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Lettre à ce mec qui avait trop « besoin de sexe » pour être sympa

Cette madmoiZelle a pécho dans un bar ce weekend. Jusqu’ici tout est normal, mais elle ne s’attendait pas à donner une leçon de consentement à ce jeune homme un peu trop insistant.

Salut toi, mec mignon et sympa que j’ai croisé dans le fumoir d’un bar samedi soir.

Tu étais vraiment mignon, et tu étais vraiment sympa.

Jusqu’à ce que tu deviennes franchement maladroit. Et puis totalement con.

Coucher le premier soir, une obligation ?

Après quelques heures à se tourner ouvertement autour, nous avons eu envie de nous embrasser.

Comme je n’aime pas vraiment les démonstrations d’affection publique devant des inconnus et que j’imaginais mieux pour notre premier baiser qu’un fumoir bruyant, je t’ai proposé de rentrer.

Nous sommes arrivés chez toi, nous avons poursuivi notre agréable conversation et le baiser eut bien lieu, sur une musique douce, dans le confort de ton canapé. Il fut plutôt délicieux.

Il est maintenant 2h du matin et j’ai trop bu, d’après l’envie de vomir qui me soulève quand tu poses la tête sur mon ventre.

On se couche dans ton lit et je te dis que je n’ai pas envie de sexe.

On se papouille encore un peu et tu attrapes ma main pour la poser… sur ta bite. Avais-tu peur que je n’arrive pas à la localiser ?

Je trouve le geste tellement immature et déplacé que ce qui me restait de libido s’enfuit à jamais. Je te répète qu’on ne couchera pas ensemble ce soir, pour la bonne et simple raison que je n’en ai pas envie. 

Une excuse moyennement recevable selon toi, puisque de ton côté le désir est bien là. Ça commence mal.

À lire aussi : Je n’avais jamais envie de mon mec, je sais maintenant pourquoi

Peut-on demander du sexe ?

Au matin, rebelote.

Tu n’as toujours pas essayé de me caresser, de m’embrasser, de me chauffer un tant soit peu… Bref, de me donner ENVIE de coucher avec toi.

Par contre tu me fais des yeux larmoyants et implore une nouvelle fois pour que l’on ait une relation sexuelle. MAIS !

Comment t’expliquer que je ne suis pas là pour te rendre service ?

Pourquoi ça te parait si compliqué de m’envisager comme une personne, qui a ses propres désirs et la possibilité de te refuser son consentement ? 

On se lève, on prend un café, on discute encore sur le canapé. C’est le moment que tu choisis pour me demander si j’aurais pas envie de te sucer.

Je t’explique gentiment que si j’avais envie de te sucer, tu n’aurais pas besoin de le demander.

Cette fois, tu as tué pour de bon toute possibilité de complicité charnelle entre nous.

Ça me rappelle ce bon article de la chroniqueuse sexo Maia Mazaurette qui s’interroge sur la légitimité des hommes à demander du sexe :

« Quand on demande du sexe, est-ce réellement anecdotique ? Est-ce une activité banale, qu’on peut traiter par-dessus la jambe — demander du sexe comme on demanderait de sortir des poubelles ? Pas si simple !

Comme l’actualité l’a montré depuis quelques mois, cette question est devenue politique. Qu’est-ce que les femmes doivent aux hommes ? Ces derniers ont-ils des besoins si irrépressibles qu’il faudrait les satisfaire à tout prix ? »

Apparemment oui : d’après toi, tes besoins en matière de sexe sont si grands qu’ils méritent bien d’essayer de négocier mon consentement.

Sauf que le propre du consentement, c’est qu’il est donné, ou qu’il n’est PAS.

À lire aussi : Quand est-ce qu’une femme doit du sexe à quelqu’un ?

Faire la gueule parce qu’on veut du sexe

Malgré ta maladresse et ton insistance, tu me plais.

Je te propose d’aller déjeuner puis de m’accompagner au concert d’un ami. Très peu pour toi : visiblement, c’est soit je te suce, soit je me casse.

Tu m’expliqueras plus tard, dans une conversation sur Facebook, que j’aurais quand même pu te dire oui, vu que tu avais été gentil avec moi.

Alors en fait, moi je ne suce pas les gens gentils avec moi. Ça ferait beaucoup de monde.

Je suce les gens que j’ai envie de sucer, tu vois la nuance ?

Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas eu peur de passer pour « une allumeuse » ou de me faire rejeter parce que je refusais un acte sexuel.

