La télé-réalité de Netflix The Circle, notre madeleine de Proust du premier confinement, est de retour… et on est déçues : pourquoi des célébrités tapent-elles l’incruste ???
The Circle : la télé-réalité des Monsieurs et Madames Tout-le-monde
Vous vous souvenez de la vibe des différentes éditions de The Circle ?
C’était qu’on appelle ici une « télé-réalité doudou ». Le concept était innovant : chaque candidat, isolé dans son appartement, devait se débrouiller pour devenir le plus populaire dans « le cercle », le réseau social créé par et pour l’émission. A la clef, 100.000$ à gagner.
Selon la personnalité et les stratégies, les candidats pouvaient se présenter sous leur vraie identité ou utiliser celle de quelqu’un d’autre.
Dit comme ça, ça n’a pas l’air hyper bon enfant comme programme. Mais ça l’a été. Grâce aux candidats eux-mêmes.
En effet, ce qui différenciait The Circle des autres programmes, c’était le côté « lambda » de ses participants. On a eu droit à tous les physiques, personnalités, métiers et goûts possible. Du Seaburn tout doux (qui utilisait l’identité de sa copine Rebecca) au Chris extravagant à la Sammie coriace, la première saison nous a vraiment proposé un éventail de personnalités.
Et cet éventail nous permettait de nous identifier facilement aux candidats, ou à certains d’entre eux, au moins. C’était des gens de la vie de tous les jours, finalement, loin des strass et des paillettes d’autres télé-réalités américaines comme Real Housewives ou Bad Girls Club
.
Si rafraîchissant.
Des stars dans The Circle, un manque de cohérence (attention, spoilers)
https://www.youtube.com/watch?v=NkVomtJZ7uM
Puis, la deuxième saison est arrivée. Et Chloé Veitch avec elle.
Ce nom ne vous dit rien ? C’est que vous n’avez pas regardé Séduction haute tension. Pour résumer, c’est une télé-réalité dans laquelle les participants doivent trouver l’amour. Pour qu’ils puissent tisser de vraies connexions, on retirait de l’argent de la cagnotte générale – fixée à 100.000$ – si certains s’embrassaient ou avaient des rapports sexuels.
Une télé-réalité type, ma foi. Avec des nanas et des gars qui parlent fort, aiment les histoires croustillantes, et correspondent à 100% aux standards de beauté occidentaux.
Vous devinez maintenant comment Chloé est. Grande gueule, agitée, dragueuse à outrance, elle détonne beaucoup à côté d’une Terilisha calme et méfiante, d’un Bryant authentique et lumineux ou d’un Lee, soixantenaire gay et émotif (qui se fait passer pour River).
Elle performe presque son personnage de jeune femme issue de la télé-réalité : elle semble aimer les confrontations, avoir peu de culture générale (ce qui n’est pas un problème en soi, juste un gros cliché) et critiquer ceux qui font exactement ce qu’elle fait, c’est-à-dire mentir pour s’en sortir.
Alors qu’on se disait « bon, une fois n’est pas coutume », la coutume s’est malheureusement installée avec l’arrivée de Lance Bass, célèbre chanteur de *NSYNC. Il remplace Bryant, éliminé en premier de la compétition.
Enfin, ce n’est pas vraiment Lance Bass mais son assistante, Lisa, qui s’est accaparée son identité. Et qui ne sait visiblement pas attirer la sympathie de ses concurrents.
Blaguer en disant que les 100.000$ serviraient à faire une énième tournée avec *NSYNC ? That’s a no-no. Et ça n’a fait rire personne parce que les autres candidats, eux, ont besoin de cet argent.
Heureusement, la présence de ces personnalités n’a pas l’air de trop dénaturer l’esprit de The Circle. Pour l’instant. C’est juste désagréable à regarder car l’écart avec les autres candidats se ressent.
Quand tous les autres candidats ont une personnalité propre, Chloé et Lisa sont un peu des clichés d’elles-mêmes. Contrairement à leurs concurrents, elles semblent déconnectées du monde réel, ce qui est normal puisqu’elles viennent chacune de mondes particuliers.
On assiste donc à une émission qui manque de cohérence et qui se ringardise. Parce que avoir des personnes ordinaires comme candidats est presque révolutionnaire dans le monde de la télé-réalité.
On vous l’accorde, on est peut-être juste de grosses puristes souhaitant garder notre « télé-réalité doudou » immaculée. Mais, après tout, la télé-réalité existe pour qu’on puisse bitcher, non ?
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