La directrice artistique Maria Grazia Chiuri s’est inspirée des débuts du prêt-à-porter de la maison Dior, sous le nom de Miss Dior en 1967 alors sous la direction de Marc Bohan. En résulte une collection très sixties et commerciale, grâce à plein de gros logos « Miss Dior » comme un slogan.
Dior compte parmi les maisons les plus scrutées et commentées, à chaque fashion week. Pour l’automne-hiver 2024-2025, elle vient de présenter sa nouvelle collection le 27 février 2024 à Paris, dans le jardin des Tuileries. Sa directrice artistique, Maria Grazia Chiuri, a puisé l’inspiration dans les débuts du prêt-à-porter de Dior, en 1967, alors sous la direction de Marc Bohan (DA de Dior de 1961 à 1989, qui est décédé en septembre 2023). Car jusque-là, les maisons de haute couture boudaient le prêt-à-porter, avant d’enfin oser s’inspirer de la jeunesse dans la rue. C’est donc une période cruciale où la mode bascule vers une plus grande liberté, fluidité, et légèreté, délaissant les formes plus ampoulées.
Les inspirations du défilé Dior automne-hiver 2024-2025
C’est cette aise nouvelle, fleurant bon l’émancipation féminine que l’on devine dès le look d’ouverture de ce défilé Dior automne-hiver 2024-2025 par Maria Grazia Chiuri. Ce dernier était composé d’une chemise en soie ivoire, décorée d’un sautoir ornée d’une boule d’or, d’un manteau en laine beige au boutonnage croisé noir sur un pantalon droit assorti et juste ce qu’il faut d’ample, porté avec des souliers plats ainsi qu’un petit sac en bandoulière au motif léopard et au fermoir bijou.
Maria Grazia Chiuri a donc présenté une collection prêt-à-porter aux accents sixties, plutôt minimaliste, pleine de tailleurs Bar, souvent barrés des mots « Miss Dior », façon slogan imaginé par le designer textile Alexandre Sache en 1970. Les looks beiges du début laissent ensuite place à des versions noir et blanc, puis à du denim délavé et du léopard, un peu de tartan et beaucoup de tweeds, avant les silhouettes finales pleines de perles dans les tons champagne. On notera la tentative de se frotter à la tendance no-pants à travers un blazer gris porté sur un haut à col roulé noir, une culotte brodée Christian Dior à laquelle s’agrippent des porte-jarretelles.
Rihanna a brillé par son absence au défilé Dior, alors que la rumeur veut qu’elle redevienne égérie
Au premier rang, point de Rihanna en vue. On l’avait pourtant aperçue au château de Versailles le 20 février 2024, et la rumeur voulait que ce soit pour tourner une nouvelle publicité Dior. Celle-ci officialiserait son retour en tant qu’égérie de la maison. En effet, en 2015 (circa Raf Simons, DA de la maison de 2012 jusqu’à cette année-là), elle devenait le visage d’une campagne devenue culte, baptisée « Secret Garden ».
Sur une chanson qu’elle dévoilait en exclusivité pour l’occasion, « Goodnight Gotham » (qui figure depuis sur son album Anti, paru en 2016), elle se balade dans la galerie des glaces et les jardins à la française de l’ancienne demeure des rois de France comme chez elle. C’est pourquoi son retour à Versailles, ajouté au fait qu’elle ait été aperçue récemment avec deux sacs Dior à la main d’un coup, ainsi que sa présence remarquée au défilé Dior haute couture en janvier a déclenché de telles rumeurs.
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La scénographie du défilé Dior automne-hiver 2024-2025
En décor pour la scénographie, il s’agissait de sculptures façon armure pour femme en rotin, créées par l’artiste indienne Shakuntala Kulkarni.
Quant à la bande-son, on pouvait entendre Jane Birkin, murmurant « Je t’aime moi non plus », que Bardot avait initialement enregistré avec Serge Gainsbourg en 1967, date de naissance de ce prêt-à-porter Miss Dior. Alors que le controversé chanteur décédé en 1991 refait scandale suite à l’ouverture de la Maison Gainsbourg et l’inauguration d’une station de métro à son nom, jugées insupportables vu son sexisme et sa promotion de la culture du viol, voire de l’inceste, ce choix musical à de quoi interroger. Mais c’est précisément ce qu’adore faire Maria Grazia Chiuri : nous pousser dans nos retranchements par ses choix artistiques, tout en proposant des collections commerciales qui se vendront comme des petits pains. Derrière le female gaze, les affaires sont les affaires.
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