Vous vous souvenez des lunettes de réalité augmentée Spectacles lancées par Snapchat en 2016 ? Moi non plus. Pourtant, c’est au tour de Facebook de s’essayer à cet exercice périlleux, mais cette fois en capitalisant sur une marque de lunettes déjà bien connue : Ray-Ban.
Les Ray-Ban Stories, des solaires connectées dotées d’une technologie Facebook
Sorties le 9 septembre 2021, les Ray-Ban Stories ressemblent à s’y méprendre à des solaires classiques (elles pèsent à peine quelques grammes de plus que des Wayfarer traditionnelles).
Sauf qu’elles comportent deux caméras frontales (de qualité de 5 mégapixels) afin de pouvoir prendre des photos et vidéos — soit grâce au bouton physiques sur la monture, soit par commande vocale en disant « Hey Facebook ». Synchronisées à l’application Facebook View, les images ainsi réalisées peuvent alors être partagées sur d’autres applis.
Ces lunettes Facebook Stories se démarquent également de montures Ray-Ban classiques par des branches un peu plus larges que d’habitude car elles disposent de mini-enceintes et d’un micro. Pratiques pour écouter de la musique, un podcast, voire faire du vélo sans risquer d’amendes pour ports d’écouteurs ou de casques audio !
Notez cependant qu’il ne s’agit pas pour autant d’écouteurs extra-auriculaires qui diffusent le son par conduction osseuse, donc le monde extérieur entend facilement ce que vous écoutez depuis vos Ray-Ban Stories.
Les Facebook Stories disposent aussi d’une partie tactile afin de pouvoir réaliser certaines commandes simples comme faire play ou pause, ainsi que monter ou baisser le son de ce qu’on écoute.
Quand elles sont en train de tourner des images, les lunettes affichent une petite lumière blanche dans le coin supérieur droit extérieur de la monture, tandis qu’à l’intérieur de celle-ci, un voyant lumineux informe la personne utilisatrice de l’état de la batterie. Cette dernière se recharge en une heure, dure six heures, et peut être rechargée jusqu’à trois fois dans son étui à prise USB-C, à l’image d’AirPods dans leur boîtier.
En plus de pouvoir être dotées de verres adaptées à votre vue, les Ray-Ban Stories sont dispos en plusieurs montures : Wayfarer, Round, ou Meteor, et dans différentes couleurs. Soit des formes de lunettes bien familières qui ne chambouleront pas les habitudes esthétiques du grand public, histoire de mieux faire passer, voire oublier qu’elles intègrent une technologie Facebook (le logo de cette dernière entreprise ne figure nulle part sur les lunettes).
Faire oublier qu’elles sont connectées à Facebook : un pari perdant pour la vie privée ?
Certes, ces solaires connectées s’annoncent pratiques pour se filmer lors d’activités où l’on a les mains prises, comme en rollers ou au ski par exemple, telle une caméra embarquée façon GoPro, en plus stylée. Vous l’aurez compris, leur principal avantage, c’est… de ne pas avoir l’air connecté.
C’est sûrement ça qui les aidera à s’imposer plus facilement sur le marché que les Spectacles de Snapchat en 2016. Mais c’est aussi ce qui peut rendre les Ray-Ban Stories effrayantes, puisqu’elles peuvent permettre de filmer (presque) ni vu ni connu n’importe qui n’importe où.
Dans les commentaires des vidéos de présentation de cette innovation, nombreuses sont les personnes inquiètes, comme on peut le lire notamment sur la chaîne Youtube du média The Verge :
« Ça y est, Facebook a trouvé le moyen de récupérer absolument tout ce qu’on voit. Merveilleux. »
On ne parle pas d’un épisode de la série dystopique Black Mirror mais bien du futur proche présent, puisque les Ray-Ban Stories sont d’ores et déjà disponibles à partir de 299 dollars aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Italie, en Irlande et en Australie, donc ce n’est qu’une question de temps avant de voir de petits points blancs sur le coin supérieur droit de lunettes Ray-Ban dans la rue.
Alors que les montres connectées ont réussi à rentrer dans les mœurs de beaucoup de personnes, la dimension servicielle, alliée à un design déjà familier et la stratégie d’en faire un accessoire de mode, risquent bien de rendre de plus en plus désirables les lunettes connectées.
Plusieurs entreprises comme Apple et Google travaillent depuis longtemps sur leur propre version de ce genre d’équipements. Reste à savoir qui saura se montrer le plus rassurant en matière de confidentialité et de respect de la vie privée.
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Crédit photo : Courtesy of Ray-Ban
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