2001, fermeture définitive du 20e siècle et de sa littérature. Deux ans avant, la Fnac lance un grand sondage, où l’on demande au Français lambda de se prononcer sur les 50 meilleurs livres du siècle (sur une présélection de deux cent titres). Il en ressort une liste où l’influence des programmes scolaires est indéniable. C’est donc sans trop de surprise que l’on constate qu’à défaut d’avoir tout lu (sur ce point-là, je confesse que mon score est assez minable), on connaît les auteurs et les titres. Dans ce fameux top 50, trois pavés souvent jugés insurmontables : Ulysse, de Joyce, La vie mode d’emploi, de Pérec, et, dernier mais non le moindre, A la recherche du temps perdu de Proust. Ils côtoient deux titres phares de la BD franco-belge de papa-maman : Astérix et Tintin. On constate également que la grande majorité des œuvres sélectionnées avait déjà un demi-siècle d’âge lors du vote.
Beigbeder, chroniqueur à l’insolence affichée, consacre à chacun de ces best-sellers une critique globalement élogieuse. Non qu’il renonce à son impertinence, marque de fabrique du phénomène, mais s’il secoue un peu les classiques, dit-il, c’est pour mieux les débarrasser de leur aura d’ennui, attribuée sans réel motif. Toujours le style Beigbeder, donc, avec les digressions et l’humour fond de casserole qui vont avec, ce qui rend digeste cet essai.
Complètement abordable et plutôt amusant, Dernier inventaire avant liquidation ne regorge pas de détails ni d’informations-que-personne-connaît, il ne pousse pas non plus à la réflexion personnelle mais il modernise l’approche de ces monuments littéraires. Même si, la faute à l’échantillon (représentatif ?) s’étant exprimé, on sait de quoi ça parle avant même de les avoir lu. Et donc, pas de chef d’œuvre inconnu.
– Dernier inventaire avant liquidation, de Frédéric Beigbeder, aux éditions Gallimard (Folio)
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