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Dépression, burn-out, fausses couches : les mères qui souffrent se font entendre sur France 2

Dans les yeux d’Olivier, émission diffusée ce 31 janvier sur France 2, montre quatre mères ayant rencontré des difficultés maternelles. Elles racontent sans tabou leur parcours.

Les femmes se construisent souvent avec une vision idéalisée de la maternité dans laquelle elles doivent être irréprochables. Mais la réalité est parfois toute autre.

Dans les yeux d’Olivier, émission de témoignages diffusée pour France 2, a pour volonté affichée dans l’épisode de ce 31 janvier (23 heures 15), en replay ici, de montrer les difficultés que certaines femmes rencontrent quand elles sont confrontées à la maternité.

S’affranchir des représentations de la maternité serait salvateur pour beaucoup de personnes fragilisées psychologiquement par une période de bouleversements complexe à appréhender.

Il faut aider les mères à se délester de la pression sociale, donner une image plus lucide et moins culpabilisante. Cette émission y parvient-elle ?

Quatre mères aux profils variés, qui ont souffert

Ce reportage aborde quatre profils, quatre femmes réunies par un point commun : des souffrances liées à leur maternité.

Jessica, mère de cinq enfants, était au départ adapte du maternage proximal mais avec l’arrivée de ses jumeaux, après avoir déjà eu deux enfants, elle connaît le surmenage et sombre peu à peu dans un burn-out maternel.

Jessica
Jessica. © France Télévisions

Julie se décrit comme ayant été fusionnelle avec son premier bébé, mais lorsqu’elle a accueilli un deuxième enfant alors que ce n’était pas prévu, les choses se sont passées différemment. Épuisée, elle éprouve alors un violent rejet, qu’elle ne comprend pas, à l’égard de ce nouveau bébé puis finalement de ses deux enfants.

Émilie a fait trois fausses couches très éprouvantes après avoir eu un premier enfant. Elle a fini, après une errance médicale, par comprendre qu’il y avait un problème. Un parcours du combattant qu’elle a vécu dans le silence et qui a fini par la plonger dans une dépression.

Sabrina a eu très jeune la responsabilité d’enfants de sa famille, ses neveux et nièces, qu’elle adore. Mais après avoir « sacrifié » l’insouciance de son adolescence, elle s’est dit : plus jamais ça. Quelques années plus tard, en couple, le désir d’enfant est finalement venu. Après avoir pas mal galéré pour être enceinte, elle y est parvenue mais elle est tombée en dépression.

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Sabrina (© France Télévisions)

Des parcours de mères divers et variés, mais qui ont en commun de mettre en lumière une maternité n’étant pas que le bonheur tant vanté : elle peut devenir pour certaines un chemin de croix.

En cela, cette émission lève des tabous et montre des parcours où l’on déconstruit l’image tant idéalisée de la mère parfaite.

Burn-out maternel, dépression péri-natale… on en parle sur France 2

Cet épisode nous montre différents cas de figure où la mère sombre, avant ou après la naissance. Il est question de burn-out maternel pour Jessica par exemple, qui assume tellement de choses qu’elle se retrouve angoissée en permanence, si épuisée qu’elle enchaîne les malaises.

Catherine Agbokou, psychiatre, explique la différence pour La Maison des Maternelles entre le burn-out maternel et la dépression post-partum — même si les effets peuvent sembler similaires :

« C’est une question difficile qui reste sujet à controverse encore aujourd’hui. Le burn-out est un trouble anxieux lié à un problème de performance.

La dépression du post-partum est, elle, un trouble de l’humeur, teinté de tristesse mais qui peut aussi s’accompagner d’anxiété. On n’a pas l’énergie, le moteur pour avancer.

Alors que dans le burn-out, schématiquement, la to-do liste est trop grande et on finit par craquer. »

Ce serait donc une pression trop grande que la mère se met ; elle finit par craquer, tant celle-ci est importante. Elle n’arrive plus à assumer alors les tâches du quotidien, angoisse et somatise.

