Publié le 10 février 2020
Ma dernière fois, ce sont des récits d’ébats sexuels dans tout leur naturel et leur intimité.
Le but c’est de raconter sans fards des intimités, des rapports sexuels, dans leur diversité, et en détails ! Parce que les allusions ou demi-mots, dans cette rubrique, ce n’est pas ce qu’on recherche.
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Ma dernière fois, c’était avec mon mec, avec qui je suis en relation depuis maintenant plus de 5 ans, que je connais et qui me connaît par cœur.
Et pourtant, après 5 ans de relation, cette dernière fois était un peu spéciale pour moi.
Une relation longue dans laquelle le sexe s’essouffle
Avec Antoine, on a tout exploré ensemble, y compris sexuellement parlant.
Nous étions plutôt jeunes quand nous nous sommes rencontrés, et comme souvent dans les débuts de relation, nous avons connu une phase dans laquelle notre libido et notre curiosité nous permettaient d’avoir des rapports très fréquemment.
Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours eu tendance à faire le premier pas avec lui, dans la vie de tous les jours comme dans la vie sexuelle.
À tel point que pendant une certaine période, j’étais beaucoup plus demandeuse de sexe que lui et devais m’adapter à sa libido, mais ça n’avait jusque là jamais vraiment été un problème.
Comme beaucoup de couples de longue durée, nous avons connu des hauts et des bas en termes de vie sexuelle, mais étant habitués à communiquer au sujet de nos difficultés respectives, nous avons toujours réussi à les surmonter.
Jusqu’au jour où, ayant emménagé ensemble après plusieurs années de distance, notre vie sexuelle est devenue presque inexistante.
Des difficultés à surmonter le manque de libido et de confiance en soi
Les périodes sans libido, ça arrive à tout le monde, c’est d’ailleurs parfois amplifié par la prise de pilule.
J’ai toujours considéré que ne pas avoir de rapports n’est absolument pas grave, qu’on soit en couple ou pas, dans la mesure où il s’agit d’un choix ou du moins que toutes les personnes impliquées le vivent bien.
Et c’est ce que je me suis répétée depuis des mois, jusqu’à ce que je commence à réellement souffrir de la situation.
Cette absence de sensualité entre nous me pesait, j’avais l’impression qu’il ne me voyait plus comme une personne sexualisée, ou du moins plus comme avant.
J’avais beau en discuter avec lui encore et encore, les choses ne semblaient pas s’améliorer alors même que notre couple et notre complicité se portaient à merveille en dehors de cela.
Moi, je me sentais constamment nulle, pas désirable, et mon manque de confiance en moi rendait presque impossible la prise d’initiative pour moi.
J’appréhendais tellement un rejet de sa part que je préférais attendre qu’il manifeste son envie. Sauf que l’envie n’arrivait pas.
De son côté, Antoine m’avait exprimé la pression qu’il ressentait en raison de mon mal-être. La moindre maladresse pouvant anéantir complètement ma confiance en moi, il marchait constamment sur des œufs.
Nous nous trouvions donc dans un cercle vicieux interminable, un tunnel où séduction et sensualité se faisaient rare et dont nous n’arrivions pas à nous extirper mutuellement.
Une dernière fois inespérée et salvatrice
Et puis ce week-end, alors qu’en me couchant, un peu atteinte par
le blues du dimanche soir, je passais en revue une fois de plus tous les moments de la journée où une partie de sexe aurait pu être initiée et ne l’a pas été, le miracle est arrivé.
Je ne voulais pas lui infliger cette conversation une fois de plus, mais Antoine me connaît bien et je crois qu’au fond de lui, il savait ce qui n’allait pas.
« J’éteindrai pas tant que tu seras dans cet état-là. »
Moi, bien décidée à m’auto-persuader jusqu’au bout de la nuit que ma vie était nulle et chiante, je le laissais m’embrasser dans le cou sans vraiment réagir.
