Dimanche 28 mai, une dizaine de sociétés savantes ont publié une tribune dans le journal Le Monde, accusant Didier Raoult d’avoir conduit un essai thérapeutique « sauvage » sur 30 000 patients atteints du Covid-19.
Des médicaments administrés « sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité »
Dans le viseur des signataires, l’hydroxychloroquine, administrée largement par l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, « sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ». Un rapport publié le 3 avril par les équipes du professeur Didier Raoult révèle en effet que 30 423 personnes positives au Covid-19 ont été soumises à ces traitements expérimentaux, « en dehors de toute autorisation de mise sur le marché, mais aussi en dehors de tout cadre éthique ou juridique ».
Dénonçant « vraisemblablement le plus grand essai thérapeutique ‘sauvage’ connu à ce jour », les experts signataires ont alerté sur la complaisance médiatique, juridique, médicale et politique à l’égard de ces prescriptions systématiques poursuivies « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ».
« L’inaction n’est plus une option ! »
Les signataires reprochent aux médias d’avoir largement encensé ces faux traitements miracles et de fait « contribué à alimenter la défiance de certains de nos concitoyens envers la science, la recherche clinique, les autorités sanitaires et les experts en général. Dans le contexte particulièrement anxiogène de cette crise sanitaire, les propos péremptoires proclamant l’efficacité de ces traitements ont, malheureusement, rencontré un large succès dans le public ».
Les organisations médicales ont donc appelé les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités, au nom de « la sécurité des patients et de leur confiance dans la recherche médicale », affirmant qu’il en va « de la crédibilité de la recherche médicale française sur le plan national et international ». Les spécialistes s’interrogent : comment expliquer que la loi Jardé de 2012, « encadrant les recherches scientifiques sur la personne, ait été aussi largement et systématiquement bafouée, sans réaction des autorités administratives, ordinales ou judiciaires à la hauteur de la gravité de ces anomalies » ?
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