Savoir combien on gagne, c’est simple, il suffit de regarder sa fiche de paie. Se positionner par rapport aux autres, par contre, c’est moins évident… Voici quelques éléments chiffrés pour t’aider.
En France, le salaire moyen des salarié·es du privé est de 2.238 euros nets mensuels (à temps plein), selon l’Insee qui vient de publier une étude sur le sujet en se basant sur les chiffres de 2016. (Oui, l’Insee a toujours quelques années de décalage, le temps de récolter, compiler et analyser les données).
Bonne nouvelle, ce salaire moyen est en hausse de 0,5% en euros constants (c’est-à-dire en prenant en compte les effets de l’inflation), par rapport à l’année précédente. Toutefois, ce montant n’est qu’une moyenne et il ne permet donc pas de se rendre compte des très grands écarts de rémunérations qui existent dans le secteur privé. Ces hauts salaires ont en effet tendance à tirer la moyenne vers le haut, surtout qu’ils ont progressé plus fortement que les bas salaires entre 2015 et 2016.
50% des salarié·es gagnent plus de 1.789 euros nets par mois
Il est donc sans doute plus pertinent de s’intéresser au salaire médian qui est équivalent à 1.789 euros nets mensuels (à temps plein toujours) en 2016. Cela signifie que 50% des salarié·es français·es gagnent plus que ce montant et que 50% gagnent moins.
Je trouve ça aussi hyper intéressant d’aller regarder les déciles (bon ok, je l’admets, c’est même un peu mon péché mignon). Le principe est simple : il s’agit de classer les salarié·es du secteur privé en 10 tranches, des moins bien rémunéré·es aux mieux payé·es.
L’étude de l’Insee nous apprend ainsi que si tu gagnes moins de 1.189 euros nets mensuels par mois à temps plein (soit à peine plus que le SMIC), tu fais partie des 10% de salarié·es les moins biens payé·es en France. À l’opposé, si tu gagnes plus de 3.576 euros nets mensuels, tu fais partie des 10% les mieux payé·es.
Les inégalités salariales femmes-hommes reculent, mais à un rythme très pépère
L’étude se penche ensuite sur les inégalités salariales entre les hommes et les femmes dans le secteur privé. Les salaires de ces dernières sont en moyenne inférieurs de 18,9% à ceux des hommes (en équivalent temps plein – l’écart est encore plus important si on prend en compte les temps partiels qui concernent majoritairement les femmes).
Cet écart s’est réduit de 0,3 points par rapport à 2015 (et de 3,4 points par rapport à 2002), notamment parce que la part des femmes parmi les cadres (et donc parmi les plus hauts salaires) a progressé. Elle était de 35,2% en 2016 contre 34,8% en 2015. Autre bonne nouvelle : le salaire net moyen dans toutes les catégories socioprofessionnelles a augmenté plus fortement pour les femmes que pour les hommes.
Pour expliquer cet écart de 18,9% qui subsiste, l’Insee avance le fait que « la structure de la population salariée dans le privé par secteur d’activité, taille d’entreprise, âge, catégorie socioprofessionnelle et condition d’emploi, n’est pas la même pour les hommes et pour les femmes ». En clair, les femmes sont plus nombreuses à travailler dans des secteurs moins rémunérateurs et elles sont aussi plus souvent en contrat précaire que les hommes. Selon l’organisme, 41% de l’écart salarial repose sur ces éléments.
Discrimination, vous avez dit discrimination ?
Reste donc un écart salarial inexpliqué d’environ 11% entre les femmes et les hommes, mais l’organisme reste prudent et ne parle pas pour autant de discrimination. « La part non expliquée de l’écart ne peut cependant pas s’interpréter comme une mesure des différences de salaires entre femmes et hommes à poste de travail égal. Une partie des écarts restants provient en effet de différences de caractéristiques non observées entre les femmes et les hommes (ancienneté, expérience, niveau de responsabilités et tâches effectuées, au sein d’entreprises aux profils potentiellement différents) ».
Enfin, l’Insee note que les écarts de salaire entre femmes et hommes s’accroissent le long de l’échelle salariale : de 8% pour le 1er décile à 21,3% pour le 9e décile.
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