Et puis ses lèvres se sont rapprochées de mon oreille droite, et la sensation douce et chaude n’a pas manqué de me décrocher un sourire.
« T’as un beau sourire. »
Sa phrase pourtant si simple m’a profondément touchée ce soir-là.
Alors que j’avais tant de mal à entendre ses compliments depuis plusieurs mois, j’ai cru à celui-ci, sans doute parce qu’il était nouveau, mais surtout en raison de sa spontanéité.
Et ça m’a redonné confiance.
J’ai donc commencé à lui rendre ses baisers et à me serrer contre lui, ce qui m’a rapidement permis de sentir qu’il avait une érection.
Je sentais l’envie monter en moi en même temps que l’assurance, et par peur qu’elles ne disparaissent toutes les deux, j’ai rendu mes baisers plus lents, plus langoureux.
Je les ai fait voyager jusqu’au creux de son cou, puis sur son torse, mes deux mains effectuant des allers et venues entre son bas du dos, ses fesses et son pénis, encouragées par ses gémissements.
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi excitée, sexy et confiante.
Lui aussi a commencé à me caresser, à lécher mes seins, à embrasser mon ventre. Alors que tout me paraissait auparavant insurmontable, tout était désormais simple et naturel.
Sentant le plaisir se faire plus fort entre mes jambes, je lui ai demandé de me pénétrer tout en continuant de me toucher.
« Prends ton temps… »
J’aurais voulu que ce moment dure toujours. Je me sentais bien, mon cerveau était déconnecté, mon corps réactivé, comme si j’avais pressé le bouton « réinitialisation ».
Notre dernière fois, le soulagement qui marque la sortie du tunnel
Nous avons joui en même temps ce qui a rendu le rapport d’autant plus satisfaisant.
Le temps de reprendre nos esprits, j’ai à peine eu le temps de conscientiser notre rapport que j’ai ressenti un besoin irrépressible de pleurer.
Mon corps tout entier s’est relâché, comme si un poids énorme avait quitté mon ventre, ma poitrine et ma tête pendant cet orgasme.
J’ai pleuré pendant quelques minutes sous le regard inquiet d’Antoine, à qui j’avais à peine la force d’expliquer que tout allait bien, bien au contraire.
Ces larmes, j’ai moi-même encore du mal à les comprendre car à cet instant précis, tout allait bien.
Je crois que refaire l’amour de façon aussi naturelle et agréable m’a profondément soulagée, comme si cette dernière fois marquait la fin d’une sombre époque pour notre vie sexuelle.
Les yeux et l’entre-jambes encore humides, je voyais la lumière au bout du tunnel.
Nous étions toujours capable de faire l’amour, de prendre du plaisir et d’en procurer sans pression, et cette dernière fois nous l’avait prouvé à tous les deux.
Si j’ai bien conscience qu’il nous reste du chemin avant de retrouver une vie sexuelle satisfaisante pour lui et pour moi, la première pierre a été posée.
Et je compte bien ne pas m’arrêter là.
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Les Commentaires
C'est joli de voir à quel point le sexe peit aussi être quelque chose de tendre et réconfortant. Les larmes ne me surprennent pas trop vu la situation : la mad était super tendue et d'un coup toute la pression s'est relachée, ce n'est pas rare de pleurer dans ces cas-là...
En tout cas je lui souhaite plein de bonheur dans sa relation, qu'elle reste aussi bienveillante et axée sur la communication qu'elle apparait dans ce témoignage!
Et je pense aussi que nombreux sont les couples qui passent par la case "baisse de désir mal vécue" Pour moi aussi l'emménagement avec mon mec après 3 ans de relation à distance a été suivi d'une période où on n'avait que peu de rapports sexuels, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que ça nous donnait l'impression qu'on s'eloignait... Maintenant ça va mieux, courage à celleux qui traversent cette période! Gardez espoir et communiquez bien! Ce n'est pas toujours facile sur ce sujet, on met parfois involontairement de la pression sur l'autre