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Elaheh Mohammadi et Niloufar Hamedi // Source : Capture d'écran Youtube
Société

Deux journalistes iraniennes risquent la peine capitale pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini

L’étau se ressert autour des droits et libertés des femmes iraniennes. Deux journalistes, Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi, jugées pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini, en font les frais. Leurs procès se sont ouverts à Téhéran lundi 29 et mardi 30 mai.

Exécutées pour avoir fait leur travail ? C’est ce qui menace deux journalistes iraniennes, dont les procès se sont ouverts les 29 et 30 mai.  Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été interpelées après avoir couvert la mort en détention de Mahsa Amini, en septembre dernier. Incarcérées depuis, elles risquent la peine de mort.

Accusées de « propagande »

Septembre 2022. Mahsa Amini, 22 ans, est en visite à Téhéran avec sa famille lorsque la police des mœurs l’interpelle. Motif ? Son voile ne couvre pas suffisamment ses cheveux, selon les forces de l’ordre. Placée en détention, la jeune femme décède. Sa mort provoque une vague de contestation à travers le pays, dans un climat abrasif face à la répression accrue qui touche les femmes iraniennes.

Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi sont à l’époque en exercice pour deux journaux différents. La première officie au sein du Shargh, quotidien réformiste, et parvient à se rendre à l’hôpital où est prise en charge Mahsa Amini, quelques heures avant son décès. La journaliste révèle sur Twitter les horreurs subies par la jeune femme aux mains de la police des mœurs, mettant à mal la version officielle selon laquelle cette dernière aurait fait un malaise cardiaque. Elaheh Mohammadi, reporter pour le quotidien Ham Mihan, couvre quant à elle l’intervention policière violente le jour des funérailles de Mahsa Amini. Pour résumer, les deux jeunes femmes ne font, à ce moment-là, que servir le devoir d’information qui leur incombe en tant que journalistes.

Arrêtées, elles sont pourtant accusées de « propagande » contre la République islamique, et de « conspiration contre la sécurité nationale ». Début novembre, le Centre pour les Droits Humains en Iran alerte au sujet d’une véritable chasse aux sorcières :

Dans une déclaration sans aucun fondement publiée le 28 octobre 2022, le Ministère du Renseignement de la république islamique d’Iran et L’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique, ont affirmé que Hamedi et Mohammadi étaient des « agents étrangers » impliquées dans des « guerres multi-dimensionnelles » organisées par « des agences de renseignement occidentales et sionistes… pour conspirer et influencer différentes strates de la société, notamment dans des domaines liés aux femmes »

Les deux journalistes sont actuellement jugées individuellement à huis clos, dans la ville de Téhéran. Elles pourraient y perdre la vie.


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