Alors que plus de 3 millions de personnes ont voté pour la liste d’Europe écologie – Les Verts aux dernières élections européennes, voici une première mondiale.
Les invendus ne pourront plus être détruits
Edouard Philippe vient d’annoncer la volonté du gouvernement d’interdire la destruction des produits non-alimentaires invendus.
Une multitude de biens sont concernés : des tonnes de vêtements, de consoles, de machines à laver ou de meubles neufs sont aujourd’hui broyés ou brûlés au détriment de tout bon sens écologique.
Cette mesure, qui, si elle est votée, s’appliquerait dans l’ensemble du commerce physique, est particulièrement marquante pour le domaine de la vente d’objets en ligne.
Un reportage choc sur le gaspillage d’Amazon
Le reportage avait provoqué de vives réactions. En janvier 2019, l’émission Capital sur M6 a mis en lumière l’immense gaspillage d’objets neufs détruits par la firme Amazon.
Chaque année, le leader
de la vente sur Internet envoie à la benne, à lui seul, plus de 3,2 millions d’objets !
Si Amazon s’est depuis défendu en affirmant donner une partie des invendus à des associations et banques alimentaires, le gaspillage reste largement répandu dans le domaine de la vente en ligne.
Le gaspillage dans la vente en ligne
Pourquoi les géants de la vente en ligne entretiennent-ils une telle aberration écologique ? Pour le comprendre, il faut revenir sur le fonctionnement de ces entreprises.
Amazon propose à de nombreux vendeurs de bénéficier de sa plateforme de stockage et de distribution à des tarifs mutualisés qui permettent des réductions d’échelle.
Pour assurer une livraison rapide aux clients, les produits sont précommandés et entreposés, sans garantie cependant qu’ils soient un jour achetés.
Mais dans ce système économique, stocker une centaine de machines à laver ou de gamelles pour chat s’avère aujourd’hui plus cher que de les détruire…
Pourquoi alors ces invendus ne sont-ils pas donnés à des structures accompagnant des personnes dans le besoin ?
Là aussi, c’est une question d’argent : les donner à des associations ou les offrir à des clients provoque des frais d’envoi supérieurs à leur destruction pure et simple.
L’interdiction de détruire les invendus dans la loi anti-gaspillage ?
Dans le monde, aucune régulation de ces pratiques n’est mise en place. L’annonce du gouvernement est donc un gros pavé dans l’immense mare du commerce physique et en ligne.
La mesure devrait être discutée dans le cadre du projet de loi sur l’économie circulaire porté par la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson.
L’objectif du gouvernement est de réguler ce gaspillage dès fin 2021, notamment en obligeant les plateformes à donner les objets invendus ou à les recycler.
Selon Matignon, le don ne concerne à l’heure actuelle qu’un quart des produits…
Cette mesure sera-t-elle mise en place de manière aussi radicale que l’entend le gouvernement ou s’agit-il d’un effet d’annonce suite à la montée des Verts aux dernières élections ?
Difficile de le savoir avant le passage du projet de loi en Conseil des ministres, en juillet 2019.
Maintenant, dis-moi tout dans les commentaires, que penses-tu de cette annonce ?
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Les Commentaires
Il faut juste proposer le concept et voir si ça marche.
Le gens sont prêts à acheter sur Aliexpress et attendre 1 mois leur commande depuis la Chine...
Ils peuvent attendre 3 semaines une fringue super belle fabriquée en France.
Je sais que ça ne s'appliquerait qu'à une classe moyenne-aisée. La personne de classe moyenne-aisée a un ou deux jeans de rechange s'ils craquent donc elle n'est pas dans l'urgence d'acheter. Et les tarifs de produits made in France seraient beaucoup trop onéreux pour des personnes à petits revenus... à moins de revoir les façons de consommer et de se limiter à quelques fringues.
Je reste persuadée que si on a autant de fringues et si on achète autant c'est bien parce qu'on est influencés par des porte-étendards des marques.