Il y a quelques mois, tandis que défilait le générique de l’épisode final de la dernière saison Game of Thrones sur mon écran, j’ai ressenti un vide immense.
Était venu le moment que je redoutais depuis tant de temps : celui de dire au revoir à Westeros, Essos et leurs habitants.
Mon vide existentiel après Game of Thrones
J’avais consacré ces dernières années à attendre chaque nouvel épisode avec l’impatience d’une gosse avant Noël, tuant le temps en élaborant des théories ou me renseignant sur tout ce qui touchait à l’univers de GoT.
Mais lorsque la série a touché à sa fin, j’ai eu l’impression d’errer dans la vie comme si je n’avais plus aucun repère.
Le syndrome de « dépression post-série », tu connais ?
Toi aussi, tu connais ce sentiment ?
Et bien figure-toi qu’il s’agit d’un vrai truc : le syndrome de « dépression post-série » !
Urban Dictionary le définit ainsi :
C’est la tristesse ressentie après avoir lu ou regardé une très longue série ou histoire. Le sentiment d’amertume quand on sait que le voyage est terminé, mais qu’on ne veut pas qu’il se termine.
C’est le désir ardent que les mots sur les pages bougent pour vous comme ils l’ont fait la première fois qu’on les a lus.
Quand on ne savait pas ce que le paragraphe suivant contenait et que le monde dans lequel les personnages se trouvaient était entièrement sans limite.
Le syndrome de « dépression post-série » de Ian Lecklitner
Dans un article hyper intéressant, le rédacteur de MEL Magazine Ian Lecklitner s’est penché sur ce phénomène en parlant de son expérience personnelle.
Il explique qu’il a passé des années à regarder Naruto et Naruto Shippūden et que ces séries sont devenues pour lui plus qu’un simple show à regarder pour passer le temps.
J’ai passé presque trois ans à regarder Naturo et ses compagnons grandir, et j’ai grandi avec eux : j’ai emménagé avec ma copine ; adopté Tucker, mon chien adoré ; suis passé de fêtard à homme de maison ; dit au revoir à des amis et en ai rencontré de nouveaux.
Et pendant tout ce temps, j’avais toujours un nouvel épisode à regarder.
Il a alors tenté de trouver une explication à ce syndrome grâce à l’avis de psychologues sur la question.
Le syndrome de « dépression post-série », aussi douloureux qu’une rupture
Comme toute personne qui est tombée amoureuse d’une histoire un jour le sait,
le sentiment de désespoir et de vide qu’entraîne la fin de cette histoire est quelque chose de difficile à gérer.
Il s’agit un peu du même sentiment qu’une rupture en fin de compte.
Kevin Foss, spécialiste de l’anxiété et fondateur du centre californien de traitement des TOC et de l’anxiété explique :
Quand on s’implique dans une grande histoire — que ce soit un livre, un film ou une émission de télévision — on se perd dans la fantaisie, la romance, le drame et l’action.
Avec le temps, nous pouvons développer une relation intime avec ces personnages en les suivant dans leurs exploits, en partageant des blagues et en écoutant leurs processus de pensée et leur développement émotionnel.
Plus encore, nous projetons des parties de notre personnalité sur ces personnages bien-aimés, nous commençons à nous identifier à eux et nous partageons leurs épreuves et leurs triomphes.
En suivant leur histoire, nous vivons dans un monde idéalisé, plein d’émerveillement, de danger et de mystère.
Ainsi, lorsque nous terminons les histoires, nous devons dire au revoir à ces gens que nous avons appris à aimer, et apparemment mettre fin à des relations profondément chères, ce qui est très semblable au deuil d’un ami proche.
D’une certaine façon, on a l’impression d’accepter que notre aventure, à nous aussi, doit s’arrêter.
Le syndrome de « dépression post-série », c’est dangereux ?
La psychologue Jeanette Raymond explique qu’être triste ou complètement perdu à la fin d’une série (ou d’une histoire) n’est pas une mauvaise chose.
Pour elle, c’est même quelque chose d’assez positif.
Il est important que vous touchiez le fond pour que votre instinct de survie se mette en marche et cherche quelque chose dans le monde réel sur lequel vous pouvez vous concentrer et vous nourrir d’une manière différente.
C’est une incitation à sortir de la fiction […] et à créer quelque chose qui peut rester avec vous plus longtemps, surtout des liens interpersonnels avec des êtres chers fiables.
Comment remédier au syndrome de « dépression post-série » ?
Car c’est bien beau tout ça mais comment rebondir lorsqu’on trouve que notre vie craint à mort ?
Vaincre le syndrome de « dépression post-série » en racontant l’histoire aux autres
Pour Foss, l’une des solutions pour se remettre de cette dépression peut être de continuer de faire vivre le show en racontant l’histoire à des personnes l’ayant vu (ou non).
L’auteur de l’article remercie sa copine de l’avoir écouté pendant des heures parler de Naruto.
Je bénis quant à moi ma meilleure amie de Finlande à laquelle j’ai rongé le crâne chaque jour pendant toute la durée de Game of Thrones saison 8 (et avant), (et après), alors qu’elle n’avait même pas fini la saison 5 !
Vaincre le syndrome de « dépression post-série » en rejoignant un fan club
Une autre solution peut être de joindre un fan club.
Il peut s’agit d’un club physique ou virtuel, de lecture ou d’écriture, de partage de mèmes ou de théories, bref un endroit où de revenir de façon positive sur la série et où parler avec des personnes qui ressent le même manque.
Tu peux aussi regarder des vidéos, lire des critiques ou écouter des podcasts sur ton univers favori… comme Sors le popcorn, le podcast ciné et séries de madmoiZelle !
Foss tient aussi à souligner qu’il est important que les gens se souviennent qu’il est possible de rendre visite de nouveau à leurs personnages ou univers fétiche quand ils le souhaitent !
Et toi, douce lectrice, tu as déjà ressenti cette dépression post-série ? En terminant quoi ?
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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