En tant que grosse grosse fan intégriste de Deftones depuis ma plus tendre enfance, ce nouvel album est une révolution pour moi. Trois ans et demi après la sortie de Saturday Night Wrist, je commençais à désespérer, surtout que le groupe a rencontré quelques difficultés qui ont largement retardé les choses. En effet, en 2009 était censé sortir Eros, le sixième album fantôme, mais l’accident de voiture presque mortel du bassiste Chi Cheng en novembre 2008 a mis un terme définitif à ce projet. Il n’était plus question de sortir cet album, et par conséquent, il a fallu tout reprendre à zéro. Sur Diamond Eyes, c’est Sergio Vega, ancien bassiste de Quicksand, qui remplace Chi Cheng, qui est toujours coincé dans un lit d’hôpital (allez faire un tour sur http://oneloveforchi.com si vous souhaitez vous tenir au courant de son état de santé, mais j’vous préviens des fois ça fait un peu déprimer). Et pour vous mettre dans l’ambiance, Diamond Eyes est disponible sur Deezer…
Diamond Eyes track by track :
Diamond Eyes : je l’attendais partout sauf en chanson d’ouverture, mais le résultat est impeccable, et rappelle un peu Hole in the Earth ou Feiticeira, mais avec un refrain encore plus accrocheur et plus de substance. La voix de velour de Chino est de retour, au meilleur de sa forme et vise les tripes d’entrée de jeu. Cadeau pour vous mettre dans le bain :
Royal : une chanson qui aurait tout aussi bien pu figurer sur Around the Fur entre My Own Summer et Be Quiet and Drive (Far Away). Une lourdeur toujours contrôlée, qui pèse sans écraser et qui conserve les sonorités sensuelles qu’on connait et auxquelles on a su s’attacher. Pas d’erreur possible à l’écoute du titre, on est bien dans l’univers Deftones, et ça fait bien plaisir.
CMND/CTRL : un titre un peu plus fun, qui relève plus du nu/groove metal avec des riffs qui partent dans tous les sens. On se croirait de retour en 1998 et c’est l’illustration parfaite de ce qu’on aime chez Deftones, le côté un peu brouillon mais toujours finement travaillé des chansons qui marquent. Courte, mais efficace.
You’ve Seen The Butcher : on commence à rentrer dans le concret avec un titre qui se pose dès les premières secondes avec une instru imposante, sur laquelle Chino vient petit à petit poser sa plainte gémissante, prouvant une fois de plus que sa voix est une des rares dans la scène moderne à pouvoir être considérée comme un instrument à part entière.
Beauty School : le batteur Abe Cunningham nous offre une ouverture qui sent bon les 90’s, tandis que Sergio Vega y plaque une ligne de basse qui tue, à quoi s’ajoute la présence subtile des guitares. Le tout se voit sublimé par un refrain caressant, qui donne un ton définitivement euphorique, flottant et magique à l’ensemble.
Prince : rappelle immédiatement Digital Bath, mais avec un son un peu plus « sale », rugueux, qui accroche bien aux tympans. On croit avoir affaire à une chanson plus subtile, jusqu’à ce qu’elle nous explose à la figure, toujours avec la puissance vocale de Chino (ça se voit que je suis amoureuse de lui ou quoi ?).
Rocket Skates : coup de foudre immédiat pour cette nouvelle claque, proche de Change (In The House of Flies) au niveau de l’effet produit. Prise immédiate, impossible de ne pas headbanger les yeux fermés, l’air contemplatif, pour mieux s’en imprégner (pas en public, ça va de soi). Je défie quiconque de pouvoir se retenir de fredonner « guns, razors, KNIIIIVES » dans les jours qui suivent. Bien joué les mecs. Un deuxième clip pour la route :
Sextape : puisqu’il en faut toujours une sur chaque album de Deftones, voici LA ballade sensuelle qui donne envie de faire des folies de son corps et de s’ébattre follement dans la lumière tamisée d’une chambre, règlementaire. Une petite touche à la Smashing Pumpkins, mais au fond indéniablement propre à la clique de Chino. Y a plus qu’à se laisser guider…
Risk : et ça remonte, après cette petite pause, avec le retour des riffs qui claquent, de manière presque sinistre et écrasante. Peut-être la moins mémorable de l’album, mais qui déchire quand même relativement bien la tête. Et à ce stade de l’album, on en a déjà tellement pris plein la tête qu’on est plus à ça près.
976-EVIL : une nouvelle chanson qui se démarque surtout par la performance vocale de Chino, qui confirme que cet album est une nouvelle étape franchie à ce niveau là. Sur n’importe quel autre album, cette chanson se serait démarquée, mais ici elle ne fait que confirmer le niveau de Diamond Eyes, ainsi que celui de Chino.
This Place Is Death : une fermeture d’album sombre et langoureuse, le calme parfait après la tempête, et c’est pile ce qu’il nous faut pour nous guider vers la sortie.
En conclusion, vous l’aurez compris, c’est une attente merveilleusement récompensée qui m’attendait là, et c’est avec un plaisir immense que je peux rajouter un sixième bijou à ma collection. C’est du pur Deftones, un retour en bonne et due forme qui peut difficilement décevoir les fans (mais tout est possible). Et quand les membres du groupe eux-mêmes définissent cet album comme l’un des meilleurs de leur carrière, c’est pas comme quand Eric et Ramzy parlent des Daltons comme de leur meilleur film (hop, elle était gratuite celle-là). Une bonne claque venue en direct de Sacramento, et j’oserai même le dire : un nouveau classique instantané.
> Deftones, Diamond Eyes, 14,39€ sur Amazon
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
J'étais curieuse de savoir s'il y avait beaucoup de Madmoizelles qui écoutaient Deftones et je suis agréablement surprise. Un album magnifique, moi je le considère comme un des meilleurs sans être pour autant comparable aux autres, je l'ai vu en Live en Juin dernier à Bruxelles, c'était EXCEPTIONNEL ! D'ailleurs j'y retourne le 26 Novembre à Anvers... Je n'ai pas la chance de la plupart des Madmoizelles d'habiter en France où ils font plusieurs scènes, mais je ne louperais ça pour rien au monde !
Bravo pour ce post génial que j'ai eu plaisir à trouver sur ce site !