Mise à jour du 7 mai 2016
Ça y est ! Le million !
Demain dépasse le million d’entrées en salles
Demain, le film-documentaire inspirant de Cyril Dion et Mélanie Laurent, est sorti le 2 décembre 2015. 23 semaines et un César plus tard, il dépasse le million d’entrées en salles ! Et l’aventure ne fait que commencer. Demain va sortir dans 30 pays !
Une remarquable épopée qui se poursuit, pour ce film dont les chiffres d’audiences étaient très mauvais au moment de sa sortie, comme nous le racontait Cyril Dion de passage sur notre canapé. Mais c’est le bouche-à-oreilles et la passion des gens pour l’éventail de solutions et le shot d’espoir pour l’avenir qui a finalement rempli les salles.
Bravo à toute l’équipe du film, et si vous ne l’avez pas encore vu, il est encore temps : Demain est toujours diffusé dans une centaine de salles en France.
Mis à jour le 7 avril 2016 – Le documentaire écologique Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent fait son bonhomme de chemin et va bientôt atteindre le million d’entrées en le poussant encore un petit peu.
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À lire aussi : « Demain », le film-mode d’emploi pour un monde meilleur, a dépassé le million d’entrées !
Une très belle histoire somme toute pour ce long-métrage plein d’espoir qui continue à faire parler de lui, alors n’hésitez pas à aller le voir en salles, ou à convaincre votre entourage d’aller y faire un tour !
Mise à jour du 29 février 2016
Demain, le film documentaire récompensé par un César
Demain a été récompensée par un César du meilleur documentaire ! Le film reste en salles, 13 semaines après sa sortie, et passe de 285 à 315 écrans ! Plus de 750 000 spectateurs l’ont déjà vu, et si vous n’en faites pas partie, il est encore temps de vous laisser conquérir par le film événement de ce début d’année !
J’avais interviewé Cyril Dion, co-réalisateur, quelques semaines avant les Césars : il nous a parlé des débuts plutôt cahoteux du film en salles. À revoir ci-dessous !
Mise à jour du 28 janvier 2016
Demain a dépassé les 500 000 entrées après 8 semaines en salles
Demain continue son parcours, des salles obscures au théâtre du Châtelet : le film de Mélanie Laurent et Cyril Dion a été nommé aux Césars dans la catégorie « meilleur film documentaire », et dépasse les 500 000 entrées !
8ème semaine pour ce vademecum d’un monde meilleur, en 5 chapitres : foncez dans les 330 salles qui le diffuseront encore cette semaine si vous ne l’avez toujours pas vu !
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Article initialement publié le 2 décembre 2015
Demain, le documentaire qui s’apparente à un film catastrophe
Demain est un documentaire, qui commence pourtant comme un film catastrophe. Le monde tel qu’on le connaît court à sa perte, il est voué à disparaître. Pénuries d’eau, de nourriture, conditions climatiques extrêmes, surpopulation, famines, guerres : ces prédictions sinistres ne sont plus les élucubrations de prophètes délirants, mais des scénarios sérieux, élaborés par des scientifiques et des équipes de recherche du monde entier.
Je déconne pas, même les méchants de James Bond ont lâché l’or et les diamants pour se disputer une ressource bien plus précieuse : l’eau douce. (Revoyez Quantum of Solace, sorti en… 2008 !)
À lire aussi : Le réchauffement climatique, un problème de riches, vraiment ?
L’humanité s’est condamnée à l’extinction… À moins que ?
Sans l’intervention providentielle d’un·e super héro·ïne mutant·e ou alien, l’humanité s’est condamnée à l’extinction.
Mais au moment où nous allions abandonner tout espoir, une bande de jeunes idéalistes se mit en tête de partir à la recherche du Salut… Et de leur périple de deux ans, ils n’ont ramené ni Zorro ni Wonder Woman, mais des centaines, des milliers de solutions.
Des histoires ordinaires, du commun des mortels, de ces gens qui, un beau matin, décident de sortir du troupeau avec cette idée saugrenue de réinventer leur propre monde.
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Demain , une mosaïque de solutions
Souvenez-vous : à l’automne 2014, Mélanie Laurent et Cyril Dion, fondateur de l’ONG Colibri, lançaient un appel au financement participatif sur KissKissBankBank, afin de produire un film-documentaire sur tous ces gens qui construisent déjà le monde de demain, c’est-à-dire toutes celles et ceux qui ont adopté une vision long terme, et qui la mettent en oeuvre dans leur activité, au sein de leur communauté, etc.
« Il faut bien mourir de quelque chose », ou le paroxysme du pessimisme
L’écologie nous a apporté suffisamment de messages angoissants, de films-catastrophes, et promis suffisamment de désastres et d’extinctions d’espèces.
Vu depuis la perspective des foules qui subissent les décisions des gouvernements et la politique des entreprises multinationales, l’avenir est sombre, si ce n’est complètement bouché. « Il faut bien mourir de quelque chose ! » est devenu le paroxysme du pessimisme et de la résignation des peuples asphyxiés : par le manque de ressources, d’éducation, de libertés et de démocratie.
