« Nos enfants ne sont pas des moutons, arrêtez de les compter ! » C’est ce que clame Loïc Firtion, président de l’association de parents d’élèves du regroupement scolaire de Nitting-Voyer-Hermelange, en Moselle, comme le rapporte le HuffPost. En effet, l’Éducation nationale demande aux trois communes un minimum de 98 élèves inscrits pour éviter que la cinquième classe de l’école ne ferme à la rentrée prochaine. La solution trouvée ? Inscrire quatre moutons, de façon très sérieuse.
Des moutons pour remplacer les élèves manquants
Dans cette école rurale, il y a actuellement 94 élèves inscrits, et quatre moutons. De manière très officielle, avec l’appui de la mairie, les moutons, gracieusement prêtés par un agriculteur, ont tous des parents, une date de naissance, une adresse et un prénom : John Deere, Valériane Deschamps, Phil Tondus et Marguerite Duprès. Un petit enclos avait même été aménagé pour eux dans la cour, avec un écriteau indiquant : « bienvenue à nos quatre nouveaux inscrits ».
Si cette situation peut faire sourire, elle est pourtant bien triste, comme l’explique un des parents d’élève dans les colonnes de RTL :
Les classes ont des effectifs bien suffisants. Si on ferme cette classe, on ne pourra pas pousser les murs. Alors, on fait quoi ? On met des lits superposés ? C’est impensable.
Une fermeture de classe, symbole de l’oubli des campagnes
Le maire de Voyer, Bernard Janson, est désespéré par la situation, alors que sa commune cherche à attirer de nouveaux habitants :
Nous avons fait de gros investissements. Et les trois villages ont des lotissements en cours de construction, mais ça n’influe pas sur les décisions des services académiques.
Une situation absurde et injuste que les communes et les parents d’élèves ne veulent pas laisser passer, à raison.
Dans une vidéo postée par l’association des parents d’élèves du RPI Nitting-Voyer-Hermelange, ils chantent :
On sait bien ce qui se passe, on est les oubliés, la campagne, les paumés, les trop loin de Paris, le cadet de leurs soucis. (…) Quand dans les plus hautes sphères, les couloirs du Ministère, les élèves sont des chiffres, y a des gens sur le terrain, de la craie plein les mains qu’on prend pour des sous-fifres.
En attendant que les choses bougent, les moutons sont rentrés dans leur bergerie, et le message est transmis.
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Les Commentaires
@Sylvane je pense que le problème, dont ils sont à mon avis bien conscients, c'est que si cette classe ferme, elle ne rouvrira jamais, même s'ils passent à 30 par classe. C'est ce qui s'est passé dans l'école de mes enfants, et ce qui se passe en général, car l'Education Nationale cherche à faire des économies partout.
Pour les très petits effectifs en zone rurale, ce sont très souvent des cours multiples, avec plus de trois niveaux par classe, et c'est un boulot monstre pour l'enseignant. Il y a aussi très souvent des regroupements de communes, avec la maternelle sur une commune et l'élémentaire sur d'autres. Mais ça donne parfois des situations assez ubuesques avec une classe de PS-CP-CE2 dans une école, et une classe avec tous les autres niveaux dans l'autre.
En revanche, je te rejoins sur le fait que les classes sont trop chargées quelle que soit la localisation.
Edit : la chanson "Les oubliés" qu'ils chantent, c'est une chanson de Gauvain Sers, qui est un peu plus large que juste l'école (même si c'est le thème central) qui ferme.