Quarante-deux pour cent. C’est le nombre de femmes qui ont déjà reçu une photo intime envoyée par un homme alors qu’elles n’avaient rien demandé, selon une enquête IFOP de 2018… qui ne concerne QUE les applications et sites de rencontres. Autant dire que si on y ajoute d’autres canaux de communication (DM sur Instagram ou Twitter, conversations WhatsApp…), le chiffre ne peut que gonfler.
Les dick pics non sollicitées sont devenues en quelques années un réel problème de société, au point qu’il devient urgent de légiférer sur la question.
En Finlande, les dick pics vont entrer dans la loi
Le Parlement finlandais s’apprête à se pencher sur la problématique des dick pics, mais aussi sur celle du revenge porn, puisque la loi devrait étendre sa définition du harcèlement sexuel au fait « de harceler oralement, par des photos ou des messages, de prendre des photos d’autrui ou de s’exhiber soi-même ».
Comme l’explique Le Figaro, cette avancée est nécessaire puisque la loi finlandaise caractérise actuellement le harcèlement sexuel par le contact physique, alors qu’avec les avancées technologiques, il peut clairement se déployer de façon immatérielle dans nos smartphones.
Que dit la loi française sur les dick pics ?
Maïa Mazaurette écrivait en 2018 sur
Le Monde que selon la loi française :
« […] l’envoi de dick pic n’est pas différent de l’exhibitionnisme – article 232-22 de votre code pénal favori, un an d’emprisonnement, 15 000 euros d’amende (à nuancer selon que vous tombez dans le harcèlement ou que la personne receveuse est mineure). La loi ne fait pas de différence entre l’exhibitionnisme public ou privé, tant que vous vous rendez visible de l’extérieur. »
L’article R624-2 de ce même code pénal français stipule que :
Le fait de diffuser sur la voie publique ou dans des lieux publics des messages contraires à la décence est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe.
Est puni de la même peine le fait, sans demande préalable du destinataire, d’envoyer ou de distribuer à domicile de tels messages.
Le Centre Hubertine Auclert, qui milite pour l’égalité, a créé un tableau très complet sur ce que dit la loi française au sujet du cybersexisme, et toute une partie est dédiée aux dick pics non sollicitées.
On y retrouve l’article ci-dessus, pouvant mener à une contravention de 750€, mais aussi de précieuses informations. Par exemple, quand l’envoi est répété, le harcèlement sexuel peut être caractérisé. À ce moment-là, on n’est plus dans la simple contravention mais dans la condamnation.
En attendant que les hommes de France et d’ailleurs impriment une bonne foi pour toutes que non, on ne veut pas voir leurs bites, sachez que vous avez des droits et que vous pouvez les faire valoir. Si vous en avez besoin, vous pourrez trouver de l’aide auprès de plusieurs structures, dont le Centre Hubertine Auclert, l’association En avant toute(s) ou encore le site du gouvernement contre les violences faites aux femmes.
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