Publié initialement le 15 mai 2012
OHLALALA JE VOUS VOIS VENIR. Oui, après notre super numéro sur la bière, je reviens à la charge, tout plein d’alcool (à consommer avec modération, bien sûr) pour ce nouveau Dis Google fourmillant d’astuces pour picoler dans les règles de l’art. Car non, on ne boit pas l’alcool n’importe comment, ça varie. On est pas chez les barbares : attelons-nous donc à boire avec une certaine élégance, à la manière de Tyrion Lannister et Roger Sterling.
Autant de verres, ça me donne envie de demander au barman de me servir un petit bourbon bien crémeux.
Mais trêve de blablateries, entrons dans le vif du sujet, on n’a pas que ça à faire. Allons tous apprendre gaiement à briller en société (et à faire nos snobs) à la première dégustation d’alcool !
Comment boire l’absinthe ?
Premièrement, certainement pas comme Johnny Depp dans From Hell. Ceci est une ERREUR, une façon moderniste et spectaculaire de boire un alcool, au grand mépris des traditions millénaires de l’absinthe.
MEURS JOHNNY MEURS
À sa décharge, ce n’est pas entièrement sa faute : blâmons avant tout ces enfoirés de barmen d’Europe de l’est qui ont voulu se la péter en discothèque (oui parce que boire de l’absinthe en discothèque, c’est normal dans ces pays-là). Au XIXème siècle, boire de l’absinthe n’était pas du tout une façon de se la péter. On la buvait avec classe, pas comme maintenant.
Le rituel de préparation, qui est considéré comme tel par la tradition et le nécessité de posséder certains outils, est assez simple. On prend un verre, dans lequel on met une dose d’absinthe. Au dessus, on dispose la fameuse cuillère, dite « pelle », à absinthe. Il ne reste plus qu’à faire couler de l’eau (3 à 5 doses) goutte par goutte sur le sucre, jusqu’à ce qu’il fonde et tombe lentement au fond du verre. Enfin, on mélange le tout, ce qui donne cet aspect trouble caractéristique de cet alcool. Après, vous êtes censés voir la fée verte et faire un gros dodo.
Comment boire la tequila ?
En respectant le corps féminin, sans la moindre vulgarité, bref, comme ça :
Sinon, ça marche aussi en version plus hygiénique, sans nombril pour récupérer le sel. Vous mettez du sel entre le pouce et l’index, vous préparez un shot de tequila pure (avec 1 petit centilitre de tonic si vous voulez) et vous le buvez cul-sec. Très vite, vous aspirez le sel, croquez dans une tranche de citron, tapez le verre sur la table et criez BOUYAAAA (enfin ça, c’est moi, après c’est vous qui voyez). Cette méthode, dite de touriste-américain-du-spring-break, n’est pas la traditionnelle mais la plus répandue. Les mexicains préfèrent généralement la boire nature, avec une bière ou un peu de limonade.
Quoi qu’il en soit, la tequila se boit avec un verre. Le premier qui la boit à la bouteille je le choppe et je lui fais ça, okay ?
Comment boire le whisky ?
Tout dépend du whisky qu’on prend. Si c’est du Black&White ou une bouteille d’un truc au nom vaguement écossais trouvé dans les étagères du bas à Lidl, vous pouvez y aller à la bouteille, c’est comme de la Villageoise ou du Pelure d’oignon. Après, pour les blends et les pure malts lambda, vous pouvez faire des mix avec du cola, des jus de fruits, d’autres alcools…
Pour les whiskies de dégustation, il y a une règle importante à respecter : PAS DE GLACE. Le whisky on the rocks
est une hérésie pour les connaisseurs : le glaçon casse le goût délicat (vous savez celui qui vient après la brûlure de l’œsophage) et les arômes. Il vaut mieux le laisser pur, à l’air libre quelques instants, avant de le boire par petites gorgées. Pour dévoiler d’autres notes (et éviter de cracher du feu) on peut éventuellement rajouter une eau minérale très fraîche dans son verre. Sachez, vous qui comme moi raffolez des gadgets, qu’il existe également des cubes en pierre pour apporter de la fraîcheur à son whisky, qui sont plutôt sympa à utiliser.
