En partenariat avec Universal (notre Manifeste)
Les Crevettes Pailletées est un super film sur la masculinité positive dont madmoiZelle est partenaire.
C’est une comédie réalisée par Cédric Le Gallo et Maxime Govare, en salles à partir du 8 mai, et si aller le voir n’était pas dans ton programme, tu devrais l’y ajouter !
Les Crevettes Pailletées, un film inspirant sur la tolérance
Les Crevettes Pailletées, c’est l’histoire de Matthias Le Goff (incarné par Nicolas Gob), vice-champion de nation, qui va changer de regard sur les hommes homosexuels grâce à une expérience humaine…
Après avoir tenu des propos homophobes, il est forcé pour se racheter d’entraîner Les Crevettes Pailletées, une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition.
Cette équipe haute en couleurs et explosive va se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde.
Matthias va donc découvrir pendant ce périple une humanité qui va le bousculer, et l’obliger à revoir ses principes.
C’est une histoire humaine sur la tolérance et la remise en question, et pour marquer le coup, j’ai demandé à nos lectrices si elles avaient eu des périodes de leur vie où elles avaient injustement jugé autrui.
L’adolescence et la confrontation avec le regard des autres
Virginie, Emilie et Angélique ont respectivement 25, 16 et 28 ans, et elles se sont toutes trois retrouvées dans l’histoire de Matthias Le Goff, avec chacune leur expérience.
Virginie a toujours été une fille sociable, avec peu d’a priori sur son entourage, mais quand elle est arrivée à l’adolescence, elle s’est confrontée pour la première fois au regard des autres qui a été très violent pour elle.
Victime de harcèlement scolaire, elle a pendant cette période de sa vie développé beaucoup de haine et de jalousie envers ses harceleurs et harceleuses, mais aussi envers des personnes qui ne lui avaient jamais rien fait.
Quand elle a quitté l’école, elle pensait sortir de ce cycle de haine et être tirée d’affaire, jusqu’à ce que sa meilleure amie fasse un choix qui l’a mise hors d’elle :
« Il y a quelques années, ma meilleure amie a décidé de se faire baptiser. Elle avait rencontré Dieu et la religion faisait désormais partie intégrante de sa vie.
Étant moi-même athée, j’ai réagi très violemment à cette nouvelle. Il m’était impossible de comprendre et d’accepter sa nouvelle vie
J’ai cessé de lui parler car je me refusais à comprendre son choix. J’étais en colère mais je ne savais pas vraiment pourquoi. »
L’histoire d’Emilie prend elle aussi racine au moment de l’adolescence et du collège, années pendant lesquelles elle avait peu confiance en elle :
« Bien que je n’avais pas une haute estime de moi lors de mes années collège, je n’étais pas pour autant très juste en ce qui concerne mon jugement des autres.
Personne ne devait s’en douter, mais j’étais une grande commère au fond de moi.
Je jugeais beaucoup et un peu tout le monde.
Mais je crois que mon attention se portait particulièrement sur les personnes grosses et les personnes queer qui correspondaient à des stéréotypes (lesbiennes aux cheveux courts et colorés, gays extravertis et pétillants).
Ils et elles me faisaient grincer des dents. Aujourd’hui j’en ai affreusement honte. »
Angélique, elle, l’affirme : elle a toujours été une personne qui jugeait très facilement les gens qui l’entourent, sur tout et n’importe quoi, sans vraiment chercher à les comprendre.
Mais dans son témoignage, elle insiste particulièrement sur les femmes dites « provocantes » :
« Lorsque je voyais une femme dite « provocante » dans les lieux publics, je me disais qu’elle devait être une fille facile, et que si elle s’habillait comme ça c’est uniquement parce qu’elle avait un corps de rêve.
J’avais malheureusement une façon de penser qui, je pense, correspondait au milieu dans lequel j’ai été élevée…
J’ai grandi dans une petite ville de province de Bourgogne, et il est vrai que là-bas, les gens ne sont pas habitués ou ne sont pas confrontés à des personnes qui « sortent du lot », qui s’habillent et se comportent différemment.
Je pense que mon éducation et le milieu dans lequel j’ai grandi ont beaucoup influencé ma manière de cerner les gens. »
Jugement des autres, ou jugement de soi-même ?
Virginie a un jour eu une prise de conscience douloureuse en parlant avec son petit ami.
« Il m’a dit quelque chose qui a beaucoup résonné en moi et qui continue de me guider aujourd’hui :
— Pourquoi tu réagis comme ça ? On dirait un parent qui n’accepte pas l’homosexualité de son enfant. Au final, c’est sa vie, pas la tienne, en quoi ça te concerne ?
Il avait raison.
Son commentaire m’a fait mal sur le moment, mais je me suis rendue compte qu’en n’acceptant pas le choix des autres, non seulement je leur faisais du mal, mais je me pourrissais moi-même la vie avec de mauvaises ondes. »
Emilie a trouvé elle-même la source de ses réactions face aux personnes en surpoids et à la communauté LGBT+ en regardant à l’intérieur d’elle-même et en trouvant ses propres complexes :
« J’ai toujours été un peu rondelette, je frôlais le surpoids de quelques kilos, et ma mère en rajoutait une couche en méprisant les personnes grosses, me forgeant un esprit discriminatoire et perfide.
En ce qui concerne les personnes queer que je critiquais dans mon esprit, je crois que je leur reprochais de montrer leur sexualité, calquée sur les préjugés de la société.
