Cela avait tout du conte de fées, mais l’envers du décor est loin d’être aussi joli.
Vendredi 10 juin, le coming-out retentissant de l’actrice Rebel Wilson nous mettait du baume au cœur. Aujourd’hui, c’est plutôt la colère qui domine, maintenant que l’on en sait davantage sur les coulisses de ce coming-out : quelques jours avant le fameux post Instagram de l’actrice, le Sydney Sunday Morning Herald, célèbre quotidien australien, avait contacté les agents de la comédienne leur avertissant qu’il s’apprêtait à publier un article sur sa relation avec Ramona Agruma et qu’il lui donnait donc deux jours pour faire un commentaire, sans quoi l’article serait publié.
C’est une tribune du journaliste Andrew Hornery, publiée au lendemain du coming-out, qui explique non seulement comment cela s’est déroulé, mais qui tente de démontrer que l’actrice aurait fait une « grosse erreur » en « trompant » ainsi les journalistes (comprendre ici : en les privant du scoop), mais qui dénigre aussi au passage son attitude en glissant des sous-entendus sur le fait que Rebel Wilson n’a eu aucun problème à s’afficher sur Instagram avec son ancien petit ami.
L’auteur de la tribune semble complètement passer à côté de la pression faite à Rebel Wilson et à l’ultimatum qui lui était donné : sachant que ces révélations allaient forcément faire couler de l’encre, elle a choisi de prendre les devants, de publier cette photo et ainsi de garder la main sur la façon dont cette nouvelle relation et son couple allait être médiatisée.
Un coming-out sous contrainte ?
Au final, Rebel Wilson n’a donc pas fait son coming-out au moment et dans les conditions qui lui étaient favorables… mais bien parce qu’elle y était contrainte.
Peut-être qu’elle et Ramona Agruma n’avaient-elles pas prévu d’en parler si tôt à leur famille ou à leurs proches ? Peut-être souhaitaient-elles simplement se donner le temps de le faire au moment qui leur paraitrait opportun ?
Parmi la vague de réactions outrées contre le Sydney Sunday Morning Herald, la journaliste et autrice lesbienne Dana Piccoli n’a pas hésité à rappeler que l’attitude du quotidien australien à l’égard de l’actrice rappelait une époque que l’on espérait révolue : « Il est clair que Rebel Wilson a été obligée de faire son coming-out, bien plus tôt que ce qu’elle souhaitait. Cette sorte d’outing arrivait souvent dans les années 80 et au début des années 90. C’était horrible à l’époque, et ça reste horrible aujourd’hui. »
Une approche « mal gérée »
La tribune du journaliste australien a depuis été dépubliée face au scandale qu’elle a provoqué partout dans le monde et le journaliste a fait part de ses regrets.
« Nous avons mal géré les étapes dans notre approche », a-t-il reconnu, rendant publique le mail et les questions envoyées à Rebel Wilson et ses agents. « Mon email n’a jamais été destiné à être une menace, mais pour signifier que j’étais passablement sûr de mes informations et ouvert à la discussion. »
En conclusion, Andrew Hornery affirme que le quotidien et lui souhaitent à l’avenir tout faire pour « mieux prendre en compte toutes les complexités auxquelles font face les gens quand il est question de leur sexualité ». C’est bien là le minimum.
Rebel Wilson a quant à elle réagi à la tribune, affirmant que la situation avait été « difficile » mais qu’elle avait « essayé de la gérer avec élégance »…
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Crédit photo : Netflix
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Les Commentaires
J'avais noté dans l'article que certains des journalistes dans le processus étaient gays. Mais mon cerveau a refusé de considérer que ce monsieur là pouvait être concerné et aussi peu empathique, parce que si c'est vrai et qu'il n'y a pas de quiproquo alors ça fait un conflit avec l'idée que l'être humain a un bon fond.
Et vu que je suis bien assez cynique comme ça, j'essaye de ne pas sombrer dans "mais les hommes sont souvent des connards en fait". (ce qui est probablement vrai hélas)
Mais merci d'avoir pris la peine de re-expliquer.
Et désolée d'oublier souvent ton tréma. C'est compliqué les trémas, il faut les deux mains sur clavier PC et il faut attendre longtemps sur mobile.