« Sciences Po, paradis de l’impunité ». Depuis jeudi 9 novembre, c’est avec ces slogans que plusieurs dizaines d’étudiants de différents campus de Sciences Po, Paris et Reims en première ligne, ont manifesté face à la lenteur de la prise en charge des violences sexuelles par la prestigieuse école.
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Une « prise en charge scandaleuse » des victimes de violences sexistes et sexuelles au sein de l’établissement, dénoncent les étudiants qui ont bloqué l’accès au campus de Sciences Po Paris, rapporte Libération.
« Sciences-Po, paradis des violeurs »
Cette mobilisation à Paris et à Reims, a été organisée dans le but de dénoncer « l’hypocrisie » de l’administration, qui, d’un côté « communique très largement sur les violences sexistes et sexuelles, et assure qu’il y a eu un changement radical depuis 2021 », alors que dans le même temps, « il existe encore de nombreux dysfonctionnements systémiques », dénonce une étudiante rémoise auprès du média.
Des procédures longues de quinze mois
Alors depuis ce jeudi, ils distribuent des tracts et manifestent. À Reims, cette opération a été menée par le collectif Ignite, qui dénonce « un décalage entre les promesses faites par Sciences Po, notamment après 2021 – et l’affaire #sciencesporcs – et la façon dont ces promesses sont appliquées », peut-on lire sur France Bleu.
Car après le lancement de #SciencesPorcs en 2021, tag sous lequel des centaines d’étudiantes rapportaient avoir subi des violences sexuelles, l’inspection générale de l’Éducation remettait un rapport alarmant à l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
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Celui-ci révélait les failles dans les dispositifs de signalement et protection des victimes. Sauf que deux ans après, ces manquements sont toujours présents. Car selon France 3, une procédure peut durer jusque quinze mois, comme cela a été le cas pour une affaire spécifique. Tous les campus dépendant de Sciences Po Paris, la procédure veut que les dossiers soient donc centralisés. Un manque de connexion avec la direction nationale que dénoncent également les étudiants.
De plus, le temps de l’enquête, les personnes accusées ne sont pas éloignées sur leurs victimes présumées. Le collectif Ignite à Reims assure qu’il y a eu « des cas de victimes forcées de cohabiter » avec leur agresseur présumé sur le campus.
De son côté, la direction de Sciences Po a déclaré dans un communiqué que « la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est une priorité absolue ». Une délégation d’étudiants sera reçue à Paris le lundi 13 novembre.
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