide et un refuge.
Marlène Schiappa a donné plus de détails dans une interview pour France Info :
« Les femmes pourront rentrer dans tous les lieux labellisés — les bars, restaurants, mais ça peut être aussi des commerces, également des pharmacies — quant elles sont suivies, qu’elles se sentent en insécurité dans la rue et dire simplement « Je demande à voir Angela ».
C’est quelque chose qui a été mis en place à l’initiative d’associations dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, ça se fait déjà dans certains bars et ça a fait ses preuves. »
La mise en place de ce projet se fera en partenariat avec HeForShe et ONU Femmes. Il repose sur le volontariat des lieux qui souhaiteraient y participer.
La France est prête pour le dispositif Angela, selon Marlène Schiappa
La Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes hommes a en effet bon espoir de l’efficacité du plan Angela. Elle confie à France Info :
« Je trouve que la société est de plus en plus engagée pour protéger les femmes face aux violences sexistes et sexuelles, donc j’ai confiance dans le fait que nous trouverons facilement des partenaires avec ONU Femmes. »
Un optimisme qui trouve également source dans des mesures de lutte contre les violences sexistes et sexuelles mises en place pendant le confinement.
De nouveaux endroits ont en effet été aménagés rapidement pour protéger les femmes de violences conjugales, comme des supermarchés et des pharmacies, montrant que l’aide des commerces pouvaient être requise pour lutter contre le sexisme.
Les autres mesures du plan anti-harcèlement de rue
Mais le plan du gouvernement ne s’arrête pas là, comme tu peux le découvrir dans ce tweet :
Le plan du gouvernement pour lutter contre le harcèlement de rue a aussi pour objectif de durcir et d’accélérer les réponses pénales pour les harceleurs récidivistes.
Marlène Schiappa explique à France Info sa volonté que le harcèlement de rue puisse être traité en comparution immédiate en cas de récidive. Le harceleur serait ainsi retenu jusqu’à sa comparution le jour même puis conduit par escorte devant le tribunal.
Autres mesures prévues : la généralisation des arrêts de bus à la demande et un module obligatoire contre les violences pour les chauffeurs de VTC.
Enfin, les réseaux sociaux auront un grand rôle à jouer dans la lutte contre le harcèlement. Une campagne de grande ampleur va être lancée, portée par le hashtag #NonCestNon rappelant l’importance du consentement.
Les plateformes et les réseaux sociaux vont également être mobilisés contre le cyberharcèlement et le revenge porn, c’est-à-dire le fait d’envoyer des photos intimes sans l’accord de son ou sa propriétaire.
Un pas de plus dans le lutte contre le sexisme et contre le phénomène du harcèlement de rue qu’ont malheureusement déjà expérimenté l’immense majorité des femmes (86% selon le gouvernement), parfois très tôt.
J’espère seulement que ce plan sera efficace, et que les lieux publics adopteront rapidement le principe du dispositif Angela…
Malheureusement, rien n’a été communiqué sur une éventuelle formation des personnels pour gérer une personne faisant appel au dispositif Angela, ou sur la façon de réagir face au harceleur. Affaire à suivre, donc.
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Les Commentaires
Effectivement c'est pas connoté positif (en tous cas dans mon discours) mais je n'ai pas eu de très bonnes expériences dans ces bars.
Je voulais dire par conséquent que si je sentais qu'on me suivait dans la rue, je n'irais pas demander de l'aide dans ce genre de bar parce que je sais déjà comment je serais accueillie. Et c'est le genre de bars qu'il y avait dans mon ancien quartier.
Remarque je ne serais pas plus à l'aise dans un bar branché qui vend des cocktails à 15€.
A vrai dire je ne me sentirais en sécurité dans aucun bar.