Le monde de demain, le cinéma nous le dépeint en apocalypse, les entreprises et les banques nous le vendent à crédit, tandis que les politiciens nous en promettent des mirages. « Un autre monde est possible » clamaient les alter-mondialistes, ceux qui prônent un autre modèle de développement économique et social que celui que nous offrait la mondialisation.
Et ce monde n’a attendu la permission de personne pour voir le jour.
Il est déjà là, il a pris ses racines sur les ruines de l’ancien, sur les cendres de Detroit et de Totnes. La démocratie renaît dans les bidonvilles de Chennai, et sur les débris du système bancaire islandais.
Non seulement un autre monde est possible, mais en plus, il existe et prospère. En deux heures, Mélanie Laurent et Cyril Dion nous montrent les coulisses du progrès social, économique et politique : le monde de demain, en cinq chapitres.
C’est l’histoire de deux idéalistes qui sont devenus réalistes : ils sont passés à l’action
Demain dans nos assiettes
Le premier chapitre nous plonge au coeur du sujet. Ceux qui s’entêtent à considérer que l’écologie « est un problème de riches », ou ne les concerne pas, ont tendance à oublier que les fruits, les légumes et les steaks ne poussent pas dans les rayons des supermarchés.
Sans verser dans le ton moralisateur ni les leçons simplistes, des agriculteurs bio nous démontrent par A+B que oui, parfaitement, on peut tout à fait produire localement et nourrir toute la population mondiale sans avoir recours à l’agriculture intensive, aux OGM, aux pesticides… et même sans pétrole, rendez-vous compte !
Une ferme urbaine, à Detroit
On comprend que ce discours est inaudible, quand on réalise les intérêts colossaux contrariés par ces révélations, qui devraient pourtant être des évidences.
Le cercle vicieux de la sur-production agricole ne profite à personne, sinon à l’étroit club très fermé des entreprises qui appuient leur modèle économique sur un monopole, et vivent de la rente de leurs acquis, indépendamment des fluctuations de la production !
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N’allez pas dire que « le bio, c’est cher », ou que vous ne voulez pas manger des topinambours pendant tout l’hiver : la perma-culture biologique est une réponse simple et pérenne, qui nous assure qualité et diversité des comestibles toute l’année.
Vous n’êtes pas convaincu·es ? Allez voir Demain, et dites-moi en sortant de la projection si ce chapitre vous laisse encore sur votre faim.
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Demain, ayons l’énergie de changer
L’énergie est au coeur de notre modèle économique : « en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées » était devenu le slogan de notre pays, à l’aune du choc pétrolier de 1973. On était sur la bonne voie !
Se passer de l’or noir était hier une contrainte, et ce sera demain une nécessité. Entre temps, diverses communautés ont fait de ce problème une opportunité.
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Direction la Réunion, où le prix exorbitant des combustibles fossiles a conduit depuis longtemps les autorités de l’île à se tourner vers d’autres sources d’énergies, abondantes et gratuites. Mais n’allez pas imaginer qu’il faut jouir de l’ensoleillement d’un territoire insulaire tropical pour pouvoir être autosuffisant.
Rendez-vous en Allemagne et au Danemark, à Copenhague, pour découvrir des modèles de production énergétiques à grande échelle, propres et… quasiment gratuits. Et bien moins gâtés par le soleil que nos régions, aux latitudes plus clémentes.
Les investissements sont rapidement amortis, et dans ces cas, ce sont véritablement des investissements, pas des paris.
Contrairement aux idées reçues persistantes, les énergies renouvelables sont stockables, et elles sont abondantes. Parce que les communautés s’organisent pour développer leur exploitation, elles envoient les géants du gaz et de l’électricité allemands sur la touche, selon les règles de leur propre jeu, celui de l’offre et de la demande.
Consommer moins mais consommer mieux, c’est l’une des clés du monde de demain, et les modèles de ce développement sont déjà sous nos yeux.
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Changer de modèle économique
C’est sans doute l’un des préjugés les plus tenaces opposés à l’écologie dans la conscience populaire : consommer moins, consommer autrement, cela voudrait dire « revenir en arrière », abandonner des acquis de confort, pire : faire des sacrifices.
Changer de modèle économique nous semble impossible, ou alors, ce serait dans le sang et la douleur, à la force des crises et au prix de bien des ruines.
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D’autres économies ont émergé et prospéré, focalisées sur le bien-être
C’est plutôt le système actuel qui produit des crises et nous entraîne à la ruine. Mais là aussi, en marge de ce modèle malade, d’autres économies ont émergé et prospéré.
Elles ont en commun de se focaliser sur le bien-être des gens, et d’avoir pour objectif de faire booster l’activité des entreprises plutôt que leurs profits. Grâce à des monnaies parallèles, elles recréent des cercles économiques vertueux, en éliminant les fuites de capitaux à l’international. voilà les clés du nouvel équilibre économique.
