Que celle qui porte des collants et n’en a jamais filé nous jette la première pierre !
On peut croire que c’est une question de prix ou de taille (coucou l’élastique au-dessus des hanches qui nous scie la taille). Mais malgré l’éveil des nouvelles générations sur les conséquences de la fast fashion sur la planète et son climat, ainsi que sur les conditions de vie des travailleurs et surtout les travailleuses textile aux quatre coins du monde, le collant passe toujours entre les mailles du filet.
Comme s’il était impossible de faire autrement, beaucoup de personnes se sont résignées à acheter inlassablement le même accessoire mode et à le jeter dès qu’elles ne le jugent plus sortable. Et on ne peut pas leur en vouloir. Les consommatrices sont déjà assez culpabilisées comme ça. Le changement doit venir de plus haut : des entreprises !
Entrechats – Collant recyclé effet chaussettes hautes
Parmi les boîtes qui veulent changer la donne, Rev Society se démarque. La griffe existe depuis 2019, sa fondatrice Aurore Jacques, avait la volonté de créer des modèles de collants beaux à regarder, agréables à porter, inclusifs du S au 3XL et qui salissent le moins possible la planète :
« Mes premières expériences dans le monde de la mode et du luxe m’ont beaucoup appris… Et ce sont elles qui m’ont poussée sur les chemins de l’entrepreneuriat responsable !
Parce qu’en évoluant dans un milieu où la priorité était donnée au style et à l’esthétique, j’ai vite compris que si je voulais travailler en accord avec mes valeurs, il me faudrait prendre un tournant radical. »
Aurore Jacques, fondatrice de Rev Society
Rev Society essaie de repenser la consommation des collants
La marque n’utilise que des matière régénérées, biodégradables ou recyclées. Elle est très transparente sur le sujet — vous trouverez assez facilement sur le site la bible des matières utilisées pour réaliser les collants.
La bible des matières Rev Society
Le constat de Rev Society est que chaque année, en France, 100 millions de paires de collants sont jetées comme des malpropres aux ordures. Cela représente le poids de la Tour Eiffel : rien que ça ! Cette information peut couper le souffle, surtout quand on sait que ces 7000 tonnes de déchets ne seront ni recyclées ni transformées…
Alors Rev Society veut changer les choses, en ayant deux priorités en tête.
La première : une partie de ses clientes jettera quoi qu’il arrive sa paire de collants dès qu’elle sera filée, donc autant que celle-ci ne pollue pas. La seconde : elle souhaite donner le choix à ses adeptes de pouvoir renvoyer leurs collants usés avec l’opération « On rembobine ».
De quoi s’agit-il ? Deux fois par an, Rev Society, en collaboration avec la marque Povera Slowdesign, récolte les collants usés de ses clientes — par la Poste ou en point récup — afin de les transformer en Slowtex, un tissu upcyclé. Lors de la dernière collecte du 10 au 24 mai 2021, 500 collants ont été récoltés, par exemple !
Rien n’est laissé au hasard dans le processus de production
Aujourd’hui, l’équipe est composée de deux femmes, Carole et Imen, qui partagent les valeurs de la fondatrice et qui ont sélectionné le mode de production le plus juste possible.
Cela commence par le choix des usines : Rev Society travaille avec deux usines de collants, la première dans le Nord de l’Italie, proche de Milan et l’autre dans le Sud-Est de la France, dans les Cévennes.
Ces usines ont été choisies pour leur situation géographique en premier lieu, afin que l’équipe puisse s’y rendre assez vite si besoin, et en second lieu car elles pouvaient répondre au cahier des charges de Rev Society. C’est-à-dire qu’elles savent travailler avec du fil recyclé ou bien qu’elles étaient prêtes à apprendre.
En tant que marque inclusive, la griffe recherchait des usines capables de proposer des modèles dans un large éventail de tailles du S au 3XL, et tenait également à ce qu’elles puissent concevoir des ceintures non-comprimantes et ultra-élastique.
Dernier point et pas des moindres : que ces ouvriers, ou plutôt ouvrières, car ce sont en majorité des femmes, habituées à fournir de gros volumes aux marques puissent produire en petite quantité, sachant que les minimums de production se comptent en milliers d’unités…
Le prix des collants se justifie par les coûts de production
Côté prix, la marque se montre encore une fois transparente à ce sujet et explique très simplement ses tarifs grâce à un schéma.
Les 23€ investis dans une paire de collants ne servent donc pas à payer le loyer d’une boutique hors de prix dans un quartier huppé — d’autant plus que les bureaux de la marque sont situés à Station F à Paris, le plus gros incubateur d’entreprise d’Europe.
Ces 23€ contribuent plutôt à financer un mode de production plus juste qui devrait être la norme — lorsque vous payez une paire de collants à moins de 5€, quelqu’un quelque part en pâtit forcément et vous y participez sans le vouloir. Avec des usines implantées en Italie et en France, la marque paie des salaires qui n’ont rien à voir avec les quelques centimes reversés aux travailleuses de pays très pauvres où la fast-fashion est produite.
Si vous êtes frileuse à l’idée de mettre ce tarif dans ce type d’objets, sachez que la marque propose des prix dégressifs au travers de packs. Plus vous en achetez, moins vous dépensez. En résumé, toutes les étoiles sont alignées pour s’habiller plus responsable !
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