L’hygiène, c’est bien. Enlever ses cacas d’œil le matin, c’est cool. Se brosser les dents, c’est super. Essuyer la dernière goutte de pipi au bout du zizi, c’est le top…
Mais se désodoriser le minou, est-ce bien raisonnable ?
Le déodorant intime, et un produit de plus, un !
De nombreuses marques proposent aujourd’hui des bombes déodorantes (comme celle-ci) ciblées pour « l’hygiène intime ».
Il s’agit clairement de masquer l’odeur de fouffe à grand renfort de spray « fraîcheur ».
C’est vrai que l’arsenal « salle de bain » des meufs manquait cruellement d’un aérosol pour chatte…
Le corps féminin demeure le support d’un business lucratif, qui base son marketing sur des normes arbitraires, et leurs jumeaux maléfiques : les complexes.
Ces derniers couvrent l’ensemble du corps dans ces moindres détails, de la plus concrète des vergetures à la plus évanescente des effluves corporelles.
Le déo intime vient s’ajouter à la longue litanie de produits d’hygiène et de beauté conçus spécifiquement à destination des femmes, et allonge par la même occasion la liste des injonctions débiles qui entourent le corps…
Comme ses prédécesseurs, le déo pour chatte est présenté comme une « solution » pour corriger une « imperfection », un « problème » qui n’existait pas vraiment jusqu’à ce qu’on lui trouve une solution lucrative.
L’odeur de ta vulve est normale
Le déodorant intime laisse flotter dans l’air un doute quant à ses conséquences en termes de santé, comme s’en inquiète la gynécologue Laura Berlingo.
« Ce genre de produits pourrait perturber l’équilibre de la flore vaginale. »
Ces bombes contiennent évidemment du parfum puisque c’est leur fonction, et ça me pique la muqueuse rien que d’y penser (Si vous vous êtes déjà essuyées avec un mouchoir à la menthe, vous-même vous savez.)
Au delà de leurs potentiels risques pour la santé de notre intimité, ces produits envoient un message négatif autour de l’odeur naturelle de la vulve, et ils ne sont pas les premiers à le faire.
Une légende urbaine voudrait par exemple que le jus d’ananas donne un goût tropical à la cyprine…
En 2014, une start-up de la Sillicon Valley annonçait carrément rechercher des bactéries permettant de modifier l’odeur des sécrétions corporelles pour donner aux vagins une senteur de pêche.
Pourquoi tant d’efforts et d’engouement pour parfumer les minous ? Insinuerait-on que nos moules ne sont pas fraîches ???
Je rappelle que nous parlons ici de corps humain et de santé : il ne s’agit pas de donner une senteur de pin des landes à une voiture de fumeur de cigares !
En réalité, une vulve en bonne santé a une odeur naturelle de… vulve en bonne santé.
Libre à chacun et chacune de l’apprécier ou non, mais il n’y a a priori pas BESOIN d’utiliser un produit pour modifier une odeur qui est NORMALE.
Ceci dit, il peut arriver à tout un chacun de refouler du slip.
Quand le fumet devient inquiétant, il est temps de consulter un médecin ou un gynéco. Pas de te pschitter l’entrejambe !
À lire aussi : Une flore vaginale senteur pêche, et puis quoi encore ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Chacune a ses habitudes, certaines sont plus sensibles, je pense notamment aux femmes qui font des cystites ou des mycoses à répétition: prenez le temps d'en parler avec un professionnel, d'essayer ce qui vous convient le mieux.
Ce qui me gène, c'est que c'est un produit "gadget". On parie combien que certaines jeune filles mal informées vont finir par s'en tartiner les parties pour camoufler une odeur suspecte, signe d'un vrai désordre gynécologique?
L'odeur du frifri est naturelle, si elle devient forte, on consulte, on camoufle pas.