Un des points forts de Twitter, il faut le dire, c’est le partage de l’information. Mais le web étant ce qu’il est, cette rapidité de communication revient parfois à un manque de vérification des sources, qui ne sont pas toujours fiables. Quand il ne s’agit pas d’un tweet satirique interprété au 1er degré, et partagé en tant que tel.
C’est ce qui mène à la diffusion de quiproquos et de rumeurs infondées. Et là, c’est le drame : nous ne sommes plus dans l’information, mais au contraire dans la désinformation pure et simple.
C’est le raisonnement qu’a suivi une équipe de chercheurs européens pour en arriver à travailler sur un projet de vérification des tweets, depuis et avec l’aide de l’université technologique de Sheffield, au Royaume-Uni. Le projet a été appelé Pheme, en référence semblerait-il à la déesse romaine qui avait la particularité de posséder deux trompettes, une pour colporter les ragots, et l’autre pour la renommée. Un nom plutôt pertinent…
Oui mais Pheme, enfin, à quoi ça sert et comment ça marche ?
C’est que ça piaille, ces machins.
Le but est d’évaluer le degré de crédibilité et de fiabilité d’un tweet
en remontant la source de l’information diffusée ; la source retrouvée, ce qui n’est pas forcément évident vu la vitesse à laquelle un tweet peut être « retweeté » à l’infini, il devrait être beaucoup plus facile pour les medias (entre autres) d’estimer la fiabilité de la chose…
Dans cette même optique, l’algorithme est également supposé permettre de traquer les bots et les faux comptes sur Twitter, qui ne sont là que pour foutre le bordel, si j’ose dire. Autant de vérifications qui mènent à un classement des coupables glanés sur Twitter : la spéculation, la controverse, la fausse information ou la désinformation.
À l’heure actuelle, Pheme n’est encore qu’un projet, mais un projet qui se développe plutôt bien. Si le système ne devrait pas être opérationnel en tant que prototype avant 2016, il est déjà soutenu par une subvention de l’Union Européenne, ainsi que par la Swiss Broadcasting Corporation et l’Institute of Psychiatry du King’s College de Londres. Il faut bien voir que ce petit projet tout mignon coûterait dans les 3,5 millions d’euros.
Enfin, d’ici que la bête soit prête (et maintenant que vous savez que vous pourrez continuer à tweeter que vous mangez des sushis quand vous bouffez une carotte), on a le temps de se poser la question : le contrôle des informations sur le web, cool ou pas cool ? Encadrement nécessaire, ou tentative de contrôle d’internet ? Ah, la frontière entre les deux est toujours si mince…
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Les Commentaires
En tout cas, le projet est intéressant mais complexe.
Faudrait pas que cela tourne à la "censure" sous prétexte de risque de désinformation?
Et je me demande comment vont être traitées les informations venant de sites comme civitas ou égalité et réconcialiation (par exemple), qui à mon sens pratique une forme de désinformation car ils interprètent et tordent les informations pour faire passer leurs messages et créer des polémiques.
Enfin à suivre, et comme cela est très bien la frontière est fine entre "encadrement" et "contrôle" du net.