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Démotivés, fatigués, désintéressés de la valeur travail… les Français ont la flemme

Les conséquences du Covid-19 se font encore sentir, mais il ne s’agit pas ici des effets directs du virus. Les confinements et autres contraintes amenées par la pandémie ont des conséquences à long terme sur le moral en France. 

La Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop ont publié, le 11 novembre, une étude menée sur les Français. L’idée :« mesurer en profondeur les conséquences au long cours de la crise sanitaire sur leur état d’esprit, leurs motivations et leur rapport à l’effort ». S’il fallait définir un animal pour représenter les résultats de cette enquête, il se rapprocherait plus d’un paresseux descendant de son arbre que d’un guépard. En gros, les habitants de l’hexagone ont un peu la flemme.

Une fragilisation psychologique et mentale

Plusieurs facteurs concourent à ce résultat, mais le facteur commun est le Covid-19. 30% des interrogés déclarent être « moins motivés dans ce qu’ils font au quotidien » depuis la pandémie.

L’étude en veut pour preuve les « salles de cinéma ayant du mal à se remplir, [les] boîtes de nuit en berne, [ou encore] les associations n’ayant toujours pas retrouvé leurs licenciés et leurs bénévoles d’avant-crise ».

Cette perte de motivation est encore plus grande chez les jeunes et concerne pas moins de 40% des 25-34. Notons aussi que cette perte d’entrain touche aussi davantage les habitants de la région parisienne (41%) que ceux des communes urbaines de province (29%) et des zones rurales (22%). En cause, les conditions plus difficiles des confinements successifs. Plus globalement, l’étude montre que la perte de motivation des Français est aussi directement liée à une augmentation de leur sensation de fatigue. 70% de celles et ceux qui se sont définis comme moins motivés au quotidien, se disent aussi plus fatigués qu’avant la crise.

Plus qu’une simple baisse de morale et d’énergie, l’étude souligne « une fragilisation psychologique et mentale accrue depuis la crise sanitaire ». « 31 % disent ne pas se sentir suffisamment solides mentalement pour tout affronter dans leur vie quotidienne », et là encore, les 25-34 ans sont les plus touchés (40 %). Une fragilité qui va jusqu’à avoir des conséquences sur la vie professionnelle des Français. Comme le rappelle cette étude, « les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel, principaux motifs des arrêts longs, sont désormais à l’origine de 20 % des arrêts maladie ».

La baisse de la valeur travail 

Globalement, le rapport des Français au travail a changé, mais pas seulement en raison de la fatigue psychologique. « La Covid-19 et les confinements ont accéléré et modifié nos modes de vie et nos façons de consommer, ont impacté en profondeur notre rapport au travail et nos liens familiaux, mais ont aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée », explique cette étude. Résultat, la valeur que les Français accordent au travail a baissé. Il y a trente ans, 60 % d’entre eux déclaraient que le travail était quelque chose de « très important » dans leur vie. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 24 %. Repenser l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, c’est peut-être le prochain défi des générations Y et Z. Mais auront-elles l’énergie de s’y atteler ? 

À lire aussi : Omicron, le coup de grâce pour notre santé mentale

Crédit photo de Une : Ephraim Mayrena / Unsplash


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Les Commentaires

7
Avatar de Mayushi
17 novembre 2022 à 22h11
Mayushi
J'aime bien mon travail par contre je n'aime pas "le travail" et comme mes VDD je me fiche de la valeur du travail. C'est toujours un peu paradoxal à expliquer car j'ai beau avoir le privilège de travailler dans un secteur que j'aime, faire des choses que j'aime, je me sens tout de même "esclave" dans le sens où je dois travailler pour vivre et je ne suis pas complètement libre. Et même si mon travail est utile à rendre la société meilleure, si j'avais la possibilité de ne plus bosser et toucher mon salaire alors je signe de suite car je pense pouvoir faire mieux en dehors du cadre dans lequel je suis actuellement (entreprise très capitaliste donc avec son lot de contraintes).
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