« Changer de paradigme », c’est l’ambition que les chefs d’État et de gouvernement doivent concrétiser par un accord lors de la COP21, qui se tient en décembre, à Paris.
Avec Demain, ils n’auront plus l’excuse du manque d’alternatives : elles existent, elles sont mises en oeuvre, testées, rodées et approuvées. Elles font leurs preuves et sont dupliquées, à la faveur des initiatives citoyennes locales.
Et si nos dirigeant·es venaient à surestimer leur importance en abusant de leur pouvoir, en refusant d’écouter les voix populaires et citoyennes, qu’ils et elles prêtent une attention soutenue au chapitre 4.
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Le pouvoir de changer est déjà entre nos mains
Le quatrième chapitre est sans doute le plus important, puisqu’il explore les nouveaux modèles démocratiques. On le connaît trop bien, ce sentiment de n’être pas entendu, écouté, tout simplement respecté par nos représentant·es politiques.
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Mais en matière de démocratie, là aussi, un autre monde est possible. La solution se rapproche assez de celle préconisée pour l’agriculture et l’alimentation, à savoir un retour à une échelle humaine.
Plus les décisions sont prises loin des lieux et des gens qu’elles sont censées régir, et plus elles seront aussi, certainement, loin d’être efficaces.
Ce maire de quartier en Inde a instauré une nouvelle forme de démocratie locale
Et que se passe-t-il lorsque l’on redonne un pouvoir décisionnaire aux communautés, que l’on place les outils de l’autogestion dans les mains des habitant·es concerné·es ? Alors les citoyen·nes participent à la vie de la cité, au développement de la société, et nous nous trouvons capables de prendre des mesures de bon sens, pour améliorer la vie de tout le monde, dans le respect de chacun.
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Demain est déjà là
Si un autre monde est possible, c’est aussi parce que nous avons déjà commencé à transmettre autrement : un aperçu de l’éducation des enfants vient clore cette exploration des moyens à notre disposition pour construire l’avenir autrement.
Mélanie et Cyril terminent le compte-rendu de leur périple en Finlande, dans ce qu’il convient d’appeler « l’école du futur ». C’est-à-dire une structure qui offre aux jeunes un cadre de développement personnel et de construction sociale, par opposition à une salle de classe dans laquelle on apprend des leçons.
Des mots mêmes de son directeur, le but de cette éducation dépasse la simple acquisition des savoirs :
« J’espère qu’ils partiront de l’école avec la capacité de s’aimer les uns les autres »
Ouais. Ce serait pas mal, en effet.
Un feel-good movie écolo, inspirant et pragmatique
Au son clair et apaisant de Fredrika Stahl, qui signe la B.O. de ce feel-good movie écolo inspirant et pragmatique, laissez-vous entraîner dans le monde de Demain, auprès de celles et ceux qui le construisent déjà.
Aucun film ne racontait les solutions, la sortie de crise sans homme providentiel ni Messie : on ne sait pas faire, parce qu’on ne sait pas s’y projeter, expliquait Rob Hopkins, à l’origine du développement de la monnaie locale de Totnes.
Maintenant, on sait. Mélanie Laurent, Cyril Dion, toutes celles et ceux qui les ont accompagnés et aidés financièrement sur ce projet, ont raconté cette histoire, celle des succès d’aujourd’hui, celle que l’on aimerait pouvoir continuer de raconter à nos enfants, nos petits-enfants.
Au fond, j’aimerais que les films, séries et romans d’anticipation nous emmènent de préférence vers des attaques d’extra-terrestres plutôt que dans des scénarios catastrophes de pénuries, de famines, de sécheresses, de maladies. Ça commence à devenir dangereusement réaliste, et ça ne me fait vraiment plus rêver.
Demain n’attend que vous !
Demain n’est pas qu’un film, c’est déjà un mouvement ! Le site Internet du projet regorge de ressources, pour toutes celles et ceux que la synthèse en deux heures laissent sur leur faim.
Si vous voulez creuser les différents chapitres par vous-mêmes ; si, en sortant de la séance de ciné, vous vous sentez l’envie et la motivation de lancer une monnaie locale, ou des espaces de culture urbaine — et vous pourriez être surpris·es de découvrir ce qui se fait déjà, près de chez vous, sous l’impulsion de citoyen·nes inspiré·es et de bonne volonté — Demain vous donne toutes les clés.
Demain sort en salles ce 2 décembre 2015 !
À lire aussi : Sauvons la planète ! (En toute humilité) — Le dessin de Cy. pour la COP21
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Mais là deouis quelques semaines je suis devenue pessimiste. Les quelques trucs qui vont dans le bon sens ne font pas le poids face à la force de frappe de la finance, de l'agrobusiness, des lobbies pharma, etc... et des politiques qui les soutiennent. Il y a une prise de conscience mais en même temps encore bien lent alors que là on a plus le temps