DirtNow, du trash sur papier glacé
Public et Closer peuvent aller se rhabiller. DirtNow a une ligne éditoriale très claire : le scoop people et trash. La vie de la rédaction du magazine est rythmée par la recherche d’une histoire suffisamment racoleuse pour occuper la une du prochain numéro. Et tout y passe : sexe illégitime, addiction aux drogues, homosexualité (sic !), mensonge, manipulation et meurtre.
La force de DirtNow, c’est son influence dans le showbizz. Le journal fait et défait les carrières des stars. Elles sont donc toutes prêtes à participer aux pires arrangements et à d’exquises manipulations.
Un mix entre Voici et Détective, en mille fois plus méchant : de quoi assouvir mon goût pour la perversité humaine ! Ah, qu’il est bon de se vautrer dans le graveleux et de se repaître des pires aspects de la nature humaine, et sans scrupule, puisque c’est une fiction !
Des méchants pas tout noirs
A la tête du magazine, on retrouve Courteney Cox, dans le rôle de Lucy Spiller. Sans scrupule et sans pitié, la rédac’ chef mène d’une main de maître une équipe de journaleux. Elle ne vit que pour son travail et sa vie sentimentale et sexuelle ne tient qu’à un sex toy. Impossible de reconnaître la Monica de « Friends », la Lucy de « Dirt » est l’incarnation de la femme fatale omnipotente.
Elle est très aidée par Don Konkey, paparazzi free-lance et unique ami. Le bonhomme est doué pour la photo et complètement dévoué à Lucy et à ses amis imaginaires. Oui, car Don est schizophrène. Sa maladie sert de prétexte à des scènes absolument surréalistes et très réussies. L’acteur, Ian Hart, est particulièrement bon et attachant. Son accent très particulier lui donne l’air plus dingue encore. C’est, de loin, la perle de cette nouvelle série.
Il reste bien sûr une kyrielle de personnages, un peu caricaturaux pour le coup : la jeune qui en veut, le boss qui reluque les jeunettes, etc.
Des victimes pas toutes blanches
Au premier plan, on trouve l’acteur Holt McLaren. Après un passage à vide, Holt revient sur le devant de la scène. Il doit son come-back aux pages que DirtNow lui a consacré à plusieurs reprises. Mais, à Hollywood, tout se paye : Holt accepte de jouer l’indic’ pour le compte de Lucy, en échange de ses bonnes grâces. Etalées en une, les révélations qu’il fait ont de très graves conséquences sur ses potes du show bizz, parmis lesquels Julia, sa petite amie.
Episode après épisode, une ambiance proche de celles de Bret Easton Ellis (American Psycho, Glamorama, Les Lois de l’attraction) se crée, un mélange réussi de ce qui brille et de ce qui tache.
Tu l’auras compris, la première saison de Dirt est à ne pas manquer. Une suite est prévue. Néanmoins, vu la pauvreté de la trame dramatique sur la saison complète, je doute de la capacité des scénaristes à se renouveler. A voir, donc.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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