A une époque où l’on ne parle plus que de lecture en diagonale (« j’ai pris un cours de lecture rapide et j’ai pu lire « Guerre et Paix » en cinq minutes. Ca parle de Russie », disait Woody Allen), Deliciouspaper s’efforce de ré-inventer le goût de la lecture et l’idée que l’on peut se faire d’un magazine gratuit.
Sur son site internet, Deliciouspaper annonce la couleur. Depuis 2008, la revue mensuelle gratuite, diffusée à 35 000 exemplaires sur Paris, se propose à chaque numéro de recenser de petites « histoires intellectuelles ». L’idée est relativement simple : la parution englobe des textes courts (1000 signes) qui appellent à réfléchir. Charles-Henri Arnould, l’un des fondateurs de la revue, explique que Deliciouspaper n’est pas exactement « un journal » : cela supposerait qu’il y ait « des journalistes » derrière le concept. Le terme de « revue », plus large, est plus approprié au sens où Deliciouspaper se laisse une grande marge de créativité, et ne dispose pas d’une équipe rédactionnelle limitée.
Deliciouspaper part d’un constat brut : il y a sur terre beaucoup de gens qui ont un tas de choses intéressantes à dire. Aussi, la revue n’a pas une production limitée à un collectif particulier : « n’importe qui » peut écrire dans Deliciouspaper. Il suffit de tenter sa chance. Chaque jour, Deliciouspaper reçoit donc des textes; soit envoyés spontanément, soit commandés auprès de figures intellectuelles francophones contactées par l’équipe.
Les critères ? Un papier, qui fait plus ou moins 1000 signes, au style « alerte » et au fond « qui interroge ». Les participants sont bien évidemment rémunérés.
Par ailleurs, la revue se dit également convaincue que « l’acte de lecture peut être enrichi par une scénographie dédiée et réussie ». Aussi, elle collabore avec le talentueux collectif Polkaouistiti. C’est tout bête à dire, mais Deliciouspaper fait donc partie de ces revues dont l’apparence est aussi réussie que le contenu.
Si Deliciouspaper a d’abord été distribué sur le mode du colportage (devant les gares, dans certains quartiers, etc), aujourd’hui la revue est diffusée dans pas loin de 400 points (liste des endroits par ici). Et si vous n’habitez pas Paris, trouvez la revue en ligne par là.
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