« La France est un des paradis des incestueurs et des pédocriminels. Nos lois les protègent, par le biais de la prescription pénale, ce droit à l’oubli – pour les agresseurs seulement. » Dans une tribune publiée le 13 novembre sur le site du Huffpost, des « activistes, survivantes féministes et enfantistes » s’unissent pour réclamer l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineur·es.
Une évolution législative « indispensable »
Pour les signataires de cette tribune, il s’agit là d’une « évolution législative (…) indispensable pour lutter contre l’impunité des violeurs pédocriminels ».
Selon les chiffres de la tribune, aujourd’hui, « seul 4 % des viols sur mineur·es font l’objet de plaintes. 74 % de ces plaintes vont être classées sans suite, la moitié des plaintes instruites déqualifiées ». Face au silence contraint des victimes, les signataires rappellent « qu’un temps long leur est nécessaire pour prendre conscience des crimes sexuels subis, puis pour les dénoncer ». Chose que le principe de prescription met à mal.
En effet, celui-ci « fait subir un déni de justice à d’innombrables survivant·es. [La prescription] porte atteinte au droit d’accès à la justice pénale, en violation du droit européen ».
Un rassemblement est prévu par les auteur•ices de la tribune lundi 13 novembre à 19h au théâtre du Café de la Gare (Paris). Dans pile une semaine, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) publiera son dernier rapport, avant d’être fixée sur sa possible reconduction, toujours incertaine.
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