Il n’est pas forcément facile de détecter le burn-out maternel, comme nous l’explique le compte Instagram maman.aburnoute, qui propose d’ailleurs de la documentation intéressante sur le sujet :

La dépression péri-natale, quant à elle, survient chez la mère durant la grossesse ou durant l’année qui suit l’accouchement. Elle est ainsi décrite par les Hôpitaux de Genève :

« Elle est parfois déclenchée par une raison particulière, mais le plus souvent ce n’est pas le cas. La personne se sent souvent coupable de ne pas se sentir heureuse alors que l’entourage et la société tendent à idéaliser cette étape de vie.

Le parent n’en dit souvent rien mais il ne se sent pas à la hauteur et pense qu’il n’est pas fait pour ce rôle, alors même qu’il peut avoir beaucoup désiré cet enfant. »

Au fil de l’émission Dans les yeux d’Olivier, une psychologue explique que les facteurs de risques sont nombreux : avoir déjà fait une dépression, avoir une histoire familiale compliquée, des traumatismes dans l’enfance qui resurgissent, l’isolement, des problèmes de couples ou encore connaître une situation de précarité.

La parentalité, et la maternité en particulier, sont souvent idéalisées dans notre société. Et l’on s’imagine à tort que cette expérience ne devrait être que positive. Quand on la vit, l’on se rend bien compte qu’un écart — plus ou moins important — existe entre ce que l’on avait imaginé et la réalité.

De plus, les périodes péri-natale et post-natale représentent une source de vulnérabilité importante pour les personnes enceintes ou ayant accouché, propice à des problèmes de santé mentale allant d’une gravité légère à sévère. La détresse psychologique que peut causer un accouchement ne doit pas être niée, et doit être prise en charge.

Surtout lorsqu’on sait que les causes de ces problèmes ne sont pas uniquement individuelles, les pressions sociétales étant nombreuses…

Les causes de ces difficultés maternelles

Ce qui ressort de la plupart de ces témoignages, c’est que ce n’est pas la maternité en elle-même qui a posé problème à ces femmes. C’est un épuisement physique qui se transforme en épuisement moral. L’image idéalisée de la mère parfaite se craquelle et c’est tout un monde qui s’effondre.

Beaucoup de mères sont épuisées car elles ne sont pas aidées par le père (assez absent dans l’émission) qui ne prend pas sa part, ni par une société restant bien souvent sourde à leurs maux. Elles ne bénéficient que peu d’accompagnement. Elles doivent travailler, allaiter… tout faire finalement, en dormant très peu et en assumant en plus la charge mentale du foyer.

Il aurait été intéressant d’expliquer, d’analyser pourquoi les mères se mettent tant la pression ! Plusieurs d’entre elles sont montrées comme ayant des pathologies particulières, ce qui « expliquerait » leurs difficultés ; c’est important pour la représentation, mais il est essentiel de dire aussi que ces souffrances peuvent toucher toutes les personnes devenues parents, peu importe leurs spécificités personnelles.

Une des mères de cette émission pointe son perfectionnisme comme cause de ses problèmes maternels : elle se blâme souvent d’avoir voulu trop en faire. Mais c’est de toute les femmes qu’on en attend trop ! Même s’il est bon de savoir se remettre en question, d’autres fautifs manquent à l’appel dans cette émission : les pères et la société patriarcale dans son ensemble.

Pas question malheureusement pour Dans les yeux d’Olivier d’aborder le problème sous l’angle systémique, mais l’émission a le mérite de mettre en avant sur une chaîne publique des problématiques encore tabou. Rendez-vous sur France 2 à 23 heures 15 pour vous faire votre propres avis !

Les difficultés maternelles, parlons-en

Si vous éprouvez des difficultés maternelles, ne restez pas seules avec ces problèmes. Parlez-en à votre entourage ou à des professionnels.

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(Compte Instagram la.sage.femme)

À lire aussi : The Lost Daughter sur Netflix, la claque qu’on attendait sur l’ambivalence maternelle

Image une : © Dans les yeux d’Olivier/France Télévisions

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