Pour boire le whisky, je vous conseille un cocktail sec et frais pour cet été, vous allez adorer (ou essayer de me retrouver pour me massacrer à la bouteille de Jack Daniel’s). Je sais pas si vous avez déjà goûté un Mint julep mais c’est exquis.
Pour vous donner une idée, c’est le cocktail qui a inspiré le Mojito. Servi dans une timbale en métal, il est composé de menthe, de glaçons explosés au pilon, de sucre, d’eau et de bourbon. C’est l’allié fraîcheur de l’été qui vous permettra en sus de frimer en demandant autre chose qu’un Cosmo en arrivant au bar (attention : au même titre que le Old Fashioned de Don Draper, le Mint julep est une boisson qui a des cojones, à boire avec une grande modération.)
Comment boire la vodka ?
J’en sais rien, je ne bois pas de ce liquide de refroidissement pour bagnoles vétustes. Mais la bonne façon de boire la vodka, je doute que ce soit en se l’administrant par tampons dans les fesses (vous vous souvenez de cette histoire ? Ils se mettaient aussi de la bière dans les fesses avec un tube. Bon appétit.)
Boire un litre de vodka en quelques secondes, tranquillou en short dans son appart, avec un clip pourri en fond, ce n’est probablement pas la meilleure méthode non plus :
https://www.youtube.com/watch?v=yyfXeVj6QEI
Un jour, on m’expliquera pourquoi ces jeunes s’infligent ça. Pourquoi ? POURQUOI ?
Comment boire le porto ?
Le porto étant un vin, mieux vaut le boire à température ambiante. On conseille parfois de le boire légèrement frais, en le mettant pas plus d’une heure au réfrigérateur. Pour faire classe, et aussi pour l’aérer, on peut mettre le porto dans une carafe, sans crainte qu’il ne tourne : le tawny, la variété la plus connue de porto, se conserve en carafe environ deux mois.
Comme pour le whisky, on évite à tout prix les glaçons et on laisse respirer le breuvage avant de le servir. Après, le porto est un alcool qui se sert à toutes les étapes d’un repas : apéro, plats, fromage, dessert et digestif. Pour l’utilisation en tant que digestif, les bons portos comme le Vintage sont préférés. La consommation du cognac est semblable, en fin de repas pour les grands crus.
Comment boire le rhum ?
Désolé, je ne peux résister à l’envie de vous mettre encore une fois un extrait de télévision canadienne :
MON CERVEAUUU
Je reprends. Le rhum est très bon en cocktail, avec du lait pour certaines bouteilles, mais là où il déboîte sévère, c’est quand on l’arrange un peu.
Le rhum arrangé, c’est le tuning de l’alcool, le Pimp My Bouteille qui transforme le pire bidon d’essence en délicieux nectar qui arrache la gorge. Le souci quand on se met à cet art, c’est qu’on a vite envie de tout essayer, et quand on voit le nombre de bouteilles que compte un bar à rhum classique, on se dit que ça va être difficilement gérable.
Comment boire le saké ?
Tiède, bien sûr, si vous ne voulez pas sentir le goût et vous réchauffer. En revanche, pour du saké de bonne qualité, ça se sert légèrement frais quand viennent les beaux jours. Cet article sur wikiHow explique très bien les subtilités de la dégustation du saké.
Conseil avisé : au resto chinois, n’allez pas croire que n’importe quel digestif est un saké. Un vin de riz n’est pas un saké. Le mei kwei lu non plus : c’est un alcool tout pourri qui pue la rose, évitez-le à tout prix. À moins que vous ne soyez pas contre l’idée de manger une vieille trop parfumée.
Comment boire le thé vert ?
Avec de l’eau chaude, sans sucre. RÉGIME.
Comment boire le vin jaune ?
Avec toutes les attentions du connaisseur de vin, à savoir tout plein de trucs longs à retenir. Sachez juste que le vin jaune du Jura est un vin très apprécié, mais aussi très très particulier. Un peu comme avec la Marmite, vous allez aimer ou détester. Personnellement, je déteste, mais bon, on ne peut pas être sensible à la totalité du terroir français, bowdel.
Maintenant qu’on a bien vu comment boire, allons nous remplir une chope, les amis.
À la semaine prochaine !
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