Il faut dire que #metoo a beaucoup fait évoluer les mentalités à ce niveau-là. Il faut dire aussi que je sors en général avec des hommes, des personnes adultes qui se comportent comme telles et sont au fait de la notion de consentement.

Là, j’avais l’impression d’être face à un petit garçon capricieux (ce qui n’a vraiment rien d’excitant, vous en conviendrez).

Je comprends qu’il puisse être frustrant d’espérer faire l’amour et de se voir opposer un refus. Ça peut rendre un peu grincheux, comme quand t’as la dalle vers 11h30.

Mais réclamer (avec pour seul argument ton propre désir), insister, bouder puis me le reprocher encore par messages ?

Me dire que si tu me ramenais chez toi, « ce n’était pas pour faire du tricot » ?

Je te rappelle, cher ex-mec sympa, qu’une femme ne te doit jamais du sexe. Même si tu as payé le taxi. Même si elle est dans ton lit. Même si tu en as très envie.

Laisse-moi aussi t’expliquer que faire l’amour pour te faire plaisir n’est vraiment pas sur la liste de mes priorités.

Tu t’es niqué tout seul

Dommage, moi ces temps-ci j’ai envie de prendre mon temps avant de coucher avec les gens. D’apprendre à les connaître.

Ce qui n’est pas gagné si tu me refuses un déjeuner jour 1 et que ton attitude, quand je n’ai pas envie de sexe, c’est celle d’un enfant de 4 ans à qui on a confisqué son doudou.

S’embrasser, se serrer dans les bras, dormir ensemble sans énormément d’habits, c’est déjà beaucoup d’intimité partagée pour deux personnes qui viennent à peine de se rencontrer !

Oui, la libération sexuelle c’est très bien, et il m’est arrivé de coucher le premier soir parce que l’envie était là, tout simplement.

Mais le plus important, cher mec pas sympa, c’est que le consentement reste la base et qu’il n’est pas négociable. Je le précise, car tu m’as dit plus tard, par message :

« Le consentement nécessite un effort lorsqu’il n’est pas spontané. »

Ah. J’aurais donc du me forcer ? 

Cette fois, ta mentalité me dégoûte pour de bon. Ton raisonnement, c’est l’aveu de ton incapacité à accepter qu’une femme puisse te dire non.

Ton raisonnement, c’est celui d’un potentiel violeur en puissance.

Précision importante : j’avais envie de sexe, mais je n’avais pas envie de TOI. Tu n’as pas su me mettre en confiance, tu n’as pas su m’exciter.

Ce fut tout le contraire en fait ! Avec ton attitude désagréable et tes arguments égoïstes, tu as juste réussi à me passer tout début d’envie.

Faire du sexe pour faire plaisir ?

Tes besoins en matière de sexe n’ont rien de VITAL. Ils ne nécessitent pas que je fasse passer tes intérêts avant les miens.

Là encore, Maïa Mazaurette résume bien la situation :

« Vous demandez une faveur, dont vous êtes souvent le seul bénéficiaire (je vous invite à prendre connaissance du concept de fossé aux orgasmes).

Une fois encore, « demander du sexe » ne signifie pas grand-chose : si vous avez un orgasme mais pas votre partenaire, vous auriez pu vous masturber. »

Au cours de notre conversation Facebook, bientôt transformée en débat sur ta légitimité à mettre la pression à tes partenaires, tu m’avoueras quand même : 

« La vérité c’est qu’on m’a jamais appris comment exciter une femme. »

J’entends, c’est honnête. Mais c’est ton problème, pas le mien. Si tu avais été un peu plus sympa, j’aurais peut-être pris le temps de t’éduquer, mais tu n’avais visiblement pas les bases.

Je te conseille de jeter un œil à la chaîne de Queen Camille, qui est beaucoup plus patiente que moi lorsqu’il s’agit d’expliquer ce genre de choses.

Demander du sexe, c’est tout à fait possible. Sauf qu’il faut être en mesure de respecter le fait que l’autre réponde non…

À lire aussi : La nuit de sexe la plus dingue de ma vie


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Les Commentaires

15
Avatar de Draz_69
5 décembre 2019 à 18h12
Draz_69
Waow le gars qui veux "donner envie" en proposant une pipe... C'est un peu comme si il invitait la nana à manger et que ça se passait comme ça :
- Ça te dit de venir manger chez moi?
- Ok
- On se fait un petit poulet aux champignons?
- Super !
Une fois arrivés chez le gars,
- Bon ben voilà, je te laisse préparer tout ça, je t'attendrais au salon.
-
Bizarre que ça se passe mal hein
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