Dior a présenté sa collection pour l’automne/hiver 2018, inspirée des slogans et de l’atmosphère de mai 68. L’occasion pour Elise de faire un point sur cette période qu’elle n’a pourtant jamais vécue.
C’est au tour de Paris de s’enflammer pour la Fashion Week 2018 ! Depuis que Maria Grazia Chiuri a repris la tête de la maison Dior en 2016, je me réjouis à chaque fois des nouvelles créations qu’elle aura orchestrées.
Pour l’automne/hiver 2018, la marque s’est inspirée de mai 68 et de sa vague de protestation féministe qui résonne ô combien avec les évènements de ces derniers mois, depuis l’affaire Weinstein.
La collection Dior automne/hiver 2018, une prise de position politique
Parmi les défilés attendus qui ont eu lieu depuis le début de la Fashion Week, j’attendais dans l’ombre que quelqu’un prenne la parole.
En effet, le milieu de la mode a lui aussi été témoin de paroles qui se sont enfin libérées, notamment à propos des photographes Terry Richardson, Mario Testino ou encore Patrick Demarchelier, accusés de harcèlement sexuel.
Ce sera donc Dior qui aura décidé de prendre position sur le sujet. Pour ce faire, Maria Grazia Chiuri profite d’une symétrie temporelle et contextuelle et met à l’honneur le droit des femmes.
C’est aussi l’occasion, comme on peut le lire dans le post Instagram ci-dessous, de rappeler combien « des pensées et des actions révolutionnaires mettaient en scène le pouvoir et l’énergie de la jeunesse et influençaient les générations à venir. ».
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Le défilé a démarré par un énorme pull en jacquard qui souligne un mot important, dans la vie ou pour toute forme de consentement : Non.
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Comme le souligne Harper’s Bazaar, le lieu de l’évènement (le musée Rodin de Paris) était lui aussi décoré pour l’occasion, avec des pages de magazines déchirés de cette année symbolique et de ses slogans les plus forts.
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Si j’ai complètement adhéré au thème et à la mise en scène, j’ai été finalement déçue par les silhouettes.
Pour moi, mai 68, même si je n’y étais pas, c’était des meufs déterminées qui arpentaient les rues en brûlant leur soutien-gorge, en montrant leurs seins et en courant partout main dans la main.
Là, de la transparence, oui, mais pas de tétons qui se promènent, des mannequins qui défilent les unes après les autres et rien de chaotique…
Je me suis demandée si j’avais finalement fantasmée ces images, d’un temps que je n’avais pas vécu.
Je fais quelques recherches… Et je me rends compte que même si des soutif sont tombés et qu’il y a eu un réel élan de solidarité et une liberté sexuelle, côté fringues, les femmes défilaient habillées dans leur tenue de tous les jours, non pas comme des Femen.
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J’avais donc tout inventé ? C’est drôle de voir combien il est facile de (se) réinventer des morceaux d’Histoire, pour qu’ils collent mieux à l’idée qu’on se fait d’un certain événement. Ne me montrez pas d’images de Woodstock, merci, je veux garder mes illusions.
Mai 68, une source d’inspiration 50 ans après
Est-ce grave ? Non, pas du tout, au contraire. Je pense clairement que le fait d’idéaliser une période charnière qui nous touche pour des raisons qui nous sont propres ne doit pas nous retenir en arrière. Elle doit nous propulser en avant.
Je ne vais pas regarder ma brassière le matin en me disant comme une mamie aigrie « c’était mieux avant ». Au contraire, je me dis que si ces femmes n’avaient pas fait le taf, je ne serais pas aussi libre de mes choix aujourd’hui.
Justement, je suis libre de ne pas porter, à mon tour, toutes les injonctions qu’elles ont déglinguées à tour de bras.
Elles méritent que je les perçoive comme des héroïnes, elles méritent d’être une source d’inspiration pour les meufs d’aujourd’hui et de demain.
Je te laisse avec l’intégralité du défilé de Dior sous les yeux, pour que tu puisses toi aussi, venir me donner ton avis !
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Les Commentaires
"Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons"