Article initialement publié le 8 novembre 2021 —
Il y a les séries qui s’arrêtent trop tôt, comme Downton Abbey ,dont on aurait bien soupé pendant encore au moins deux saisons, et il y a celles dont on aurait bien aimé qu’elles tiennent leur fin pour dite.
Le second cas est notamment celui de Dexter, qui des années après son point final revient dans une suite qui — en dépit de quelques qualités — ne soulève malheureusement chez nous aucun engouement.
La faute sans doute à notre ras-le-bol des chaîne (Showtime, ici) qui étirent leurs concepts à l’infini, sans égards pour la lassitude potentielle de leur public… En tout cas, c’est l’impression qu’on a eue après le premier épisode de Dexter : New Blood.
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Dans Dexter : New Blood, qu’est-ce qui a changé ?
Finis les couchers de soleil sur fond de ciel floridien. Désormais, Dexter vit à Iron Lake, un bled recouvert de couches de neige épaisses où il a l’air de se geler les miches.
Sa nouvelle passion ? La chasse en forêt, où il essaie vainement de tuer des cerfs.
Pour gagner sa croûte, il vend des fusils dans un magasin de chasse et pêche, où il se fait emmerder à longueur de temps par son collègue qui lui montre des photos de son chien.
Bref, il a une vie banale. À ceci près qu’il a une petite amie flic (Julia Jones), qui adore faire semblant de le fouiller avant de le chevaucher dans sa voiture de police aux quatre coins de la ville.
Notre Dexter est donc rangé. Désormais, il s’appelle Jim Lindsay, et a arrêté de découper des jarrets d’humains.
Sa seule préoccupation ? Aller au dancing avec sa go qui a manifestement la coordination jambes/bras d’un albatros borgne. Ils y reproduisent des chorégraphies avec plein d’autres villageois, en s’abreuvant le gosier de grandes bières.
Mais, vous vous en doutez, Dexter va renouer avec ses plus vils instincts et dégainer sa hache de nouveau…
Le décor, seul élément qui vaut le coup dans cette nouvelle saison de Dexter
Si la fin de la série initiale était franchement décevante, perdant notre anti-héros dans la tourmente de l’ouragan Laura, cette nouvelle saison a ceci d’intéressant qu’elle a complètement délocalisé Dexter dans un bled où il se repent.
Ainsi, Iron Lake est un personnage central de l’intrigue, et son petit nombre de villageois confère à la série un aspect très « jeu du loup-garou », plutôt mystérieux et propice au ton du programme.
Malheureusement, et parce qu’on a déjà soupé des huit saisons de Dexter, il est difficile d’être surprise par les rebondissements scénaristiques de ce premier épisode, qui pour l’heure est terriblement cousu de fil blanc…
On peut facilement imaginer qu’endormir ses téléspectateurs n’était pas le but principal de la chaine Showtime, et pourtant c’est précisément ce qui est arrivé.
Dommage pour une série à suspens qui est censé tenir en haleine de bout en bout.
Des critiques en demi-teinte pour le retour de Dexter
Il est de retour et il est toujours excellent : Michael C.Hall, qu’on a du mal à s’imaginer autrement qu’en Dexter, déploie ses talents avec la même aisance qu’avant.
Il est donc agréable de le retrouver dans la peau de ce personnage iconique, qui a marqué l’histoire du petit écran en découpant soigneusement des criminels qui ont échappé au système judiciaire, tout en essayant d’être un frère, un fiancé et un daron.
Si notre avis sur le premier épisode, uniquement, de cette saison 9 est plutôt mitigé, la critique américaine, qui a pu voir l’intégralité de la saison en avant-première, est bien plus clémente, voire indulgente — en nous rejoignant cependant sur l’aspect quelque peu réchauffé du programme.
The Wrap écrit :
« Dexter, en tant qu’ultime gentil génie du mal, est fascinant à regarder. Dès le lancement de cette nouvelle série, on s’attache énormément à lui, à sa tentative de bâtir une nouvelle vie. Et parce qu’il est attachant, on espère qu’il s’en tirera avec ses crimes.
Néanmoins, la série est victime de son héritage, battue à son propre jeu avec son prédécesseur qui nous a déjà montré toutes les variations de l’anti-héros. »
Quant à Decider, il explique :
« Ce qu’il y a de génial avec Dexter : New Blood, c’est que c’est à la fois sans vergogne et amusant. Les épisodes à disposition de la critique sont teintés d’un humour très noir tout en offrant un drame humain convaincant. Cette mini-série ne révolutionne pas profondément sa formule, mais offre aux fans du personnage une bonne sortie pour ce dernier. »
Pour conclure, Indiewire se montre moins généreux :
« Dexter reste Dexter. La plupart des histoires racontées par New Blood pourront être familières, voire rassurantes. Voir Dexter se démener avec expertise pour couvrir les traces de ses crimes reste toujours captivant… mais le reste n’est pas aussi bienvenu.
Les personnages secondaires ne sont pas assez caractérisés. La représentation des coutumes locales est assez superficielle, et le dédain de la série pour le journalisme est bien présent. »
Côté presse américaine, on est plutôt unanime : Dexter : New Blood, c’est prenant mais ça ne transcende pas le programme original.
Ainsi, on est quasiment devant une série-doudou — enfin… pour les fans d’hémoglobine — qui ne révolutionne pas son concept.
D’après nous, si c’est pour faire du tiède, autant laisser les séries au tiroir. Ça nous évite des heures de binge-watching au goût amer de déjà-vu. Mais on vous laisse décider par vous-mêmes.
Pour l’heure, Dexter : New Blood n’est pas encore disponible en France mais débarquera en décembre sur Canal+.
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