Je leur reprochais de chercher les problèmes alors que c’était le contraire, ces gens étaient fidèles à eux-mêmes, et c’est tout. »
Malgré leurs différentes histoires, le point commun des témoignages d’Angélique, Emilie et Virginie est qu’elles ont compris l’origine de leurs préjugés. En effet, leurs critiques des autres faisaient écho à leurs propres complexes.
S’aimer, s’écouter et se comprendre soi-même, pour aimer, écouter, et tenter de comprendre les autres.
Et pour Angélique et Emilie, la prise de conscience a pu opérer quand elles ont changé d’environnement et qu’elles se sont ouvertes à des personnes différentes de celles qu’elles fréquentaient au quotidien.
Emilie raconte :
« En entrant au lycée, je me suis retrouvée dans un univers très diversifié et différent de ce que je connaissais.
Il y avait un mélange de couleurs, de tailles, de sexualités, et une amélioration des mentalités épatante qui m’ont ravie, moi, petite adolescente perdue qui croyait être des plus matures.
J’ai appris à m’aimer plus et à aimer plus les autres, en étant confrontée à un panel de personnes toutes plus diverses et éblouissantes les unes que les autres.
Je me suis découverte bisexuelle, chose que je soupçonnais dès le collège mais dissimulais au fond de ma tête, me convaincant que je n’aimais que les garçons. »
C’est en déménageant en Écosse qu’Angélique a complètement changé de regard sur les femmes… Et sur elle-même :
« Au Royaume-Uni, les filles et les femmes ont vraiment un style différent des Françaises.
Elles portent des vêtements très courts, peu importe qu’elles fassent du 34 ou du 52, et leurs ongles sont aussi longs qu’un ticket de métro.
Elles portent aussi beaucoup de faux cils qui touchent presque leurs sourcils, et mettent beaucoup d’auto-bronzant qui leur donne le teint très orangé.
Lorsque je suis arrivée en Écosse, je les ai très vite jugées, et j’ai eu tort.
En me liant d’amitié avec plusieurs Écossaises, je me suis rendue compte que peu importe comment elles s’habillent et se comportent, cela ne les empêche pas d’avoir les mêmes problèmes que toutes les autres femmes du monde.
Plus je suis avec elles, plus elles m’apprennent à être tolérante, à apprendre, à connaître quelqu’un avant d’émettre une opinion.
Et en les voyant si libérées dans leur façon de s’habiller, ça m’a permis peu à peu de me lâcher et d’oser porter des choses que je n’aurais pas forcément porté en France ! »
Être plus tolérantes pour être plus heureuses
Après s’être remise en question et avoir réfléchi à sa réaction quant au baptême religieux de sa meilleure amie, Virginie l’a recontactée pour s’excuser.
Elle s’est rendue compte qu’en plus d’être plus bienveillante avec son amie, elle se sentait mieux elle-même et dans sa vie de tous les jours :
« Depuis toute cette histoire, je suis libérée d’un poids énorme. Je ne juge plus les gens que je côtoie ou que je croise.
J’essaye aussi de ne pas entrer dans le jeu des critiques faciles envers autrui. Je suis plus calme, plus tolérante et tellement plus heureuse.
J’ai compris que si j’ai le droit d’être qui je veux, je me dois de respecter les choix des autres. À quoi bon m’énerver sur quiconque aspire à trouver le bonheur de la façon dont il le souhaite ? »
De la même façon, Emilie se regarde aujourd’hui avec beaucoup plus de bienveillance, et regarde donc les personnes qui l’entoure de la même façon :
« J’ai appris à accepter mon corps principalement cette année, alors que je me dévoile plus aux autres, que je m’habille plus comme je le souhaite et que j’ose plus sociabiliser et prendre la parole.
J’ai été en couple pour la première fois cette année, avec une formidable fille qui m’a appris à aimer mon corps sous toutes ses coutures.
Grâce à elle, j’accepte d’autant plus ma sexualité et celle des autres, ainsi que l’image qu’ils ont choisi de montrer aux autres.
Lorsque je pose mon regard sur les personnes autour de moi, j’essaie de ne plus juger, de ne plus réduire une personne au poids qu’elle fait.
Je ne veux plus voir une fille maigre comme une allumette, je ne veux plus voir une fille mince, dite « idéale », comme une rivale.
Chaque corps est différent et unique, et je trouve ça beau, sublime et merveilleux. »
Merci à Angélique, Emilie et Virginie d’avoir livré leurs témoignages riches de leçons !
Et toi, chère lectrice, il ne te reste plus qu’à courir voir Les Crevettes Pailletées, à partir du 8 mai au cinéma, pour découvrir une quatrième histoire touchante de remise en question et d’amour d’autrui !
À lire aussi : Les Crevettes Pailletées, la masculinité positive en slip de bain !
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Les Commentaires
On oublie aussi souvent de ne pas juger les gens qui jugent ... et ça ne les aide pas à faire la part des choses ! J'adore les témoignages de cet article, cela montre que beaucoup de gens qui peuvent se montrer "méchants" et/ou faciles à la critique ont eux aussi leur propre douleur/histoire qui peut-être a contribué à cette tendance. Je suis toujours ravie de voir que parmi eux, beaucoup ont juste besoin d'être confrontés à une remarque simple mais vraie (type "mais on dirait un parent pourquoi tu dis ça" comme cité dans l'article) et à partir de là, y a plus qu'à apprendre à perdre l'instinct de penser ainsi.